DUBAÏ, TÉHÉRAN : L'Iran estime que les obstacles à la relance de son accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales sont compliqués sans être insurmontables, a déclaré mardi un porte-parole, qui a d’ailleurs nié que les négociations soient au point mort.
L'Iran et les six puissances mondiales sont en négociations à Vienne depuis avril dans le but de déterminer les mesures que Téhéran et Washington doivent prendre, respectivement, sur les activités nucléaires et les sanctions, pour toute reprise du pacte nucléaire.
Deux diplomates occidentaux et un responsable iranien ont déclaré que les pourparlers seraient probablement interrompus jeudi pour permettre des consultations dans les deux capitales respectives, Washington et Téhéran. On ignore toujours s'ils reprendront avant l'élection présidentielle iranienne du 18 juin, qui pourrait voir un éminent partisan de la ligne dure remplacer le pragmatiste Hassan Rouhani.
«Il n'y a pas d'impasse dans les pourparlers de Vienne», insiste le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabiei, lors d'une conférence de presse diffusée en direct par un site Internet géré par l'État. «Les négociations ont atteint un stade où quelques questions importantes doivent être tranchées, et ces questions nécessitent une attention, un perfectionnisme ainsi que du temps».
L'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord il y a trois ans, et a réimposé des sanctions contre l'Iran. Téhéran a pris des contre-mesures, notamment la restructuration de ses réserves d'uranium enrichi, une potentielle voie vers la fabrication d’une bombe nucléaire.
«Il est tout à fait naturel qu'en raison des complexités créées par les nombreuses sanctions de l'administration Trump et les mesures prises par l'Iran (…) de nombreux détails soient pris en considération, mais aucun de ces obstacles n'est insurmontable», ajoute Rabiei.
Lundi, le négociateur nucléaire iranien a dit douter que le tour de pourparlers en cours soit le dernier.
Le président américain Joe Biden affirme que Washington reviendra au pacte si Téhéran commence par observer de nouveau les strictes limites sur l'enrichissement d'uranium.
Par ailleurs, la France, également signataire de l'accord, a fait part de son inquiétude après qu’un rapport de l'Agence de surveillance nucléaire des Nations Unies (AIEA) ait montré lundi que l'Iran n'a pas fourni d’explication concernant les traces d'uranium trouvées sur plusieurs sites secrets.
La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnes von der Muhll, s’est fait demander si Paris compte ressusciter une résolution critique de l'Iran auprès de l’AIEA, pour ne pas avoir clarifié la question de l'uranium. «Nous appelons fermement l'Iran à fournir ces réponses aussi rapidement que possible».
Il y a trois mois, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont abandonné un plan appuyé par les États-Unis. Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, composé de 35 pays, devait réprimander l'Iran pour ne pas avoir offert une réponse satisfaisante sur l'origine des particules trouvés dans les sites secrets.
Les trois puissances ont fait marche arrière lorsque le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a annoncé de nouvelles négociations avec l'Iran.
Deux pilotes tués
Deux pilotes d'avions de chasse iraniens ont perdu la vie mardi dans un accident survenu sur une base aérienne militaire du sud-ouest du pays, selon les médias officiels.
L'accident s'est produit avant que l'avion F-5 dans lequel ils se trouvaient ne décolle de la base de Dezful, a confié le gouverneur de la ville, Ali Farahmandpour, selon l'agence de presse officielle IRNA.
La base aérienne a été fermée et la cause de l'accident, initialement qualifiée de «technique», fait actuellement l'objet d'une enquête, a-t-il ajouté.
Farahmandpour insiste qu'il n'y a pas eu «d'accident d’avion ou de catastrophe aérienne», et que de plus amples détails sur ce qui s'était passé seraient rendus publics après l'enquête, selon le site Web de la télévision d'État.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com







