Le chef du Polisario rentré en Algérie après des semaines de crise entre Rabat et Madrid

Cette capture vidéo obtenue le 2 juin 2021 à partir d'une séquence vidéo d'Atlas montre l'avion transportant le chef du polisario Brahim Ghali à l'aéroport de Pampelune. (Photo, AFP)
Cette capture vidéo obtenue le 2 juin 2021 à partir d'une séquence vidéo d'Atlas montre l'avion transportant le chef du polisario Brahim Ghali à l'aéroport de Pampelune. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 juin 2021

Le chef du Polisario rentré en Algérie après des semaines de crise entre Rabat et Madrid

  • Brahim Ghali est « en Algérie », a confirmé mercredi matin une source gouvernementale espagnole
  • Le départ de Brahim Ghali est intervenu après la décision d'un juge espagnol de ne prendre aucune mesure coercitive à son encontre

MADRID: Au centre de plusieurs semaines de crise entre Madrid et Rabat, le chef du Front Polisario est revenu mercredi en Algérie après avoir quitté dans la nuit l'Espagne où il avait été hospitalisé en avril en secret.

Brahim Ghali est « en Algérie », a confirmé mercredi matin une source gouvernementale espagnole. 

Le ministère espagnol des Affaire étrangères avait annoncé mardi soir que le chef du Polisario allait quitter l'Espagne depuis Pampelune (nord), mais sans préciser la destination de l'avion. Un autre appareil d' « Etat » algérien était parti mardi matin pour Logroño (nord), la ville où a été hospitalisé Brahim Ghali en raison de complications liées au Covid, mais avait dû faire demi-tour sur « ordre des contrôleurs aériens militaires », selon l'aviation civile espagnole.

Le départ de Brahim Ghali est intervenu après la décision d'un juge espagnol de ne prendre aucune mesure coercitive à son encontre après l'avoir entendu dans le cadre de deux plaintes pour « tortures » et « génocide ». Selon ce juge, « le rapport de l'accusation (...) n'a pas apporté d'indices » montrant que Ghali soit « responsable d'un délit ».

Marée humaine à Ceuta

L'arrivée dans un état critique et dans le plus grand secret de Brahim Ghali en Espagne le 18 avril dans un avion de la présidence algérienne, selon le quotidien El Pais, a déclenché une crise majeure entre Madrid et le Maroc, dont le Polisario est l'ennemi juré et qui enrageait de ne pas avoir été informé. 

Une brouille, ponctuée d'échanges musclés, dont le point culminant a été l'arrivée mi-mai de près de 10 000 migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, dont de nombreux mineurs, à la faveur d'un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.

Reste désormais à savoir si le départ d'Espagne de M. Ghali, dont Madrid a informé cette fois Rabat, permettra d'abaisser les tensions.

« Nous voulons des relations respectueuses, absolument constructives car nos intérêts sont communs », a assuré mercredi la numéro deux du gouvernement espagnol Carmen Calvo. Un ton loin des accusations de « chantage » et d' « agression » proférées contre Rabat par des membres de l’exécutif de Pedro Sanchez au plus fort de la crise.

A Rabat, les autorités gardaient le silence depuis l'annonce mardi de la volonté royale de « régler définitivement » la question des mineurs en situation irrégulière en Europe, perçue comme un geste d'apaisement.

Lundi, le gouvernement marocain avait toutefois assuré que la crise entre les deux pays ne « s'achève pas avec (le) départ » de Brahim Ghali car elle était liée à la position espagnole sur le Sahara occidental, « cause sacrée de l'ensemble du peuple marocain ».

« Menace »

Les Marocains « font planer depuis quelques jours la menace d'une rupture des relations diplomatiques avec l'Espagne mais toute la question est de savoir s’ils iront jusque-là et, sinon, quelles sont les options sur la table après la surenchère rhétorique de ces derniers jours », note une source diplomatique sous couvert de l'anonymat.

Isaias Barreñada, professeur de relations internationales à l'université madrilène de la Complutense, estime, lui, que Rabat « ne peut plus s'accrocher à rien » maintenant que Ghali est parti, alors que sa présence en Espagne a été « un prétexte facile » pour « mettre la pression sur Madrid et sur sa position sur le Sahara ».

Pour plusieurs analystes, l'origine de cette crise est en effet liée à la volonté de Rabat d'amener l'Espagne et l'UE à modifier leur position sur le Sahara dans un sens plus favorable aux intérêts marocains après la décision des Etats-Unis, aux derniers jours du mandat de Donald Trump, de reconnaître en décembre la souveraineté marocaine sur l’ensemble de ce territoire disputé.

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Short Url
  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

Short Url
  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".