Echanges tendus entre Rabat et Madrid avant l'audition du chef du Polisario

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a souligné que la relation entre le Maroc et l'Espagne devait être marquée par le "respect" et la "confiance", photo prise le18 juin 2021, à Madrid / AFP
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a souligné que la relation entre le Maroc et l'Espagne devait être marquée par le "respect" et la "confiance", photo prise le18 juin 2021, à Madrid / AFP
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Echanges tendus entre Rabat et Madrid avant l'audition du chef du Polisario

  • Le Maroc a d'abord qualifié cette affaire de «test de fiabilité» pour le partenariat bilatéral, en insistant pour obtenir une «clarification sans ambiguïté» du côté espagnol
  • De son côté, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a souligné que la relation devait être marquée par le «respect» et la «confiance»

RABAT : Rabat et Madrid se sont adressé mutuellement des remontrances lundi, à la veille de l'audition du chef du Polisario Brahim Ghali par la justice espagnole, dont l'arrivée en Espagne mi-avril a suscité une crise majeure entre les deux pays voisins.

Le Maroc a d'abord qualifié cette affaire de "test de fiabilité" pour le partenariat bilatéral, en insistant pour obtenir une "clarification sans ambiguïté" du côté espagnol, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"La crise n'est pas liée au cas d'un homme (....) C'est d'abord une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l'Espagne. C'est un test pour la fiabilité du partenariat" bilatéral, a affirmé le ministère dans son communiqué.

De son côté, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a souligné que la relation devait être marquée par le "respect" et la "confiance", tout en rappelant que le Maroc était un allié "stratégique" pour l'Espagne.

Hospitalisé en Espagne depuis la mi-avril, le leader du mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l'Algérie doit être entendu mardi par visioconférence dans le cadre de deux enquêtes pour "tortures" et "génocide". 

Son accueil, que Madrid a justifié par des "raisons humanitaires", a provoqué l'ire de Rabat qui a riposté en relâchant ses contrôles frontaliers à la mi-mai, laissant passer des milliers de migrants marocains dans l'enclave espagnole de Ceuta, située au nord du royaume.

«Différends»

Lors d'une conférence de presse près de Madrid avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki, M. Sanchez a estimé qu'il était "inadmissible" qu'un "gouvernement dise d'attaquer les frontières (...) et que les frontières soient ouvertes pour que 10 000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole" en raison de "différends en matière de politique étrangère".

"Le Maroc ne doit pas oublier qu'il n'a pas de meilleur allié dans l'UE que l'Espagne", a-t-il dit. 

Ses propos ont suscité une mise au point immédiate de la diplomatie marocaine, qui a souligné que "la crise bilatérale n'était pas liée à la question migratoire".

Rabat demande avec insistance depuis plusieurs jours une enquête "transparente" sur les conditions d'arrivée en Espagne du chef indépendantiste qui a, selon ses services, voyagé de façon "frauduleuse", "avec un passeport falsifié". 

La crise "ne peut pas se résoudre avec la seule audition" du chef du Polisario, les attentes du Maroc "commencent par une clarification, sans ambiguïté par l'Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions", indiquait le premier communiqué publié lundi par le ministère marocain.

Le responsable, âgé de 71 ans selon le Polisario, a été cité à comparaître pour une plainte pour "tortures" déposée par un dissident du Polisario naturalisé espagnol.

La justice espagnole a également rouvert un dossier contre lui pour "crimes contre l'humanité" après une plainte ancienne déposée par une association sahraouie l'accusant de "violations des droits humains" sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie). 

Le Polisario milite pour l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée dans sa majeure partie par le Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté.

Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre les deux camps ont repris mi-novembre. Le processus de règlement politique piloté par l'ONU est à l'arrêt depuis le printemps 2019.


"Sortir de la destruction et de la mort" : des Gazaouis à la plage comme avant la guerre

Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
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  • Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien,
  • "Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions"

Deir El-Balah (Territoires Palestiniens) : Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien, qui par centaines se sont baignés dans les eaux encore fraîches de la Méditerranée pour se laver des affres de la guerre.

"Aujourd'hui, c'était l'occasion pour nous d'aller à la mer. A cause de la forte chaleur, la tente est comme un four, et l'air est comme le feu", raconte à l'AFP Mahmoud Al-Khatib, 28 ans, qui a dû fuir la ville de Gaza, au nord, avec sa femme et ses enfants.

En attendant le jour où ils pourront rentrer chez eux, ils vivent dans un camp, sous des tentes chauffées à blanc par le soleil d'avril et un mercure qui a atteint les 34°C mercredi à Deir el-Balah.

"Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions".

Un photographe de l'AFP a saisi ces instants de calme et de joie simple, une denrée rare dans le petit territoire palestinien ravagé par six mois de frappes aériennes incessantes et de combats acharnés entre Israël et le Hamas.

Des hommes étendus sur le sable, les regards au large, devisent à quelques pas d'enfants bravant les vagues ou barbotant sur l'estran. Un petit groupe de femmes et de jeunes filles en tunique longue et hijab posent pour la photo.

Un cheval, un chien s'ébrouent dans l'eau. Des gamins piaffent d'aise, juchés sur un chameau.

Des adolescents tapent dans le ballon, d'autres volleyent, de plus jeunes sautillent sur un improbable trampoline.

Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, femmes et enfants sont les premières victimes de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait près de 39.000 morts, majoritairement des civils.

Originaire d'un quartier du nord de Gaza, Oum Ramadan, son mari Younis Abou Ramadan, leurs enfants et petits-enfants vivent eux aussi sous des tentes, "comme dans une boîte de sardines", résume-t-elle.

"Nous avons passé la journée à la plage", raconte Younis Abou Ramadan. "Nous avons essayé d'oublier ce que nous vivons, mais c'est difficile".

L'offensive militaire israélienne a été déclenchée par les attaques sanglantes et sans précédent perpétrées le 7 octobre par des commandos infiltrés du Hamas dans le sud d'Israël qui ont fait 1.170 morts, en majorité des civils, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Leur massacre commis, les assaillants ont enlevé 250 personnes. Dans le cadre d'une trêve d'une semaine fin novembre, une centaine d'otages, dont 80 Israéliens ou binationaux, ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Israël estime que 129 otages restent captifs dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts.


Les rois de Jordanie et de Bahreïn discutent de coopération arabe régionale

Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
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  • La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, le 16 mai
  • Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, se sont rencontrés, mercredi, à Aqaba, pour discuter de la solidarité et de la coordination arabes, rapporte l’Agence de presse jordanienne.

La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, la capitale du royaume de Bahreïn, le 16 mai, à la lumière des défis auxquels la région fait désormais face.

Le roi Abdallah a salué les efforts déployés par Bahreïn pour organiser l’événement.

Lors de la réunion, à laquelle a également participé le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah, les dirigeants ont insisté sur les liens étroits entre la Jordanie et Bahreïn et ont exprimé leur engagement à poursuivre la coopération et l’intégration économique.

Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne.

Les dirigeants ont souligné la nécessité urgente d’une intervention internationale pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza, et ils ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et empêcher une escalade du conflit.

Ils se sont également fermement opposés à toute action susceptible d’élargir le conflit, notamment l’offensive terrestre israélienne à Rafah ou le déplacement des Palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attaque du Hezbollah contre un centre de commandement militaire israélien: quatorze blessés

Les services d’urgence répondent à un incident survenu dans le contexte des hostilités transfrontalières en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la région d’Arab al-Aramche, dans le nord d’Israël, le 17 avril 2024. (Reuters)
Les services d’urgence répondent à un incident survenu dans le contexte des hostilités transfrontalières en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la région d’Arab al-Aramche, dans le nord d’Israël, le 17 avril 2024. (Reuters)
Un Libanais récupère des livres dans une maison détruite par une frappe aérienne israélienne, dans le village de Mansouri, au sud du Liban, le mercredi 17 avril 2024. (Photo AP)
Un Libanais récupère des livres dans une maison détruite par une frappe aérienne israélienne, dans le village de Mansouri, au sud du Liban, le mercredi 17 avril 2024. (Photo AP)
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  • Le Hezbollah «est passé à la vitesse supérieure dans les affrontements, en prenant les soldats israéliens directement pour cible»
  • Les forces israéliennes ont mené des représailles immédiates en lançant des bombes au phosphore sur la zone frontalière

BEYROUTH: Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a lancé, mercredi, «une attaque combinée avec des missiles guidés et des drones explosifs contre un centre de commandement de reconnaissance militaire à Arab al-Aramche », alors qu’il visait l’armée israélienne au sud de la frontière avec le Liban.

Le groupe a revendiqué la responsabilité de l’opération, qu’il qualifie de «riposte à l’assassinat de plusieurs combattants à Aïn Baal et Chehabiya, dans le sud du Liban».

Les médias israéliens ont annoncé qu’«un drone kamikaze a ciblé un rassemblement de l’armée israélienne à Arab al-Aramche, dans l’ouest de la Galilée, faisant au moins six victimes».

Ils ajoutent: «Un hélicoptère de l’armée israélienne a été touché alors qu’il venait en aide aux blessés à Arab al-Aramche.»

Le centre médical Galilée à Nahariya indique avoir accueilli quatorze blessés.

Le Hezbollah a récemment adopté de nouvelles tactiques. Selon une source sécuritaire, ces techniques «ont été utilisées la semaine dernière, lorsque le Hezbollah a fait usage d’engins explosifs visant des soldats israéliens à la frontière, blessant quatre membres de la brigade Golani».

La source ajoute que le Hezbollah «est passé à la vitesse supérieure dans les affrontements, en prenant les soldats israéliens directement pour cible».

Les forces israéliennes ont mené des représailles immédiates en lançant des bombes au phosphore sur la zone frontalière.

Cette région comprend les banlieues de Rachaya al-Fekhar, Fardis, Al-Habbariyeh, Alma al-Chaab, Dhaïra, Marwahine et Yarine, ainsi que la ville de Nabatieh, où une maison appartenant à la famille Sayyed a été détruite.

Aucune victime n’a été signalée lors de ces incidents, mais la région frontalière a été témoin de l’assassinat par l’armée israélienne de deux figures importantes.

Le Hezbollah a annoncé la mort d’Ismaël Youssef Baz, un haut commandant de l’organisation, tandis que le mouvement Amal – un allié du Hezbollah – déplore la mort de Hussein Kassim Karcht.

Les médias israéliens rapportent que M. Baz, qui a été tué dans sa voiture à la suite d’une attaque de drone, était «le commandant du secteur côtier du Hezbollah».

«Il travaillait à la planification de tirs de roquettes et de missiles antichars en direction d’Israël depuis la côte libanaise. Au cours de cette guerre, il a organisé et planifié la mise en œuvre de plusieurs attaques contre Israël», est-il également indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com