Maroc/Espagne: la crise actuelle est «un test de fiabilité», selon Rabat

Nacer Bourita, ministre des affaires étrangères marocain lors d'une conférence de presse à rabat, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
Nacer Bourita, ministre des affaires étrangères marocain lors d'une conférence de presse à rabat, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Maroc/Espagne: la crise actuelle est «un test de fiabilité», selon Rabat

  • «La crise n’est pas liée au cas d’un homme (....) C’est un test pour la fiabilité du partenariat» bilatéral, affirme le texte publié à la veille de l'audition de Brahim Ghali par la justice espagnole
  • Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a estimé qu'il était «inadmissible» que «les frontières soient ouvertes pour que 10 000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole»

RABAT: Le Maroc voit la crise générée par la présence du chef du Polisario en Espagne comme un « test de fiabilité » pour le partenariat bilatéral et insiste pour une « clarification sans ambiguïté », a déclaré lundi le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué. 

« La crise n’est pas liée au cas d’un homme (....) C’est d’abord une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l’Espagne. C’est un test pour la fiabilité du partenariat » bilatéral, affirme le texte publié à la veille de l'audition de Brahim Ghali par la justice espagnole. 

Hospitalisé en Espagne depuis la mi-avril, le leader du mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l'Algérie doit être entendu mardi par visioconférence dans le cadre de deux enquêtes pour « tortures » et « génocide ».  

Son accueil que Madrid a justifié par des « raisons humanitaires » a provoqué l'ire de Rabat qui a riposté en relâchant ses contrôles frontaliers mi-mai, laissant passer des milliers de migrants marocains dans l'enclave espagnole de Ceuta. 

S'exprimant lors d'une conférence de presse près de Madrid avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a estimé qu'il était « inadmissible » que « les frontières soient ouvertes pour que 10 000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole ». 

M. Sanchez, qui a répété que le Maroc était un allié « stratégique » pour l'Espagne, a souligné que cette relation devait être marquée par le « respect » et la « confiance ». 

« Le Maroc ne doit pas oublier qu'il n'a pas de meilleur allié dans l'UE que l'Espagne », a-t-il encore dit. 

Dans son communiqué, la diplomatie marocaine souligne que « ces difficultés ne doivent jamais nous faire oublier que la solidarité est au partenariat ce que la fiabilité est au bon voisinage », en démentant toute forme de « chantage ». 

Aussi, la crise « ne peut pas se résoudre avec la seule audition » du chef du Polisario, les attentes du Maroc « commencent par une clarification, sans ambiguïté par l'Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions », selon la même source. 

Rabat demande avec insistance depuis plusieurs jours une enquête « transparente » sur les conditions d'arrivée du chef indépendantiste qui a selon ses services voyagé de façon « frauduleuse », « avec un passeport falsifié ».   

Le responsable âgé de 71 ans selon le Polisario, a été cité à comparaître pour une plainte pour « tortures » déposée par un dissident du Polisario naturalisé espagnol. 

La justice espagnole a également rouvert un dossier contre lui pour « crimes contre l'humanité » après une plainte ancienne déposée par une association sahraouie l'accusant de « violations des droits humains » sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie).  

Le Polisario milite pour l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée dans sa majeure partie par le Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté. 

Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre les deux camps ont repris mi-novembre, tandis que le processus de règlement politique piloté par l'ONU est à l'arrêt depuis le printemps 2019. 

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.