Libye: un ancien ministre met en garde contre un report des élections

L'ancien ministre de l'Intérieur libyen Fathi Bachagha lors de son arrivée à l'aéroport international de Mitiga, à l'est de la capitale libyenne Tripoli, le 29 août 2020 (Photo, AFP)
L'ancien ministre de l'Intérieur libyen Fathi Bachagha lors de son arrivée à l'aéroport international de Mitiga, à l'est de la capitale libyenne Tripoli, le 29 août 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 juin 2021

Libye: un ancien ministre met en garde contre un report des élections

  • Le gouvernement de transition libyen, dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, est engagé dans un processus de paix parrainé par l'ONU et a promis d'organiser des élections
  • Fathi Bachagha le soupçonne de ne pas vouloir respecter cet engagement

BRUXELLES: L'ancien ministre de l'Intérieur libyen Fathi Bachagha, probable candidat à la présidentielle, a mis en demeure le gouvernement de transition à Tripoli de ne pas retarder les élections, lors d’un entretien à Bruxelles.  

« Pour faire face aux problèmes auxquels la Libye est confrontée aujourd'hui, le conflit en cours, la frontière hors de contrôle, il faut un gouvernement fort, un gouvernement d'unité », a-t-il insisté.  

Fathi Bachagha, 58 ans, faisait partie du gouvernement qui a cédé le pouvoir en mars au cabinet de transition, mais il reste une personnalité influente. Il n'a pas confirmé explicitement son intention de briguer la présidence lors du scrutin programmé pour le 24 décembre, mais a reconnu « y penser ».  

Le gouvernement de transition libyen, dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, est engagé dans un processus de paix parrainé par l'ONU et a promis d'organiser des élections.  

Fathi Bachagha le soupçonne de ne pas vouloir respecter cet engagement. « Il est clair que le gouvernement actuel préférerait ne pas avoir d'élections », a-t-il déclaré. « Mais c'est un engagement qui doit être mené à terme », a-t-il averti.  

« Les élections parlementaires et présidentielles auront lieu simultanément, et pour la première fois, le président sera élu au suffrage direct », a souligné l'ancien ministre.  

Dix ans après le renversement du dictateur Mouammar Kadhafi et alors que les pourparlers de paix sont en cours, les Libyens sont « optimistes quant à l'avenir » et prêts à construire « un État fort », a-t-il assuré.  

M. Bachagha a souligné son « expérience liée à l'État, notamment dans le domaine de la sécurité ».  

« Nous devons accorder une grande importance à la stabilisation du pays et à notre sécurité », a-t-il martelé en critiquant le gouvernement de transition libyen pour ne pas avoir réussi à exercer un contrôle sur les factions armées.  

L'Allemagne doit accueillir une deuxième conférence sur la paix en Libye sous l'égide de l'ONU à Berlin le 23 juin, axés sur la préparation des élections et le retrait des forces étrangères du pays après une décennie de violence.  

Une trêve officielle est en vigueur depuis octobre, mais l'envoyé des Nations unies pour la Libye, Jan Kubis, a prévenu que les progrès concernant le retrait des forces étrangères et l'unification des institutions divisées étaient au point mort.  

M. Bachagha a entrepris une tournée des capitales européennes. Il était à Bruxelles mardi pour rencontrer des membres du Parlement européen et des dirigeants d'ONG afin de parler de l'avenir de son pays.  

« Un Etat fort »   

L'UE est surtout préoccupée par le problème des migrants qui quittent les côtes libyennes - souvent sur des bateaux de passeurs surchargés et peu sûrs - pour rejoindre l'Europe.  

« Nous avons coopéré avec l'Union européenne dans ce domaine, malgré les conditions difficiles », a rappelé l'ancien ministre, en soulignant que des centres de rétention avaient été bombardés lors d'une offensive rebelle sur Tripoli l'année dernière.  

Le second sujet de préoccupation des Européens est la présence de quelque 20 000 combattants étrangers. Des mercenaires russes soutiennent l'homme fort de l'Est, Khalifa Haftar, et des forces turques sont à Tripoli.  

Fathi Bachagha a défendu la présence des forces turques appelées par l'ancien gouvernement libyen de Fayez al-Sarraj « pour aider à la défense de Tripoli » contre les forces de Haftar, qui pourrait lui-même être un candidat à la présidence.  

« Grâce à l'aide turque, il a été possible de défendre la ville et l'attaque a échoué », a-t-il déclaré.  

« Maintenant, la Libye avance vers la paix, et elle met fin à la guerre. Cela passe par la condition absolue d'organiser des élections. Cela apportera la sécurité et la paix », a-t-il soutenu.  

« Après la chute de Kadhafi, nous savons que les armes ont commencé à proliférer, et elles sont tombées dans les mains de criminels, de groupes et de factions », a-t-il reconnu.  

« Il y a des obstacles, il y a des risques. Mais je pense que la volonté de notre peuple va aider à résoudre les problèmes et construire l'Etat. Un État fort ». 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".