Panne Orange: des dysfonctionnements «graves et inacceptables» pour Darmanin, Macron « préoccupé »

Une panne massive chez Orange a été traitée dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir fortement perturbé les numéros d'urgence. Photo d'illustration ERIC PIERMONT / AFP
Une panne massive chez Orange a été traitée dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir fortement perturbé les numéros d'urgence. Photo d'illustration ERIC PIERMONT / AFP
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Publié le Jeudi 03 juin 2021

Panne Orange: des dysfonctionnements «graves et inacceptables» pour Darmanin, Macron « préoccupé »

  • Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fustigé des «dysfonctionnements graves et inacceptables» après la panne chez l'opérateur Orange qui a perturbé les numéros de secours mercredi soir et pourrait avoir causé la mort de trois personnes
  • Le PDG d'Orange Stéphane Richard est convoqué à 9H00 au ministère de l'Intérieur pour donner des éclaircissements au gouvernement sur la panne

PARIS: La panne des numéros d'urgence a suscité un tollé en FRance et jusqu'au sommet de l'Etat puisque le président de la République Emmanuel Macron a réagi tôt le matin depuis le Lot ou il se trouve. 

Il "est trop tôt pour faire un bilan" de la panne survenue chez l'opérateur Orange qui a perturbé les numéros de secours mercredi soir mais "on est très préoccupés", a ainsi déclaré Emmanuel Macron.

"On est en train de faire le bilan. Il y a eu très vite des numéros à 10 chiffres qui ont été mis à disposition et on a rebasculé les numéros sur les départements. C'est trop tôt pour faire un bilan mais évidemment on est très préoccupés", a répondu le chef de l'Etat à une question d'un habitant lui demandant s'il y avait des décès liés à cette panne, au second jour de son déplacement dans le Lot.

Il "est trop tôt pour faire un bilan" de la panne survenue chez l'opérateur Orange qui a perturbé les numéros de secours mercredi soir mais "on est très préoccupés", a déclaré Emmanuel Macron jeudi dans le Lot.

"On est en train de faire le bilan. Il y a eu très vite des numéros à 10 chiffres qui ont été mis à disposition et on a rebasculé les numéros sur les départements. C'est trop tôt pour faire un bilan mais évidemment on est très préoccupés", a répondu le chef de l'Etat à une question d'un habitant lui demandant s'il y avait des décès liés à cette panne, au second jour de son déplacement dans le Lot.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a de son côté fustigé des "dysfonctionnements graves et inacceptables" après la panne chez l'opérateur Orange qui a perturbé les numéros de secours mercredi soir et pourrait avoir causé la mort de trois personnes, dans le Morbihan et à La Réunion.

Le PDG d'Orange Stéphane Richard est convoqué à 9H00 au ministère de l'Intérieur pour donner des éclaircissements au gouvernement sur la panne, a ajouté le ministre, lors d'un point presse.

Une personne souffrant d'une "maladie cardiovasculaire" "serait décédée" dans le Morbihan, faute d'avoir "pu joindre les services de secours à temps" à cause de cette panne, a précisé le ministre.

"Deux autres accidents cardiovasculaires" ont eu lieu à la Réunion", a ajouté M. Darmanin, "mais je ne peux pas dire si le temps (avant l'arrivée des secours, ndlr) a été particulièrement long et s'il est imputable à ce numéro d'urgence".

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre a précisé que ces deux "accidents" s'étaient soldés par la mort des patients.

"Ce qui est sûr, c'est que les personnes ont témoigné qu'elles ont essayé d'appeler plusieurs fois et qu'elles n'ont pas réussi tout de suite à avoir des opérateurs", a expliqué M. Darmanin.

Une panne d'un équipement chargé d'acheminer les appels a entravé massivement l'accès aux numéros d'urgence (15/17/18/112) et aux lignes fixes mercredi entre 18H et minuit, et de nombreux services de secours étaient difficiles à joindre à travers la France. 

Le PDG d'Orange Stéphane Richard, convoqué à Beauvau, a présenté sur Twitter « ses plus vives excuses ». Par ailleurs, Stéphane Richard, a affirmé jeudi que « la situation » à la mi-journée « est sous contrôle » et qu'il n'y a « aucun signe » d'« attaque externe ».

De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué jeudi à la mi-journée qu'une dizaine de régions étaient toujours affectées par la panne qui a gravement perturbé mercredi le fonctionnement des numéros d'appel téléphonique des secours dans toute la France.

"C'est instable. J'ai des remontées à l'instant de onze régions, ou dix régions, de France dans lesquelles il y a encore des appels parfois aléatoires. Pas du tout dans la même ampleur de ce qui a été perçu hier mais avec encore des difficultés", a déclaré le ministre lors d'une visite auprès des équipes du Samu de l'hôpital parisien de Necker, appelant à "absolument solutionner (ce problème) au plus vite".

 

Des interrogations après deux décès dans le Morbihan et en Vendée

Un homme de 63 ans est décédé mercredi soir à l'hôpital de Vannes et un enfant de deux ans et demi jeudi au domicile familial en Vendée lors de la vaste panne des numéros d'urgence qui a touché la France.

Le parquet de Vannes va ouvrir une enquête après le décès de cet homme "en recherche des causes de la mort", a déclaré jeudi François Touron, procureur de la République de Vannes. 

Dans le même contexte, un enfant de 28 mois est décédé jeudi matin au domicile familial, à Chavagnes-en-Paillers, en Vendée. 

"Il apparaît qu'il y a un doute quant aux conséquences que ce dysfonctionnement aurait pu avoir dans le délai d'appel (...). C'est ce doute légitime qui nous conduit à demander une enquête administrative", a déclaré, lors d'un point presse jeudi soir, le préfet de Vendée, Benoît Brocard.

Selon le directeur de l'ARS des Pays de la Loire, Jean-Jacques Coiplet, "un signalement a été transmis au procureur de la République par le centre hospitalier l'hôpital de la Roche-sur-Yon".

Avant de joindre les secours à 8h21 avec le numéro à 10 chiffres, la mère du jeune enfant, victime d'un arrêt cardio-respiratoire, avait tenté "pendant une heure de joindre sans succès le 18 puis le 15". Le décès de l'enfant a été constaté à 9h25 par le smur pédiatrique de Nantes au domicile familial. 

Il y a "encore des perturbations sur le numéro 15, ce soir" dans le département, a observé le préfet de Vendée.

Dans le Morbihan, un homme de 63 ans, originaire du pays d'Auray, est décédé mercredi soir d'un arrêt cardio-vasculaire aux urgences de l'hôpital de Vannes, malgré les tentatives de réanimation.  Il avait été "conduit en voiture par sa conjointe (...) au vu des difficultés constatées pour joindre les services de secours", a expliqué lors d'une conférence de presse le secrétaire général de la préfecture du Morbihan, Guillaume Quenet.

Présent lors de cette conférence, le directeur du Centre hospitalier Bretagne Atlantique Philippe Couturier a demandé une enquête administrative et une enquête judiciaire "de manière à ce qu’on puisse pleinement répondre à la famille". 

Selon M. Couturier "les éléments ne permettent pas de conclure de manière tranchée" à la question du lien entre le décès et la panne des numéros de secours.

L'enquête administrative avait en fait déjà été ouverte dans la nuit de mercredi à jeudi, selon Stéphane Mulliez, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne.

Dans un communiqué, le procureur de Vannes François Touron a expliqué jeudi soir que le décès de ce patient a été constaté à l'hôpital à 21H05. Il était arrivé "aux urgences à 20 heures 26" et son épouse a indiqué "avoir tenté en vain d’appeler entre 19 heures 54 et 19 heures 59 depuis son domicile le 15 à 4 reprises, puis le 112, avant de décider de le transporter elle-même aux urgences de Vannes", a-t-il précisé.

Incident identifié

Samu, pompiers, police...: cette panne sur un équipement chargé d'acheminer les appels a perturbé massivement l'accès aux numéros d'urgence et aux lignes fixes mercredi entre 18H et minuit. De nombreux services de secours étaient difficiles à joindre à travers la France.

Dès 18H00 mercredi, des dysfonctionnements massifs ont été signalés aux quatre coins du pays, entraînant de grosses difficultés pour les services de secours. Des numéros d'urgence alternatifs, fixes ou mobiles, ont été mis en place, et diffusés sur les réseaux sociaux par les pouvoirs publics.

"Il devait être autour de 18H00 et tous les Samu ont commencé à alerter de problèmes dans les centres d'appels. Les gens ne parvenaient pas à accéder au service, des appels n'arrivaient pas, d'autres se coupaient en pleine conversation…", a expliqué à l'AFP François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et médecin urgentiste.

"Très vite, on a fait un petit tour de France et on a constaté que presque tous les départements étaient touchés", ajoute-t-il. François Braun explique que traditionnellement "il y a un pic d'appels le soir vers 19H".  

"L'incident qui impacte le réseau fixe notamment les numéros d'urgence est identifié" a tweeté Orange vers 21H. L'opérateur invitait les utilisateurs à renouveler leurs appels, éventuellement via un mobile, pour joindre les services d'urgence, ou d'utiliser leurs numéros temporaires.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé la mise en place d'une liste de numéros provisoires dans chaque département. La Sécurité civile a exhorté les usagers à ne pas surcharger les lignes et à n'appeler qu'en cas d'urgence.

"Il faut qu'on puisse répondre le plus vite possible. Il y a un véritable problème de mise en danger d'autrui", a lancé sur BFMTV Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). 

« Ensemble du territoire »

L'incident a affecté de manière "partielle mais significative la réception des appels d'urgence 15/17/18/112 sur l'ensemble du territoire national", a confirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Bouygues Telecom et Altice, la maison-mère de SFR, ont également fait état de perturbations. De source proche du dossier, on a exclu tout "piratage" informatique. 

Une panne informatique avait touché l'opérateur belge Proximus début janvier, perturbant les numéros d'urgence en Belgique pendant toute une nuit.

En Nouvelle-Aquitaine, comme dans de nombreuses autres régions, tous les départements ont été touchés par la panne mercredi soir. Certaines préfectures, comme celles de Dordogne et Creuse, ont conseillé de se rendre dans des permanences: casernes, gendarmerie, commissariat, centres hospitaliers.

"Une panne affecte les numéros d’urgence", a prévenu sur Twitter l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France. "Si votre appel au 15 n'aboutit pas, renouvelez-le sans discontinuer (...). Ne saturez pas les lignes et n'appelez que pour des urgences établies".

"C'est inacceptable", a lancé Patrick Goldstein, chef du Samu du Nord, sur BFMTV. "C'est une source d'ennui maximum, surtout quand ça touche l'ensemble des services. Tous le monde en même temps et à l'échelle nationale, c'est quand même une première".

La panne souligne le besoin de réformer «notre système d'alerte», selon les pompiers

La panne qui a gravement perturbé les numéros d'urgence mercredi soir montre le besoin de rénover « notre système d'alerte » et de créer un numéro unique dédié aux appels d'urgence, le 112, estime jeudi la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

« Au final, notre résilience passe par une rénovation majeure de notre système d’alerte et de communication que demandent les sapeurs-pompiers de France depuis longtemps, exprimée par le président de la République en 2017, et qui pourrait enfin voir le jour si le Parlement comprend qu’il faut dorénavant éviter de mettre l'urgent comme le non-urgent dans le même tuyau », souligne la FNSPF dans un communiqué. « Oui au 112 pour l’urgence ».

Cette panne « montre une nouvelle fois le besoin de modernisation sur le plan infrastructurel comme organisationnel, en prenant en compte les nouveaux usages et outils informatiques : applications pour smartphones, réseaux sociaux, mais aussi objets connectés et mails doivent être pris en compte pour communiquer l’alerte », ajoute-t-elle.

« Avec plus de 18 millions d’appels reçus par les sapeurs-pompiers en France chaque année, et 1 intervention toutes les 6,5 secondes, cette panne a éprouvé le système d’alerte français », poursuit la FNSPF.

La panne chez l'opérateur Orange, qui a gravement perturbé les numéros d'urgence mercredi soir, intervient une semaine après l'adoption par l'Assemblée nationale en première lecture d'une proposition de loi qui vise notamment à instaurer un numéro unique dédié aux appels d'urgence, le 112, sur le modèle du « 911 » américain.

Trois modalités seront testées : un rapprochement de « l'ensemble des services » (numéro 15, 17 et 18), un rassemblement sans « police-secours » (15 et 18), ou un simple « regroupement » du Samu et des médecins de garde en lien avec les autres services d'urgence (15 et permanence des soins).

Ce texte consensuel, qui entend consolider le modèle de sécurité civile français reposant largement sur les sapeurs-pompiers volontaires (soit 80% des 250.000 pompiers), est désormais attendu au Sénat.


UE: une majorité de Français doute de l'influence réelle de Macron, selon un sondage

Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas «s'impliquer davantage dans la campagne» car «ce n'est pas son rôle en tant que président de la République»
  • Pour autant 61% des Français jugent qu'une «défaite nette» de la liste Renaissance serait un «échec personnel» pour le président

PARIS: Une majorité de Français (57%) doute de l'influence réelle d'Emmanuel Macron sur le fonctionnement et les décisions prises par l'Union européenne depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi pour BFMTV.

Alors qu'Emmanuel Macron va mettre en avant son bilan européen lors d'un discours jeudi matin à la Sorbonne, seuls 42% des Français estiment que le chef de l'État a eu "une influence réelle sur le fonctionnement et les décisions prises par l’Union européenne" depuis 2017.

L'électorat d’Emmanuel Macron porte un regard très positif sur son rôle (70%), alors que la majorité des électeurs de gauche (56%) et d'extrême droite (68%) sont plutôt négatifs.

A un mois et demi des européennes, 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas "s'impliquer davantage dans la campagne" car "ce n'est pas son rôle en tant que président de la République".

Pour autant 61% des Français jugent qu'une "défaite nette" de la liste Renaissance serait un "échec personnel" pour le président.

En cas de large défaite du camp présidentiel, une majorité (61%) souhaite qu'Emmanuel Macron "change significativement d'orientation politique", une opinion partagée par 43% des électeurs du président au premier tour de l'élection présidentielle en 2022.

Pour autant, seule une minorité de Français (46% contre 54%) réclame une dissolution de l’Assemblée nationale et l'organisation d'élections législatives anticipées. Encore moins (39% contre 61%) souhaitent un changement de Premier ministre.

Si 58% des sondés déclarent tenir compte avant tout d'enjeux de politique européenne dans leur décision de vote, 41% concèdent qu'ils feront leur choix avant tout sur des enjeux nationaux, surtout parmi les électeurs RN (61%).

Ce sondage a été réalisé par internet du 23 au 24 avril à partir d'un échantillon de 1.001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. Selon les résultats, la marge d'erreur est comprise entre +/- 1,4 point et +/-3,1 points.


Evénements climatiques extrêmes: la Croix-Rouge souhaite un sac d'urgence par Français

Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
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  • Le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge
  • «75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule», selon un sondage OpinionWay

PARIS: Un "sac d’urgence" pour chaque Français en cas d’évacuation face aux événements climatiques extrêmes: c’est l’une des préconisations de la Croix-Rouge française dans un rapport sur la résilience de la société française, qui fait état d'un manque de préparation.

Canicule, sécheresse, incendies de forêt, inondations: le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge, en collaboration avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), publiée jeudi.

"75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule", selon un sondage OpinionWay pour la Croix-Rouge française.

"La préparation face aux crises est l'affaire de tous. Elle concerne bien entendu les pouvoirs publics, mais aussi les acteurs associatifs et privés, ainsi que les citoyens", déclare à l'AFP Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française.

Pour affronter "l’inévitable", l’association a dix recommandations. Dont la constitution du "Catakit", un sac d'urgence par personne, prêt en cas d'évacuation et comprenant par exemple de la nourriture non périssable, de l'eau, une trousse de secours, des vêtements et une lampe torche, pour attendre l'arrivée de l'aide.

"Seuls 11% des Français disposent d’un sac d’urgence prêt, et moins de la moitié connaît les objets indispensables qu’il faut y glisser", détaille le sondage OpinionWay.

Autre recommandation: la formation aux gestes et aux comportements qui sauvent. "On estime aujourd’hui à seulement 40% le nombre de Français ayant récemment suivi une formation aux gestes qui sauvent, contre 95% Norvège ou 80% en Allemagne", note le rapport.

Or, rappelle la Croix-Rouge, "si les individus sont informés et formés, l’impact des événements climatiques extrêmes sur les populations sera moindre et les dégâts matériels réduits".

L'association suggère que chaque Français ait a minima connaissance des réflexes vitaux: "savoir identifier les alertes sonores, avoir les bons comportements en cas de catastrophes" en plus de la maîtrise des gestes qui sauvent.

"Les événements climatiques extrêmes se manifestent de manière plus fréquente, plus intense, plus longue, et plus étendue géographiquement, rappelle Philippe Da Costa. "Tous les territoires de l'Hexagone et d’Outre-mer sont concernés".

Pour la Croix-Rouge, "il n’y a pas de fatalité". "Se préparer pour savoir comment agir avant les crises et comment réagir pendant les crises" pourra limiter l'impact des évènements climatiques extrêmes sur les populations.


Macron de retour à la Sorbonne avec un grand discours sur l'Europe

Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs. (AFP).
Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs. (AFP).
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  • Même lieu, même format et sans doute même durée (au moins 90 minutes): sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président va de nouveau dérouler à 11H00 une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance"
  • Avec quel objectif ? "Influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin, assure la présidence, qui réfute toute tactique électoraliste

PARIS: Emmanuel Macron revient jeudi à la Sorbonne avec un nouveau discours pour une Europe "plus souveraine et plus puissante", surtout perçu comme une entrée en campagne du chef de l'Etat alors que son camp patine à six semaines des européennes.

Même lieu, même format et sans doute même durée (au moins 90 minutes): sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président va de nouveau dérouler à 11H00 une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance".

"On est dans un moment où se conjuguent beaucoup de crises (..) L'intuition, la volonté du président, c'est de se dire que, dans ces moments-là, il est possible de faire avancer des propositions et de faire des pas importants", résume un conseiller présidentiel.

Avec quel objectif ? "Influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin, assure la présidence, qui réfute toute tactique électoraliste.

"C'est un moment institutionnel d'un chef d'État, qui n’engage pas simplement la parole de sa sensibilité politique, mais la parole d'un pays", a-t-on insisté.

Pour ses adversaires, Emmanuel Macron passe surtout à l'offensive à un moment où son camp, emmené par l'eurodéputée Valérie Hayer, peine à se frayer un chemin dans la campagne.

« Discours électoral »

La liste RN menée par Jordan Bardella reste largement en tête des intentions de vote, avec douze à quinze points d'avance sur Valérie Hayer, selon les enquêtes.

"C’est un discours électoral", martèle l’eurodéputé sortant RN Thierry Mariani. "Il utilise encore son rôle de président pour faire campagne", renchérit la tête de liste LFI, Manon Aubry.

Le communiste Léon Deffontaines a demandé jeudi matin sur franceinfo que le discours du président soit "décompté dans le temps de parole de Valérie Hayer".

En écho au chef de l'Etat, Jordan Bardella tiendra dans l'après-midi une conférence de presse pour présenter son programme et tenter ainsi d'imposer un duel au sommet.

Raphaël Glucksmann a grillé la politesse à Emmanuel Macron dès mercredi soir avec un discours fleuve sur l'Europe où il lui a cogné largement dessus.

Du coup, beaucoup de soutiens du chef de l'Etat comptent sur la Sorbonne pour mobiliser les électeurs. Même s'ils reconnaissent que la prise de parole présidentielle peut aussi galvaniser ses opposants, en raison de sa forte impopularité.

« Légitimité »

Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs.

Il a aussi invité les eurodéputés français mais son discours tombera en pleine session plénière du Parlement européen, la dernière avant les européennes (du 6 au 9 juin), où une série de textes importants doivent être adoptés. "Désolée, j'ai voté", a ironisé, parmi d'autres, l'eurodéputée socialiste Nora Mebarak.

Un quinquennat et demi plus tard, Emmanuel Macron estime avoir imprimé sa marque sur des sujets clés de l'Union européenne comme la souveraineté, la défense ou l'emprunt européen commun, un tabou pour l'Allemagne brisé lors de la pandémie de Covid - même si la France peine à dupliquer l'expérience.

Il va dresser jeudi un bilan des avancées depuis la Sorbonne 1 et esquisser des propositions face aux nouveaux défis européens, de la guerre en Ukraine à la rivalité sino-américaine.

"C'est une interpellation du pays" alors que "jamais depuis 75 ans l'Europe et nos pays n'ont été dans une situation de risque de déstabilisation aussi grande", a plaidé son allié MoDem François Bayrou sur BFMTV.

Le chef de l'Etat estime avoir conservé toute sa "légitimité", celle des "réformes", pour parler d'Europe même si la France compte parmi les mauvais élèves du continent en matière de finances publiques.

Une légitimité qui sera mesurée à l'aune des réactions européennes. Et au retour des Français qui estiment à 57% que le président n'a pas eu "d'influence réelle" sur l'UE depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi.

Dès vendredi, le président prendra aussi la température lors d'un échange avec des étudiants à Strasbourg, où il signera un nouveau contrat triennal pour conforter la stature européenne de la capitale alsacienne.