Progression du virus, les enseignants inquiets, des syndicats appellent au report de la rentrée

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé jeudi que le port du masque serait obligatoire à partir du collège y compris à la récréation pour cette rentrée scolaire. (Photo AFP).
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé jeudi que le port du masque serait obligatoire à partir du collège y compris à la récréation pour cette rentrée scolaire. (Photo AFP).
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé jeudi que le port du masque serait obligatoire à partir du collège y compris à la récréation pour cette rentrée scolaire. (Photo AFP).
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé jeudi que le port du masque serait obligatoire à partir du collège y compris à la récréation pour cette rentrée scolaire. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 27 août 2020

Progression du virus, les enseignants inquiets, des syndicats appellent au report de la rentrée

  • La rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes, voire d’écoles, non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages
  • Il faut que l’on discute des conditions dans lesquelles certaines écoles vont devoir reprendre, car il y a des endroits où le virus circule plus facilement

PARIS : Face à des indicateurs épidémiques qui se dégradent, la rentrée scolaire sera placée sous le signe de mesures strictes qui seront adaptées selon l’évolution de la crise sanitaire.

 
Le Premier ministre français Jean Castez tient une conférence de presse sur la situation sanitaire en France

À quelques jours de la rentrée, le Premier ministre français Jean Castex dresse le bilan de la Covid-19 en France.

Posted by Arab News en français on Thursday, August 27, 2020

À la veille de la rentrée scolaire, il règne une atmosphère d’inquiétude chez les enseignants, les parents d’élèves et les syndicats de l’Éducation nationale. Ils appellent tous, à la mise en place des mesures adaptées du protocole sanitaire pour contrôler la propagation du virus au sein des établissements scolaires.

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé jeudi que le port du masque serait obligatoire à partir du collège y compris à la récréation pour cette rentrée scolaire.

"C'est ce qu'on a fixé comme règle", a-t-il dit sur France inter. Un protocole sanitaire actualisé publié jeudi sur le site du ministère souligne que "pour les collégiens et les lycéens, le port du masque grand public est obligatoire dans les espaces clos ainsi que dans les espaces extérieurs".

Près de 12 millions d’élèves des écoles primaires et maternelles, collégiens et lycéens, qui regagneront le chemin de leurs établissements scolaires le 1er septembre prochain, devraient appliquer les consignes sanitaires émises par le ministère de tutelle.  

« À nous de rassurer 100 % des parents, a déclaré Jean-Michel Blanquer, le ministre français de l’Éducation nationale, sur l’antenne de la radio RMC. Nous avons l’un des protocoles sanitaires les plus stricts d’Europe, rassure le ministre. Toutes les mesures que nous prenons en matière de rattrapage scolaire et de suivi personnalisé doivent permettre de créer de bonnes conditions de rentrée pour tous. »

Le 20 août dernier, Jean-Michel Blanquer avait aussi annoncé sur le plateau du journal télévisé de France 2 : « Le port du masque sera systématique pour tous les élèves à partir de l'âge du collège, et non pas seulement lorsqu'il n'y a pas de distanciation physique possible. »

Le ministère de tutelle recommande aussi aux établissements de limiter « les regroupements et croisements importants ». En revanche, compte tenu de l’impossibilité de respecter la distanciation sociale dans les classes – certains locaux sont trop exigus – « la limitation du brassage entre classes et groupes d'élèves n'est plus obligatoire ».

Mesures adaptées

Dans une lettre ouverte datée du 19 août, publiée par sept sociétés savantes de pédiatrie, les professionnels de santé font part de leur inquiétude en raison de la hausse des cas de contamination enregistrés, Ils appellent les pouvoirs publics à la mise en œuvre de « mesures adaptées mais raisonnables et efficaces ».

Les pédiatres assurent que le dépistage par test PCR ne seraient pas le mieux adapté pour les enfants. Cette stratégie « s’avérerait probablement très peu rentable tout en représentant un coût humain et financier important pour la collectivité ». Ils recommandent la mise en place de tests salivaires de dépistage rapide, plus efficaces pour évaluer le risque de contagiosité.

« La rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes, voire d’écoles, non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages », s’inquiètent les pédiatres. Ces derniers précisent qu’ils sont disponibles pour collaborer avec « les autorités de santé » pour la gestion de la rentrée scolaire.

 « On est dans un équilibre fragile, le nombre de contaminations augmente depuis le début du mois d’août, confirme, de son côté, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, le 24 août au micro de France Info. J’annonce d’emblée qu’il y aura des contaminations à l’école, des enfants vont se contaminer, probablement quelques enseignants aussi, mais on va le gérer. Il y aura des écoles clusters, peut-être des classes clusters. On peut fermer la classe, ou fermer l'école. »

« À moins d’une semaine de la rentrée, et avec la progression des contaminations, je ne suis pas très rassurée. J’entends des avis contraires au sujet de la progression des contaminations chez les jeunes. Pour certains, ce n’est pas grave car les jeunes n’auraient pas de risque de complication. Pour d’autres, ils peuvent développer des formes graves de la maladie, et également être vecteurs au sein de leurs familles, de leur entourage », nous confie Sarah, mère de trois enfants scolarisés du collège au lycée.

En effet, de nombreux parents d’élèves sont inquiets. Certains appellent à la généralisation du port du masque y compris dans les classes de primaire. Mais, l’achat du masque, considéré comme une fourniture scolaire par Jean- Michel Blanquer, a suscité la polémique. Pour de nombreuses familles, notamment les plus modestes, cela pourrait peser lourd sur le budget familial. Pour y remédier, le ministre de tutelle a indiqué que le masque pourrait être distribué gratuitement aux familles « en grande difficulté ».

Pour calmer la grogne, le ministre prévoit, par ailleurs, de consulter tous les syndicats d’enseignants et de chefs d’établissements, ces derniers également tourmentés par la situation actuelle de la crise sanitaire. « On sent beaucoup d'inquiétude, à la fois chez les parents d'élèves et chez les personnels », assure Frédérique Rollet, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU au micro d'Europe 1.

« Nous souhaitons être guidés par le Conseil scientifique, mais il faut aussi que le ministère se positionne. Et il faut que l’on discute des conditions dans lesquelles certaines écoles vont devoir reprendre, car il y a des endroits où le virus circule plus facilement, et où il faudra prendre des mesures un peu plus strictes », précise de son côté, Guislaine David, porte-parole du syndicat d’enseignant SNUipp-FSU sur Europe 1.

Rodrigo Arenas, coprésident de l’association des parents d’élèves FCPE, dénonce, quant à lui, « le déni de réalité » dans lequel se trouve le ministère de tutelle et annonce l’ouverture d’une pétition pour demander la mise en œuvre de trois mesures essentielles : la prise en charge des masques par les pouvoirs publics, l’augmentation des recrutements de personnel enseignant et la mise à disposition de sanitaires mobiles dans les structures accueillant des élèves.

« Notre objectif est d’être capable de réagir dans les 48 heures à chaque fois que des symptômes sont signalés, rassure de son côté Jean-Michel Blanquer. Si fermeture il y a, elle sera actée en concertation avec les autorités sanitaires locales, la préfecture et l’agence régionale de santé. »

Dans un entretien accordé ce week-end au Journal du dimanche (JDD), Olivier Véran, ministre français de la Santé et des Solidarités, a prévenu : « Nous sommes dans une situation à risques face à la pandémie. » Il craint « une contamination des plus jeunes vers les personnes plus âgées et donc plus fragiles ». En cas de détérioration de la situation, le ministre de tutelle n’exclut pas l’éventualité de la mise en place « de mesures spécifiques, territorialisées, comme nous l’avons fait avec succès en Mayenne », a-t-il précisé.


France : l'ancien Premier ministre Philippe demande encore le départ anticipé de Macron

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  • Allié de M. Macron dont il fut le premier chef de gouvernement de mai 2017 à juillet 2020, Edouard Philippe avait lancé un pavé dans la mare la semaine dernière, après la démission éclair du premier gouvernement de Sébastien Lecornu
  • "Je n'ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j'espérais convaincre le président (Macron). Le président, il a envie d'aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre"

PARIS: L'ancien Premier ministre français Edouard Philippe a à nouveau réclamé jeudi le départ anticipé du président Emmanuel Macron, pour lui "la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois" de "crise" politique avant la prochaine élection présidentielle prévue pour le printemps 2027.

Allié de M. Macron dont il fut le premier chef de gouvernement de mai 2017 à juillet 2020, Edouard Philippe avait lancé un pavé dans la mare la semaine dernière, après la démission éclair du premier gouvernement de Sébastien Lecornu - reconduit depuis -, en suggérant un départ anticipé et "ordonné" du chef de l'Etat, qui peine à trouver une majorité.

"Je n'ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j'espérais convaincre le président (Macron). Le président, il a envie d'aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre. Je l'ai dit parce que c'est la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois d'indétermination et de crise, qui se terminera mal, je le crains", a déclaré l'ancien Premier ministre sur la chaîne de télévision France 2.

"Ca n'est pas simplement une crise politique à l'Assemblée nationale à laquelle nous assistons. C'est une crise très profonde sur l'autorité de l'Etat, sur la légitimité des institutions", a insisté M. Philippe.

"J'entends le président de la République dire qu'il est le garant de la stabilité. Mais, objectivement, qui a créé cette situation de très grande instabilité et pourquoi ? Il se trouve que c'est lui", a-t-il ajouté, déplorant "une Assemblée ingouvernable" depuis la dissolution de 2024, "des politiques publiques qui n'avancent plus, des réformes nécessaires qui ne sont pas faites".

"Je ne suis pas du tout pour qu'il démissionne demain matin, ce serait désastreux". Mais Emmanuel Macron "devrait peut-être, en prenant exemple sur des prédécesseurs et notamment le général De Gaulle, essayer d'organiser un départ qui nous évite pendant 18 mois de continuer à vivre dans cette situation de blocage, d'instabilité, d'indétermination", a-t-il poursuivi.

Edouard Philippe, qui s'est déclaré candidat à la prochaine présidentielle, assure ne pas avoir de "querelle" avec Emmanuel Macron. "Il est venu me chercher (en 2017), je ne me suis pas roulé par terre pour qu'il me nomme" à la tête du gouvernement et après avoir été "congédié" en 2020, "je ne me suis pas roulé par terre pour rester".


Motion de censure: Le Pen attend la dissolution avec une «impatience croissante»

 Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante". (AFP)
Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante". (AFP)
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  • Ce budget est "l'acte ultime, nous l'espérons, d'un système politique à bout de souffle", a affirmé la présidente des députés Rassemblement national en défendant la motion de censure de son parti contre le gouvernement de Sébastien Lecornu
  • Elle a dénoncé au passage l'"insondable sottise des postures" qui pourrait le "sauver"

PARIS: Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante".

Ce budget est "l'acte ultime, nous l'espérons, d'un système politique à bout de souffle", a affirmé la présidente des députés Rassemblement national en défendant la motion de censure de son parti contre le gouvernement de Sébastien Lecornu. Elle a dénoncé au passage l'"insondable sottise des postures" qui pourrait le "sauver".

"Poursuite du matraquage fiscal" avec 19 milliards d'impôts supplémentaires, "gel du barème" de l'impôt sur le revenu qui va rendre imposables "200.000 foyers" supplémentaires, "poursuite de la gabegie des dépenses publiques", "absence totale d'efforts sur l'immigration" ou sur "l'aide médicale d'Etat", ce budget "est un véritable musée de toutes les horreurs coincées depuis des années dans les tiroirs de Bercy", a-t-elle estimé.

Raillant le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a accepté d'épargner le gouvernement en échange de la suspension de la réforme des retraites sans savoir par "quel véhicule juridique" et sans assurance que cela aboutisse, elle s'en est pris aussi à Laurent Wauquiez, le chef des députés LR, qui préfère "se dissoudre dans le socialisme" plutôt que de censurer.

"Désormais, ils sont tous d'accord pour concourir à éviter la tenue d'élections", "unis par la terreur de l'élection", a-t-elle dit.


A peine installé, Lecornu affronte deux motions de censure

Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée. (AFP)
Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée. (AFP)
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  • Sans recours au 49.3, que M. Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser, la bataille entre une gauche désunie, un socle commun fracturé et l'extrême droite s'annonce dantesque, dans des délais très contraints
  • Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions

PARIS: Un dernier obstacle avant d'entamer l'examen du budget: deux motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, l'une de LFI et l'autre du RN, seront débattues par les députés jeudi matin, et devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien du PS.

Le Parti socialiste a pris sa décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clés, dont l'annonce par le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, de la suspension de la réforme des retraites.

Un débat commun aux deux motions débutera à 09H00 dans l'hémicycle jeudi, et devrait durer environ deux heures trente. Le scrutin sera ensuite ouvert pour trente minutes sur une motion, puis l'autre.

Si la gauche ne soutiendra pas la motion du RN, la motion insoumise devrait elle recueillir les voix de l'extrême droite ainsi que des députés écologistes et communistes.

Manqueraient alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité (289 voix) qui ferait tomber le gouvernement, tout juste nommé dimanche.

"Je pense qu'il manque une poignée de voix et que la sagesse peut revenir à certains", a estimé mardi Marine Le Pen, qui défendra la motion de son groupe et de ses alliés ciottistes. Leur texte défend la nécessité d'une dissolution pour "sortir" le pays "de l'impasse".

Combien de députés franchiront le pas en s'affranchissant de la consigne de leur parti?

Chez les LR "deux ou trois" devraient voter la censure, selon une source au groupe.

"Quelques votes pour" sont également possibles chez les indépendants Liot, selon une source au sein du groupe centriste.

Chez les socialistes, le patron du parti Olivier Faure et le chef des députés Boris Vallaud ont appelé leurs troupes à s'en tenir à la ligne décidée de façon "quasi-unanime".

Mais le député Paul Christophe a fait savoir qu'il censurerait malgré tout: "mon sujet c'est la justice fiscale et le pouvoir d'achat, il n'y a pas d'engagement du gouvernement sur ces sujets", a-t-il dit à l'AFP.

Cinq autres députés ultramarins du groupe PS ont également annoncé censurer.

"Un leurre" 

Le socialiste Pierrick Courbon dit lui hésiter. Il s'inquiète que la suspension de la réforme des retraites, qui passera selon M. Lecornu par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, implique que les socialistes soutiennent ce texte pour qu'il soit adopté. Or "le PLFSS du budget Macron" n'obtiendra "jamais ma voix", confie-t-il à l'AFP.

Un argument d'ailleurs repris en choeur par La France insoumise. "Vous vous apprêtez à commettre une monumentale erreur", a lancé lundi dans l'hémicycle le député Louis Boyard à l'adresse des socialistes.

"Le débat ouvert sur un éventuel décalage de la réforme des retraites est un leurre, comme l'a été avant lui le +conclave+ de François Bayrou", soutient la motion de censure insoumise, qui sera défendue jeudi par Aurélie Trouvé.

Lors de la première motion de censure contre le gouvernement Bayrou, qui n'avait pas abouti, huit socialistes avaient voté pour malgré la consigne de leur parti.

M. Bayrou avait finalement perdu un vote de confiance début septembre, devenant le deuxième Premier ministre à tomber depuis la dissolution de l'Assemblée en 2024, après la censure de Michel Barnier en décembre.

Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée.

La commission des Finances s'en emparera lundi, et il devrait arriver dans l'hémicycle vendredi.

Sans recours au 49.3, que M. Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser, la bataille entre une gauche désunie, un socle commun fracturé et l'extrême droite s'annonce dantesque, dans des délais très contraints.

Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions.

Un député Horizons résume: "Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile."