United Airlines veut faire revoler des avions supersoniques

L’oiseau supersonique, baptisé « Overture », sera construit par la start-up Boom Supersonic , et pourrait transporter des passagers d'ici 2029 à Mach 1,7, soit deux fois la vitesse des avions de ligne les plus rapides actuellement. Cela pourrait permettre à United Airlines d'effectuer des vols entre New York et Londres en trois heures et demi. (Photo, AFP)
L’oiseau supersonique, baptisé « Overture », sera construit par la start-up Boom Supersonic , et pourrait transporter des passagers d'ici 2029 à Mach 1,7, soit deux fois la vitesse des avions de ligne les plus rapides actuellement. Cela pourrait permettre à United Airlines d'effectuer des vols entre New York et Londres en trois heures et demi. (Photo, AFP)
L’oiseau supersonique, baptisé « Overture », sera construit par la start-up Boom Supersonic , et pourrait transporter des passagers d'ici 2029 à Mach 1,7, soit deux fois la vitesse des avions de ligne les plus rapides actuellement. Cela pourrait permettre à United Airlines d'effectuer des vols entre New York et Londres en trois heures et demi. (Photo, AFP)
L’oiseau supersonique, baptisé « Overture », sera construit par la start-up Boom Supersonic , et pourrait transporter des passagers d'ici 2029 à Mach 1,7, soit deux fois la vitesse des avions de ligne les plus rapides actuellement. Cela pourrait permettre à United Airlines d'effectuer des vols entre New York et Londres en trois heures et demi. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 04 juin 2021

United Airlines veut faire revoler des avions supersoniques

  • La compagnie a commandé 15 aéronefs auprès de la start-up Boom Supersonic, dont l’appareil sera alimenté par du carburant durable
  • Si l'appareil, baptisé « Overture », finit par décoller, il sera l’égal du Concorde qui a été retiré du service en 2003 suite à une catastrophe aérienne

NEW YORK : La compagnie United Airlines a commandé auprès de la start-up Boom Supersonic, 15 avions supersoniques volant avec du carburant durable, relançant la perspective de voyages ultra-rapides stoppée avec l'arrêt du Concorde en 2003.

Si l'appareil, baptisé « Overture », répond à toutes les normes, il pourrait transporter des passagers d'ici 2029 à Mach 1,7, soit deux fois la vitesse des avions de ligne les plus rapides actuellement.

Cela pourrait permettre à United Airlines d'effectuer des trajets en deux fois moins de temps: un vol entre Newark, près de New York, et Londres prendrait ainsi trois heures et demi. Newark et Francfort seraient reliés en quatre heures.

Pour Jon Ostrower, de la publication spécialisée Air Current, cette annonce marque un tournant.

« La dernière fois que United a commandé un avion supersonique, les humains n'avaient pas encore marché sur la Lune », a-t-il rappelé sur Twitter.

En envisageant de nouveau de se déplacer à toute allure, United « va à contre-courant de la tendance la plus constante des compagnies aériennes depuis 50 ans: un désir de voler moins cher, pas plus vite », a-t-il ajouté.

S'il finit par décoller, « Overture » serait le premier avion supersonique à transporter des passagers depuis le dernier vol du Concorde en 2003.

Cet appareil mythique avait toujours peiné à trouver son public en raison de ses coûts très élevés. En service de 1976 à 2003 chez British Airways et Air France, il était en effet très gourmand en carburant et n'a jamais été un programme rentable pour les compagnies britannique et française.

Mais c'est l'accident d'un Concorde d'Air France en 2000, peu après son décollage de Paris, qui avait précipité la fin de son exploitation.

La tragédie avait fait 113 morts.

Selon l'accord dévoilé jeudi, United achètera 15 appareils une fois qu'il « répondra à toutes les normes (de la compagnie) en termes de sécurité, d'opérations et de respect de l'environnement ». United a aussi pris une option sur 35 appareils supplémentaires.

Boom Supersonic affirme qu' « Overture » devrait être présenté en 2025, voler une première fois en 2026 et commencer à transporter des passagers d'ici 2029. Il devrait être alimenté à 100% par du carburant d'aviation durable (sustainable aviation fuel, SAF).

Selon le fondateur et directeur général de la start-up, Blake Scholl, il s'agit de la première commande au monde pour un avion supersonique à carburant durable.

Japan Airlines a aussi posé une option sur 20 appareils de Boom Supersonic en 2017, mais il n'était pas alors prévu que les avions volent avec 100% de biocarburant. 

Les deux compagnies n'ont pas donné de détails sur les termes financiers des commandes.

Or pour développer ce genre d'avions, il faut investir « 10, 15 milliards de dollars », remarque Michel Merluzeau, du cabinet spécialisé AIR. « Il y a un réel doute dans l'état actuel des choses sur la viabilité de ce programme, qui est très intéressant mais qui émane d'une start-up qui n'a aucune expérience sur l'industrialisation d'un avion commercial dans un milieu hautement régulé ».

La start-up américaine Aerion, qui travaillait également sur un projet d'avion supersonique avec notamment le soutien de Boeing, a jeté l'éponge en mai faute d'avoir pu trouver suffisamment de financements.

Au vu des investissements nécessaires, « on n'y croyait plus autant », a expliqué le patron de Boeing, Dave Calhoun, lors d'une conférence organisée par le cabinet Bernstein jeudi.

« S'ils parviennent à sortir la technologie (...), félicitations, ils seront en première ligne », a-t-il ajouté.

Boom Supersonic a pour l'instant levé 270 millions de dollars auprès de divers investisseurs et passé un partenariat avec le fabricant de moteurs d'avions Rolls-Royce.

Il lui faudra aussi surmonter de nombreux obstacles, dont les réticences liées aux nuisances sonores d'un avion passant le mur du son. Il devra aussi recevoir le feu vert des autorités pour voler à environ 18 kilomètres d'altitude, contre environ 12 kilomètres pour un avion de ligne à réaction.

Mais l'intérêt pour un avion supersonique reste réel, surtout sur les vols transatlantiques, concède M. Merluzeau.

« C'est un outil de productivité pour une clientèle haut de gamme comme les hommes d'affaires », qui peuvent avoir des réunions à New York et Londres dans la même journée, remarque l'expert.

Ce genre d'appareils peut aussi intéresser les gouvernements, pour transporter rapidement des chefs d'Etat ou des unités spécialisées de l'Armée, ajoute-t-il.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Short Url
  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.