Exposition en Suisse en hommage à l'architecte irako-britannique Zaha Hadid

L'architecte irakienne Zaha Hadid dans son bureau de Londres, Royaume-Uni, vers 1985. (GettyImages)
L'architecte irakienne Zaha Hadid dans son bureau de Londres, Royaume-Uni, vers 1985. (GettyImages)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Exposition en Suisse en hommage à l'architecte irako-britannique Zaha Hadid

  • Cinq ans après la mort de l'architecte irako-britannique, l’exposition intitulée «Zaha Hadid: Abstracting the Landscape», est une célébration de son génie
  • Zaha Hadid est devenue la «reine de la courbe» en raison de son approche peu conventionnelle consistant à concevoir des bâtiments imposants et spacieux à l’aspect futuriste

DUBAΪ: Lorsque l'architecte pionnière irako-britannique Zaha Hadid décède subitement il y a cinq ans à l'âge de 65 ans, d'innombrables hommages sincères affluent sur les réseaux sociaux. Mais une image se démarque de manière poignante, nous rappelant à quel point elle était accomplie grâce à son œuvre audacieuse: dans ce dessin, Zaha Hadid porte un manteau volumineux recouvert d'un collage de ses bâtiments incurvés emblématiques. Avec un sourire doux et la tête inclinée, elle embrasse presque ses créations, une main sur son cœur, comme s'il s'agissait de ses enfants. Chacun incarnait un objectif et un caractère distincts, prêts à affronter le monde.

Zaha Hadid est devenue la «reine de la courbe» en raison de son approche peu conventionnelle consistant à concevoir des bâtiments imposants et spacieux à l’aspect futuriste. Elle a exploré des formes flottantes, nerveuses et angulaires ou oniriques qui semblaient défier la gravité. «Le monde n'est pas un rectangle», disait-elle.

L'architecte britannique vétéran sir Peter Cook a dit un jour à propos de Zaha Hadid: «Je pense qu'elle a beaucoup apporté à l'architecture. Elle a conçu des formes que nous n'aurions jamais imaginées.» Au cours de sa carrière de plusieurs décennies, elle a créé des projets multifonctionnels dans le monde entier, du pont cheikh Zayed d'Abou Dhabi au centre Heydar-Aliyev de Bakou, en passant par le spacieux musée Maxxi de Rome et l'opulent opéra de Guangzhou en Chine.

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Mathias Rastorfer et Zaha Hadid. (Fourni)

Derrière cette personnalité confiante et mondialement connue, se cache une innovatrice éternellement curieuse dont la réputation a été mal interprétée par les critiques.

«On m'a demandé tellement de fois comment je pouvais travailler avec elle alors qu'elle était si agressive. En vingt-cinq ans, elle n'a jamais été agressive avec moi», déclare à Arab News Mathias Rastorfer, PDG suisse de la galerie Gmurzynska basée à Zurich et ami de longue date de Zaha Hadid. «Zaha était une personne très sensible – très délicate à l'intérieur et très dure à l'extérieur. Si vous étiez une personne qui lui faisait perdre son temps, elle devenait agressive parce que son temps était une denrée précieuse. C'est devenu une technique pour elle de repousser les gens qui ne faisaient que profiter de sa renommée.»

Afin de célébrer le cinquième anniversaire du décès de Zaha Hadid, la galerie Gmurzynska accueille une exposition intitulée «Zaha Hadid: Abstracting the Landscape», qui se déroule jusqu'au 31 juillet. Elle explore une sélection polyvalente et rarement vue de ses œuvres, remontant au début de sa carrière dans les années 1980.

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Table Mesa. (Fourni)

«Nous voulions montrer qu'on ne peut pas mettre Zaha dans une seule boîte. Elle a fait de l'architecture, des objets et du design», explique Mathias Rastorfer. L’exposition comprend un double bougeoir en résine, un tapis en textile touffeté à la main, un jeu d'échecs «Field of Towers» et un bureau de réception en fibre de verre blanc, fabriqué en 2021 par la société éponyme.

Un certain nombre d'esquisses et de toiles originales de l’architecte sont également incluses, nous permettant de comprendre son processus de réflexion pour les projets qu'elle avait en tête pour diverses villes et de mettre en valeur son côté artistique. «Zaha était une artiste, même si elle le niait», confie M. Rastorfer.

L'exposition montre également comment Zaha Hadid a été profondément influencée par l'art du début du XXe siècle, notamment l'avant-garde russe qui a donné naissance au suprématisme, un mouvement artistique axé sur la géométrie. L’autre influence majeure fut l'Allemand Kurt Schwitters, un dadaïste. En effet, l'un des derniers projets de Mme Hadid avant sa mort est inspiré par une œuvre de Schwitters, Merzbau, une installation massive ressemblant à un collage d'objets trouvés qui a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.

«Quand on pense à l'avant-garde russe, c'est le seul mouvement artistique du début du XXe siècle dans lequel les hommes et les femmes étaient littéralement égaux», explique Mathias Rastorfer. «Vous aviez Varvara Stepanova et Lyubov Popova côte à côte avec Kazimir Malevich et El Lissitzky. C'est certainement une chose qui l'a fascinée. Le suprématisme, dans son concept, est un espace illimité car il flotte dans le cosmos. Ainsi, vous connectez la terre au cosmos et vous la reliez à un ensemble illimité de possibilités – vous n'êtes pas lié par des spécifications. Le suprématisme lui a permis d'accéder à cet ensemble au potentiel illimité sans être restreint par les moyens traditionnels.»

zaha hadid
Tapis touffeté à la main Cellular – avec console Liquid Glacial

Mathias Rastorfer considère les bâtiments de Zaha Hadid comme des sculptures cinétiques. «Dans un sens, c’est en mouvement», dit-il. «Le suprématisme est bidimensionnel et statique, mais l'idée est en mouvement et je pense que c'est ce qu'elle voulait faire en architecture.» Et c'est ce qu'elle a fait, même si certains ont qualifié son travail de peu pratique ou de trop coûteux. Plusieurs projets importants de l’architecte ont été annulés. Alors, d'où vient cette volonté intérieure de continuer?

«Toute personne créative qui a un coup de génie sait que sa vision est imparable. Parce qu'une fois que vous l’arrêtez, elle meurt», explique Mathias Rastorfer.

Il suggère également que son enfance, nourrie par ses parents avant-gardistes et amateurs d'art à Bagdad, où elle est née en 1950, a joué un rôle énorme.

En 1980, elle ouvre son cabinet londonien Zaha Hadid Architects, qui emploie actuellement des centaines de personnes. En tant que femme dans un domaine dominé par les hommes, elle a brisé de nombreux préjugés, devenant la première femme à remporter le prestigieux prix Pritzker et la médaille d'or royale pour l'architecture.

Comme Zaha Hadid l'a admis, être une femme – en particulier une femme arabe – en Occident, comportait de nombreux défis.

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1986 croquis pour Office Building West Berlin. (Fourni)

«Vous n’imaginez pas l'énorme résistance à laquelle j'ai été confrontée simplement parce que je suis arabe, et femme de surcroît. C'est une épée à double tranchant. Au moment où ma féminité est acceptée, l'arabité semble devenir un problème», a-t-elle déclaré au Guardian en 2012. «J'ai franchi l’obstacle, mais ça a été un très long combat. Cela m'a rendue plus dure et plus précise – et peut-être que cela se reflète dans mon travail.»

Elle n’appréciait pas particulièrement pour autant d'être qualifiée de «femme architecte», selon Mathias Rastorfer. «Pour elle, cela n'avait pas d'importance», souligne-t-il. «Que vous soyez homme ou femme n’avait aucune importance, quoi qu’il en soit, vous étiez architecte.»

Et, comme cette exposition le montre clairement, Zaha Hadid excellait dans ce domaine. À mesure que le nombre de ses créations internationales augmentait, sa renommée croissait également, ce qui lui a valu le titre de «starchitecte».

«Quand vous pensez au terme “top model” des années 1980, il y avait cinq mannequins», explique M. Rastorfer. «Zaha fait partie des “starchitectes”, aux côtés de Norman Foster, Frank Gehry, Richard Meier… Au cours de sa vie, les architectes sont devenus des superstars et je pense qu'elle en est en partie la raison.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le musée national Zayed explore l'histoire des Émirats arabes unis

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
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  • Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena

DUBAI : Alors que le musée national Zayed ("Zayed National Museum") s'apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Émirats arabes unis, Arab News s'est entretenu avec le directeur Peter Magee au sujet des objectifs du musée et de ce à quoi les visiteurs peuvent s'attendre.

La date d'ouverture n'a pas encore été annoncée, mais le centre se concentrera sur l'histoire des Émirats arabes unis et plus particulièrement sur le cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Il explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région.

"L'histoire du musée est guidée par les valeurs durables du père fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan", a expliqué M. Magee. "Nous examinons ces valeurs et la manière dont elles l'ont guidé, mais aussi la manière dont elles reflètent les valeurs sociales qui existent dans les Émirats arabes unis, tant dans le passé que dans le présent - et dans l'avenir.

"C'est un musée national centré sur les Émirats arabes unis, mais il s'intéresse bien sûr aux liens régionaux qui existaient avec d'autres pays du golfe Persique, de l'océan Indien et même d'autres régions.

L'une des pièces maîtresses est la reconstitution grandeur nature d'un bateau Magan de l'âge du bronze, construit avec des roseaux et des cordes en fibre de palmier. Magee et son équipe ont navigué à bord de ce bateau pendant deux jours sur les eaux du golfe Persique.

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Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena. (Fourni)

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a pour voisins illustres le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena.

"J'aime à penser que chacun de ces musées et institutions est sa propre étoile et qu'en les combinant, ils forment une constellation qui peut être lue de manière cohérente aussi bien ensemble qu'individuellement", a déclaré M. Magee.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com