Biden salue les «bonnes nouvelles» pour l'emploi, malgré une situation en demi-teinte

Le président démocrate négocie âprement avec l'opposition républicaine pour tenter de décrocher un accord sur le plan d'infrastructures. (Photo,AFP)
Le président démocrate négocie âprement avec l'opposition républicaine pour tenter de décrocher un accord sur le plan d'infrastructures. (Photo,AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Biden salue les «bonnes nouvelles» pour l'emploi, malgré une situation en demi-teinte

  • Pour soutenir la reprise et créer des millions d'emplois «bien payés», Joe Biden compte sur deux gigantesques plans d'investissements
  • L'économie américaine a créé 559 000 emplois en mai, a annoncé le département du Travail. C'est deux fois plus qu'en avril, signe que la reprise s'accélère, mais moins qu'attendu par les analystes

WASHINGTON : Joe Biden a salué vendredi les "bonnes nouvelles" pour le marché du travail aux Etats-Unis, qui a connu une petite amélioration en mai, tout en mettant en avant la nécessité d'adopter ses deux plans d'investissements censés créer des millions d'emplois supplémentaires.

Le président américain a loué les "progrès historiques" accomplis depuis son arrivée au pouvoir en janvier: "Aucune économie majeure dans le monde ne crée des emplois aussi rapidement que nous."

"L'Amérique est de nouveau en mouvement", a-t-il lancé.

Pour soutenir la reprise et créer des millions d'emplois "bien payés", Joe Biden compte sur deux gigantesques plans d'investissements, l'un pour les familles américaines (1 800 milliards de dollars) et l'autre dans les infrastructures (les négociations portent sur un montant allant de 1 000 à 1 700 milliards).

"Nous devons réaliser ces investissements aujourd'hui pour pouvoir continuer à réussir", a-t-il plaidé.

Le président démocrate négocie âprement avec l'opposition républicaine pour tenter de décrocher un accord sur le plan d'infrastructures. Il s'est entretenu vendredi après-midi avec la sénatrice Shelley Moore Capito, qui mène le groupe de négociateurs républicains. Ils doivent se parler de nouveau lundi.

Mais il s'est dit prêt à repousser à plus tard son projet de hausse de l'impôt sur les sociétés américaines afin de conclure un accord.

7,6 millions d'emplois toujours manquants

L'économie américaine a créé 559 000 emplois en mai, a annoncé le département du Travail. C'est deux fois plus qu'en avril, signe que la reprise s'accélère, mais moins qu'attendu par les analystes.

La bonne nouvelle est que près de la moitié de ces nouveaux emplois ont été créés par des entreprises des secteurs des loisirs, de la restauration, de l'hôtellerie: ceux qui ont été les plus durement touchés par la crise.

Pour autant, il manque toujours 7,6 millions d'emplois par rapport à février 2020, avant que l'économie américaine ne soit frappée de plein fouet par les mesures de confinement destinées à enrayer la progression du Covid-19.

"Biden et les démocrates empêchent les Américains de réintégrer le marché du travail et, par conséquent, freinent notre économie", a dénoncé dans un communiqué la présidente du parti républicain, Ronna McDaniel.

Le taux de chômage est, lui, reparti à la baisse en mai pour s'établir à 5,8% (-0,3 point), après avoir augmenté le mois dernier pour la première fois depuis un an.

Mais les inégalités, exacerbées par la pandémie, demeurent: le taux de chômage reste bien plus élevé chez les travailleurs noirs (9,1%) que blancs (5,1%), asiatiques (5,5%) ou hispaniques (7,3%).

Et "la croissance de l'emploi reste étonnamment lente dans une économie qui n'est plus confrontée à des contraintes de capacité", constate Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Plus de la moitié de la population américaine est désormais vaccinée contre le Covid-19, ce qui permet aux bars, complexes de loisirs et parcs d'attractions, entre autres, de rouvrir à plein régime.

Difficile d'attirer les candidats

Mais pour l'heure, les employeurs peinent à convaincre certains travailleurs de revenir, particulièrement dans les emplois les moins bien rémunérés.

Des craintes liées au Covid-19 persistent en effet et, surtout, les écoles ne sont pas toutes rouvertes à temps plein, posant des problèmes de garde. De plus, les postes offerts ne correspondent pas toujours aux compétences des demandeurs d'emploi.

Et les allocations chômage, rendues plus généreuses pendant la pandémie, accessibles aux indépendants et à ceux qui ont épuisé leurs droits, n'incitent pas à retourner au travail, déplorent les républicains. Ceux-ci vont d'ailleurs, dans la plupart des Etats qu'ils gouvernent, réduire ou supprimer ces aides supplémentaires dans les prochaines semaines.

Cela marquera le retour au régime habituel d'allocations, qui varie selon les Etats. Sur les 15 millions de personnes qui perçoivent toujours actuellement une allocation chômage, 2,3 millions ne toucheront alors plus rien, a calculé Nancy Vanden Houten, analyste pour Oxford Economics.

Pour séduire les candidats, les entreprises doivent donc proposer plus: salaires plus élevés, congés payés ou encore possibilité de télétravailler.

"Les données des deux derniers mois suggèrent que la demande croissante de main-d'oeuvre, associée à la reprise après la pandémie, pourrait avoir exercé une pression à la hausse sur les salaires", souligne le département du Travail.

"La leçon ici semble être que les employeurs doivent soit payer plus -- et peut-être beaucoup plus -- (...), soit attendre que s'estompent les facteurs potentiellement responsables de l'éloignement des gens du marché du travail", a commenté Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
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  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gastat: les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite augmentent de 4,4%

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  • Selon l’Autorité générale des statistiques, la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens
  • La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février

RIYAD: Les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite, notamment les réexportations, ont connu une hausse de 4,4% en février par rapport à la même période en 2023, selon des données officielles.

Selon l’Autorité générale des statistiques (Gastat), la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit une hausse par rapport aux 20,93 milliards enregistrés au cours de la même période de l’année précédente (1 SAR = 0,25 euro).

L’augmentation des exportations non pétrolières est due à une hausse de 8,3% des exportations de produits en caoutchouc et en plastique en février, qui représentent 24,1% des exportations totales.

Le renforcement du secteur privé non pétrolier est essentiel pour l’Arabie saoudite, qui poursuit ses efforts de diversification économique qui visent à réduire sa dépendance à l’égard du pétrole.

Le rapport dévoile une baisse de 4,1% en glissement annuel des exportations non pétrolières du Royaume, à l’exclusion des réexportations, en février. En revanche, la valeur des marchandises réexportées a grimpé de 32,3% au cours de la même période.

Cependant, la Gastat a noté qu’en février, le nombre total de marchandises expédiées par l’Arabie saoudite a diminué de 2% par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon le rapport, ce déclin est principalement dû à une diminution de 3,8% des exportations de pétrole en février par rapport au même mois en 2023.

De même, le pourcentage des exportations de pétrole par rapport aux exportations totales est tombé à 77% en février, contre 78,4% au cours de la même période de l’année précédente.

Les exportations de pétrole ont chuté en raison de la décision du Royaume de réduire sa production de brut, conformément à un accord conclu par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, collectivement connus sous le nom d’«Opep+».

En avril 2023, l’Arabie saoudite a réduit sa production de pétrole de 500 000 barils par jour, une décision que le ministère de l’Énergie vient de prolonger jusqu’à la fin décembre 2024.

Par rapport à janvier 2024, la valeur des exportations totales de marchandises a connu une légère hausse de 0,1% pour atteindre 95,02 milliards de SAR.

La Gastat a révélé que les importations de l’Arabie saoudite ont progressé de 12,3% en glissement annuel en février.

D’autre part, l’excédent de la balance du commerce des marchandises a diminué de 21,8% par rapport à la même période de l’année précédente.

La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février, les exportations vers le pays asiatique s’élevant à 12,57 milliards de SAR. L’Inde et le Japon viennent ensuite, avec des exportations respectives vers ces pays de 9,43 et 8,55 milliards de SAR.

La Corée du Sud, les Émirats arabes unis et la Pologne figurent également parmi les principales destinations des exportations saoudiennes, de même que l’Égypte, les États-Unis et la France.

La Chine a par ailleurs occupé la première place du côté des importations, représentant 19,9% des échanges, soit 12,58 milliards de SSAR, en février.

D’après le rapport, le port maritime du roi Abdelaziz de Dammam a été classé comme le point d’entrée le plus important pour les marchandises en Arabie saoudite, accueillant 26,7% des exportations totales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La mythique verrerie française Duralex au tribunal de commerce

Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
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  • Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française
  • Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant

ORLEANS: Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier.

Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française, déjà en difficulté il y a trois ans.

A l'extérieur, plusieurs militants de la CGT et du PCF seront réunis pour apporter leur soutien aux salariés de l'entreprise.

"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole le délégué Force ouvrière (FO) de l'entreprise, Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), près d'Orléans.

Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.

Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

L'entreprise espère ainsi trouver un repreneur et sauver l'usine, qui emploie 230 salariés.

Si le tribunal accède à la demande de Duralex, alors un administrateur et un mandataire seront nommés pour une période d'observation, dont la durée est variable.

« La tour Eiffel de la vaisselle »

En attendant, si "les fours continuent de fonctionner, les camions des fournisseurs sont à l'arrêt et les agences d'intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex", s'inquiète auprès de l'AFP François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

"Ici, avant, il y avait 1.500 salariés Duralex, 1.500 ouvriers chez Michelin un peu plus loin", se souvient avec amertume M. Dufranne, aux côtés d'anciens collègues, désormais retraités, venus les soutenir.

Las. La seconde a fermé et il ne reste plus que quelque centaines de salariés dans la première entreprise, qui a pourtant fait la fierté de la production industrielle française avec ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, qui sont un peu comme "la tour Eiffel de la vaisselle", selon Duralex.

Dans un communiqué transmis la semaine dernière, la CGT du département dénonce une "décision politique" qui vise "à rationaliser et optimiser l'investissement des actionnaires aux dépens des 230 salarié.e.s concerné.e.s et de l'ensemble du bassin d’emploi de l'Orléanais".

"Les belles promesses auront tout de même permis aux actionnaires d'empocher des millions d'euros d'aide financière de l'Etat et des collectivités territoriales, dont les 15 millions versés dernièrement" par les autorités, épingle encore la centrale syndicale.

Duralex, confrontée à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat. De quoi permettre à l'usine de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

En vain, puisqu'en 2023, l'inflation, une consommation "en fort retrait" et une "concurrence exacerbée" ont aggravé de nouveau la situation.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l'ancien propriétaire de Duralex.

Incompréhensible selon les élus syndicaux: "On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu'en 2030, de belles présentations, un grand 'speech' et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire", s'agace François Dufranne.

Gualter Teixeira n'en démord pas: à l'audience, "il va falloir nous expliquer ce qui s'est passé".