160 morts à Solhan: comment le Burkina Faso en est arrivé là

Un homme lit un article dans le journal L'Observateur Paalga à Ouagadougou le 7 juin 2021, sur les attentats survenus à Solhan (Photo, AFP)
Un homme lit un article dans le journal L'Observateur Paalga à Ouagadougou le 7 juin 2021, sur les attentats survenus à Solhan (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 07 juin 2021

160 morts à Solhan: comment le Burkina Faso en est arrivé là

Un homme lit un article dans le journal L'Observateur Paalga à Ouagadougou le 7 juin 2021, sur les attentats survenus à Solhan (Photo, AFP)
  • 160 personnes, dont une vingtaine d'enfants, y ont été tuées en quelques heures par des présumés djihadistes
  • L'armée, peu formée et peu équipée, est retranchée dans des camps souvent installés dans la proche périphérie des centres urbains. Totalement dépassée depuis 2015, elle n'arrive pas à faire face

OUAGADOUGOU: Solhan, petit village du nord du Burkina Faso, a été le théâtre dans la nuit de vendredi à samedi d'une des attaques les plus meurtrières depuis le début du conflit au Sahel il y a neuf ans.  

160 personnes, dont une vingtaine d'enfants, y ont été tuées en quelques heures par des présumés djihadistes. Epargné jusqu'en 2015 par ces groupes djihadistes qui sévissaient déjà chez ses voisins, Mali et Niger, le Burkina Faso semble incapable d'y réagir en dépit de promesses répétées.  

Quel est le contexte dans la zone de Solhan?  

Le nord du Burkina Faso, comme une large partie du Mali et l'ouest du Niger, est une vaste région rurale peu habitée. Souvent enclavées, avec peu d'accès à l'éducation et aux services sociaux de base, les populations - dont de nombreux nomades pastoaraux - sont parmi les plus pauvres du monde.  

Sur ce terreau fertile où les Etats centraux n'ont que peu d'emprise, différents groupes djihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, un autre à l'organisation Etat islamique (EI), ont essaimé.  

La province de Yagha, où est situé le village de Solhan, est une zone d'action du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) et de l'EI. Rivaux, ils combattent pour le contrôle des territoires.  

La zone était depuis plusieurs mois quasiment désertée par les forces de sécurité. Un détachement militaire est bien présent à Sebba, à une vingtaine de km de Solhan, mais n'est intervenu que plusieurs heures après l'attaque.  

Sans revendication, il était impossible lundi de savoir qui de l'EI ou d'Al-Qaïda avait mené l'attaque.  

Quels sont les acteurs du conflit au Burkina?  

L'armée, peu formée et peu équipée, est retranchée dans des camps souvent installés dans la proche périphérie des centres urbains. Totalement dépassée depuis 2015, elle n'arrive pas à faire face.  

Fin 2019, Ouagadougou a officialisé la mise en place de groupes locaux d'autodéfense, supplétifs civils de l'armée, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). C'est face au « sous-effectif» de l'armée que le président Roch Marc Christian Kaboré a « autorisé l'enrôlement» de VDP, selon le chercheur burlinabè Drissa Traoré.  

Mais, comme au Mali voisin où l'Etat a officieusement soutenu plusieurs milices, l'essor de ce groupe paramilitaire a entraîné des représailles contre les civils, premières victimes du conflit sahélien.  

Ils sont visés par les VDP et/ou l'armée quand ils sont soupconnés de soutenir les djihadistes, et par ces derniers quand ils sont accusés d'être proches des autorités.  

Des militaires étrangers, français de l'opération Barkhane et tchadiens de la force régionale du G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Burkina, Mali et Niger), opèrent également dans le nord du Burkina où des opérations conjointes sont organisées.  

Les djihadistes, sous bannière Al-Qaïda ou EI, s'en prennent majoritairement aux représentations de l'Etat, militaires et fonctionnaires, et aux populations civiles accusées de les soutenir. Des mines artisanales sont souvent posées en amont du passage de véhicules militaires.  

D'abord minoritaires et regroupés dans un seul groupe (Ansarul Islam, proche d'Al-Qaïda, installé sur la frontière malienne) en 2015, les djihadistes n'ont cessé d'étendre leur influence depuis. L'extrême porosité des frontières avec le Niger et le Mali, dans la zone dite des « trois frontières» près de laquelle se trouve Solhan, a amplifié le phénomène.  

Pourquoi l'Etat n'arrive pas à endiguer l'expansion djihadiste?  

Comme au Niger, les autorités burkinabè ont longtemps rejeté la faute sur le voisin malien. Niamey et Ouagadougou affirmaient encore début 2021 que les djihadistes du Sahel étaient Maliens et faisaient des razzias sur leurs territoires respectifs.  

Une réponse sécuritaire a d'abord été privilégiée. Le président Kaboré a ensuite ouvert la porte à un retour de djihadistes s'ils déposaient les armes, notamment dans la région de Djibo (nord), mi-2020. Un ministère de la Réconciliation a été fondé début 2021.  

En interne, des doutes sur la capacité de l'Etat à répondre, ont fissuré la relation entre politiques et militaires.  

« Comment comprendre qu'alors que le pays enregistre l'attaque la plus meurtrière depuis six ans sans qu'aucun conseil de défense, aucune réunion de crise n'a été convoquée?», interroge Drissa Traoré.  

« Il y a comme un malaise ambiant au sein de la grande muette qui ne favorise pas l'union sacrée, surtout dans la lutte antijihadiste», dit-il.  


Grèce: séisme de magnitude 5,7 en mer Ionienne, pas de victimes

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
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  • La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse
  • L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter

ATHENES: Un séisme de magnitude 5,7 s'est produit vendredi en mer, au large des îlots grecs de Strophades en mer Ionienne (ouest), selon l'Observatoire euro-méditerranéen, sans faire dans un premier temps de victimes ou de dégâts importants, selon les médias.

"La secousse tellurique a été enregistrée à 09H12 locales (07H12 GMT) à une profondeur de 20km dans une région où les séismes sont fréquents", a indiqué le sismologue Gerassimos Papadopoulos à la télévision publique Ert.

Deux répliques de 2,9 et de 4,5 ont suivi ce séisme, selon Gerassimos Papadopoulos.

La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse.

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter.

Les Strophades sont composés de deux îlots, l'un inhabité et l'autre abritant un monastère qui a été légèrement endommagé, selon l'agence de presse grecque ANA, citant des sources de la métropole de Zante.

Des artisans, qui travaillaient à la restauration du monastère, ont été évacués, selon la même source, mais aucun n'a été blessé lors du tremblement de terre.

La Grèce est située sur d'importantes failles géologiques et les tremblements de terre y sont fréquents surtout en mer, le plus souvent sans faire de victimes ou de dégâts importants.

Le dernier séisme mortel en Grèce de magnitude 7 a eu lieu le 30 octobre 2020 en mer Égée, entre l'île grecque de Samos et la ville d'Izmir (ouest de la Turquie).


A Baltimore, début des opérations pour rouvrir le port, un long processus

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
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  • Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré
  • Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland

BALTIMORE: Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré, les autorités prévenant que la réouverture du port, important pour l'économie américaine, prendra beaucoup de temps.

Ces engins vont devoir retirer les restes d'acier tordus du pont Francis Scott Key, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, et qui s'est écroulé mardi tel un château de cartes, après avoir été percuté par un porte-conteneurs, bloquant l'entrée du port de Baltimore.

Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland, Wes Moore jeudi soir à la presse.

"Avant de pouvoir procéder au levage, nous devons trouver la manière de découper le pont en morceaux de la bonne taille afin de pouvoir les soulever hors de l'eau à l'aide d'une grue", a expliqué le contre-amiral des garde-côtes, Shannon Gilreath.

"Il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, à la Maison Blanche lors d'un entretien à la chaîne américaine MSNBC.

Les corps de deux des six ouvriers portés disparus ont été retrouvés mercredi.

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident.

"L'eau est si sombre et les débris si denses que, dans la plupart des cas, nos plongeurs ne voient pas au-delà de 30 à 60 cm", a expliqué M. Moore.

"Nous sommes incroyablement sensibles à l'idée qu'il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, haut fonctionnaire de la Maison-Blanche, à MSNBC plus tôt dans la journée.

« Fonds d'aide d'urgence »

Les quatre hommes, tous des immigrés latino-américains, sont présumés avoir été tués après que le Dali, un porte-conteneurs long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, s'est encastré dans une pile du pont à cause de problèmes de propulsion.

Ils faisaient partie d'une équipe de huit ouvriers travaillant de nuit à la réparation de la route. Deux d'entre eux ont été secourus peu après l'effondrement du pont.

Les habitants de la région ont participé à une veillée dans un parc voisin jeudi matin, ont rapporté les médias locaux, tandis que la mairie de Baltimore a lancé une collecte de fonds pour soutenir les familles des victimes.

Quant à la reconstruction, elle "ne va pas prendre des heures, ni des jours, ni des semaines", a par ailleurs prévenu le gouverneur de l'Etat du Maryland, où se situe Baltimore, évoquant "un très long chemin à parcourir" avant un retour à la normale.

Le Maryland a demandé à l'Etat fédéral une première enveloppe de 60 millions de dollars, appel rapidement entendu par le gouvernement.

Le ministère américain des Transports a annoncé jeudi le "déblocage rapide" de ce montant en "fonds d'aide d'urgence" au Maryland.

« Perte substantielle »

Cette somme doit permettre d'"aider le Maryland à entamer des travaux urgents" et sera suivie d'autres fonds "au fur et à mesure que la reconstruction progressera", a expliqué le ministre des Transports, Pete Buttigieg.

"Personne n'oubliera jamais les images choquantes d'un porte-conteneurs percutant le pont Francis Scott Key, provoquant son effondrement et la mort tragique de six personnes", a-t-il ajouté, dans un communiqué de la Maison Blanche.

Après le drame, le président Joe Biden s'est engagé à ce que l'administration fédérale prenne en charge l'intégralité du coût de la reconstruction du pont.

En raison de cet accident, le transport maritime reste suspendu, le port de Baltimore, qui génère plus de 15.000 emplois, étant le neuvième du pays en termes d'activité.

Jeudi, le patron du marché de l'assurance Lloyd's of London a prévenu que l'indemnisation par les compagnies d'assurance de l'accident pourrait être la plus élevée jamais versée dans le transport maritime.

"Cela devrait représenter une perte substantielle, sans doute la plus importante" concernant le transport maritime "mais pas en dehors de nos paramètres", a affirmé Bruce Carnegie-Brown sur la chaîne CNBC.

Sa réouverture est "notre priorité ", a déclaré le contre-amiral des garde-côtes.

En amont de Baltimore, les autorités portuaires de New York et du New Jersey prévoient d'accueillir plus de marchandises afin d'atténuer les conséquences de cet accident, ont annoncé jeudi les gouverneurs de ces Etats dans un communiqué commun.


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.