La région arabe se prépare à une distribution rapide du vaccin contre la COVID-19

Une image fournie par Emirates News Agency le 16 juillet 2020 qui montre le cheikh Abdallah ben Mohammed al-Hamed, président du ministère de la Santé, en cours d'essai clinique pour la troisième phase du vaccin inactif contre la Covid-19 à Abu Dhabi. (AFP/Fichier Photo)
Une image fournie par Emirates News Agency le 16 juillet 2020 qui montre le cheikh Abdallah ben Mohammed al-Hamed, président du ministère de la Santé, en cours d'essai clinique pour la troisième phase du vaccin inactif contre la Covid-19 à Abu Dhabi. (AFP/Fichier Photo)
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Publié le Vendredi 28 août 2020

La région arabe se prépare à une distribution rapide du vaccin contre la COVID-19

  • Les gouvernements, les fabricants, les ONG et les groupes philanthropes devraient jouer un rôle important
  • Des négociations discrètes sont en cours pour acheter un vaccin dès que disponible

DUBAÏ : Alors que les scientifiques et les sociétés pharmaceutiques se précipitent pour développer un vaccin contre la Covid-19, des efforts considérables sont en cours, à différents niveaux, pour lutter contre la pandémie.

Jusqu'à présent, ce sont les efforts des laboratoires pharmaceutiques pour proposer des options de traitement efficaces, des vaccins en particulier, qui ont fait la une des journaux. Des négociations discrètes et complexes sont en cours pour acheter un vaccin efficace dès qu'il sera disponible, selon les experts.

Plusieurs pays, dont certains au Moyen-Orient, ont lancé des discussions avec des sociétés et des instituts de recherche de premier plan engagés dans diverses phases d'essais.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), quant à elle, s’est lancée dans des pourparlers préparatoires avec les pays sur les moyens d'assurer une distribution rapide et équitable une fois qu'un vaccin sera disponible.

Si les efforts en cours aboutissent au cours des prochains mois, disent les experts, ils seraient les plus rapides de l'histoire de la vaccination.

Toutes les phases d’essai de vaccins sont sur « voie rapide », selon le Dr Abdinasir Abubakar, chef de l’unité de gestion des maladies infectieuses au bureau régional de l’OMS au Caire.

Moderna (une société américaine), en collaboration avec US Biomedical Advanced Research and Development Authority (Barda), qui fait partie du Department of Health and Human Services. Il s'agit du candidat-vaccin le plus avancé aux États-Unis. Il utilise la technologie relativement nouvelle de l'ARNm (un acide nucléique), qui n'a pas été introduite dans les vaccins disponibles dans le marché. Comme le processus de fabrication n'est pas compliqué, il peut être plus facile d'augmenter la production qu’avec des méthodes conventionnelles.

BioNTEch (une société allemande) en collaboration avec Pfizer. Ce candidat-vaccin utilise également une technologie d'ARNm similaire à celle de Moderna. L'étude a été lancée aux États-Unis et vise à recruter 30 000 sujets dans le monde. La société affirme que les résultats seront disponibles pour examen réglementaire et approbation potentielle dès octobre 2020. Si c’est le cas, il y a probablement eu un accord avec la FDA sur un point intermédiaire pour évaluer les données d'un plus petit nombre de sujets (par exemple les 1 000 premiers sujets) alors que l'étude est toujours en cours. Cela pourrait potentiellement servir de base à une approbation conditionnelle précoce. L'approbation complète ne serait accordée qu'une fois l'étude terminée et la NDA complète soumise et examinée.

AstraZeneca en collaboration avec l'Université d'Oxford (Royaume-Uni). Ce candidat-vaccin utilise une technologie différente appelée « vecteur viral ». Cette technologie a un précédent dans au moins un vaccin approuvé. L'étude de phase III recrute des sujets en Inde.

Sinovac. C'est la société qui développe le vaccin le plus avancé en Chine. Des essais cliniques de phase III sont menés dans le monde entier. Sinovac est probablement en avance sur les sociétés occidentales car elle a commencé plus tôt. La société utilise une technologie vaccinale « conventionnelle » bien établie (virus inactivé) et peut être mise en œuvre dans les installations de fabrication existantes. Cependant, il peut s'avérer plus difficile de la fabriquer à très grande échelle car elle nécessite un virus réel (le virus est produit et désactivé de manière à le rendre non infectieux mais toujours capable de déclencher la production d'anticorps).

Financement

La recherche s’est accélérée pour de nombreuses raisons. « Tout d’abord, le fardeau de la Covid-19 sur les domaines social et économique est considérable. Nous n'avons jamais vu une telle chose auparavant, a déclaré Abubakar. Deuxième point, il y a un engagement politique et, enfin, il y a beaucoup de financement. Les gouvernements consacrent en fait des ressources au développement des vaccins et c'est ce qui fait la différence. »

L'OMS organise des réunions périodiques sur les essais de vaccins contre la Covid-19 (Photo, AFP)

Sur la base d'un protocole approuvé par la communauté internationale, l'OMS joue un « rôle majeur » dans la coordination des efforts de différents groupes, depuis l'enregistrement de leurs initiatives jusqu'à la production d'un vaccin, selon Abubakar. « En fin de compte, nous ne voulons pas proposer un vaccin qui ne respecte pas les normes et directives internationales. »

L'OMS organise des réunions périodiques sur les essais de vaccins contre la Covid-19, les médicaments et les outils de diagnostic, et offre une base de données et une plate-forme pour toutes les sociétés et entités impliquées, a-t-elle expliqué.

Plus de 170 sociétés sont dans la course aux vaccins, dont près de 135 dans la phase d'essais précliniques, 30 dans les deux premières phases et 6 dans la troisième phase. Des sociétés de Taïwan et d'Inde ont récemment rejoint la mêlée.

La troisième phase prend généralement plus de temps et varie entre une et plusieurs années en raison du nombre élevé de volontaires, généralement des dizaines de milliers, et des nombreux tests impliqués. Les volontaires sont assignés au hasard pour prendre le vaccin ou un placebo – un « faux » vaccin qui peut être simplement une solution saline ou un tampon stérile dans une injection.

Selon Khawla Abu-Izza, propriétaire de Bayview CMC Consulting à Berkeley, en Californie, les deux groupes de sujets sont continuellement testés pour les anticorps et vérifiés pour tout effet secondaire.

Les essais de phase III détermineront également la durée de protection qu’offrira le vaccin, a déclaré la conseillère arabo-américain à Arab News.

« Si les sujets qui ont pris le vaccin sont plus protégés pendant les deux premiers mois, mais si, à quatre ou six mois, nous ne voyons pas de différence entre ceux qui ont pris le vaccin actif et ceux qui ont reçu le placebo, cela signifie que la protection n’est que de courte durée », explique-t-elle.

Les sociétés à la pointe du développement du vaccin contre la Covid-19 comprennent Moderna (États-Unis), BioNTech (Allemagne) en collaboration avec Pfizer (américaine/multinationale), AstraZeneca en collaboration avec l'Université d'Oxford (Royaume-Uni) et Sinova (Chine). Les trois premières sociétés ont annoncé les essais de phase III en juillet, après la société chinoise.

« Il est difficile de prédire laquelle atteindra la ligne d'arrivée en premier, mais il est presque certain que les sociétés ont conclu des accords avec les agences de régulation sur l'analyse préliminaire intermédiaire des données partielles bien avant l'achèvement de toute l'étude », déclare Abu Izza. 

Cela signifie que les principaux organismes de réglementation, y compris US Food and Drug Administration (FDA) et l'Agence européenne des médicaments, pourraient autoriser d’écourter la période d'examen à quelques mois ou accorder une « approbation conditionnelle » dès qu'apparaissent des « résultats cliniques » sans attendre la NDA complète de la demande de nouveau médicament à soumettre.

Plusieurs vaccins

Étant donné que la recherche de médicaments pour traiter la Covid-19 nécessite moins d'études et en raison de la plus petite taille des études cliniques et des périodes de traitement ou d'observation plus courtes, Khawla a déclaré : « Nous pourrions voir plus de médicaments approuvés pour le traitement de la Covid-19 avant de voir un vaccin approuvé avec succès. »

Selon elle, un autre scénario « plus probable » est que plusieurs vaccins seront approuvés les uns après les autres.

« Les sociétés de vaccins auront plus d'un site de fabrication. En général, il s’agit de deux sites, un en Amérique du Nord et un en Europe, ou un dans un pays occidental et un autre en Asie (Chine, Inde ou Corée), explique-t-elle. Le Japon aime généralement faire fabriquer des médicaments et des vaccins pour le marché local dans le pays. Les sociétés essaient donc de trouver des partenaires manufacturiers japonais. Il en va de même pour la Chine, mais dans ce cas, la Chine développe son propre vaccin et n'a peut-être pas besoin de vaccins développés aux États-Unis ou dans l'UE. »

Des questions telles que la quantité que les sociétés peuvent produire et qui seraient les premiers bénéficiaires deviendront importantes. Car les fabricants ne peuvent pas couvrir les besoins des 7 milliards d’habitants du monde à la fois. Selon le nombre de lignes de production, les experts estiment que le scénario optimiste se situe entre 240 millions et 400 millions de doses par an aux premiers stades.

« J’imagine que 50% de la production pourrait être réservée aux pays développant le vaccin », a déclaré à Arab News Belal Zuiter, conseiller senior chez Cambridge Pharma Consultancy à Londres. On peut s'attendre que les pays gravement touchés par la Covid-19 et ceux qui contiennent des groupes vulnérables seront prioritaires, a déclaré Zuiter, ajoutant que les pays arabes ne seraient pas nécessairement en bas de la liste des priorités. 

Plusieurs pays arabes, qui se sont joints à des dizaines d'autres, expriment officiellement leur intérêt à s’engager dans le programme Covax (Photo, AFP)

De nombreux pays, y compris des pays arabes entretenant des relations étroites avec des États producteurs potentiels, ont entamé des négociations sur l'obtention du vaccin. « Je sais que la plupart des ministères de la Santé ont tenu des discussions avec Moderna et AstraZeneca pour réserver leurs quantités, a déclaré Zuiter. Je pense que le monde arabe recevra suffisamment de doses dans les deux ou trois premiers mois qui suivront la production d'un vaccin.

Covax et les pays arabes

Plusieurs pays arabes, qui se sont joints à des dizaines d'autres, expriment officiellement leur intérêt à s’engager dans le programme Covax, décrit comme une « police d'assurance » pour accéder aux vaccins contre la Covid-19. Le dispositif est conçu pour garantir un accès rapide, juste et équitable au portefeuille de vaccins le plus vaste et le plus diversifié au monde.

Une fois qu'un vaccin aura été approuvé par les agences de réglementation et/ou autorisé par l'OMS, le dispositif Covax les achètera ensuite pour essayer de fournir initialement des doses pour une moyenne de 20 % de la population de chaque pays, en se concentrant sur les agents de santé et les groupes les plus vulnérables, selon le site Web Gavi.

L'objectif est de fournir 2 milliards de doses dans les pays qui s’engagent d'ici à la fin de 2021. Selon les dernières estimations de l'OMS, plus de plus de 24 millions de personnes ont été infectées par la Covid-19 et on compte plus de 828 600  décès à cause du virus. Dans le bureau régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, qui comprend les pays arabes, l'Iran et l'Afghanistan, les derniers chiffres montrent qu'il y a eu 1 620 439 cas confirmés de Covid-19, avec 42 701 décès et 1 353 859 cas de guérisons dans les pays dont il est responsable.

Alors que les gouvernements seront responsables de la distribution du vaccin, les fabricants, les ONG et les groupes philanthropes auront un rôle important à jouer. « Il y a deux grands groupes (qui travaillent avec l'OMS), Gavi et Cepi, a déclaré Abubakar à Arab News. Nos trois organisations travaillent ensemble non seulement pour coordonner la production d'un vaccin efficace, mais aussi pour assurer une distribution équitable. »

Gavi, l'Alliance du Vaccin, est un partenariat public-privé créé en 2000 pour aider à vacciner la moitié des enfants du monde. Parmi ses membres figurent des pays en développement et des pays donateurs, la Banque mondiale et Bill and Melinda Gates Foundation. Cepi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, est un partenariat entre des organisations publiques, privées, philanthropiques et civiles, lancé à Davos en 2017, pour développer des vaccins et arrêter les épidémies.

L'OMS, Gavi et le Cepi ont établi Covax, un mécanisme de facilitation pour les pays, les producteurs, les fabricants et les utilisateurs, selon Abubakar. Si certains pays peuvent s'engager directement avec les fabricants, d'autres ne le peuvent pas faute de liquidités. Covax gère les négociations avec les fabricants. Des discussions sur les prix ont déjà commencé entre les producteurs potentiels et les pays à revenu faible ou intermédiaire, a-t-il ajouté.

« L'idée derrière Covax est simplement de s'assurer que tous les pays, qu'ils soient riches, à revenu faible ou intermédiaire, pourront au moins accéder à suffisamment de vaccins pour les groupes prioritaires », a-t-il déclaré à Arab News. 

L'OMS aide les gouvernements à préparer le terrain réglementaire pour le vaccin et à mettre en place les politiques et les systèmes nécessaires à une large distribution.

« N'oubliez pas que ce vaccin n'est pas pour tout le monde, la priorité sera donnée aux groupes à haut risque », a déclaré Abubakar.

 

Twitter: @jumanaaltamimi


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
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  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com