Le Hamas critiqué pour avoir honoré l’aide des Houthis à la Palestine

L’acheminement de l’aide internationale au Yémen est fréquemment perturbé par la milice houthie. Ci-dessus, de la farine de blé avariée fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM) est jetée, dans la banlieue de Sanaa, au Yémen, le 28 août 2019 (Photo, Reuters).
L’acheminement de l’aide internationale au Yémen est fréquemment perturbé par la milice houthie. Ci-dessus, de la farine de blé avariée fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM) est jetée, dans la banlieue de Sanaa, au Yémen, le 28 août 2019 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 08 juin 2021

Le Hamas critiqué pour avoir honoré l’aide des Houthis à la Palestine

  • Mouath Abou Shemala, une personnalité du Hamas basée à Sanaa, s’est entretenu avec un haut responsable houthi, Mohammed Ali al-Houthi, et lui a remis une plaque du Hamas
  • Les Yéménites ont critiqué le Hamas pour avoir honoré le mouvement houthi, responsable de la mort de milliers de personnes dans le pays, et de la pire crise humanitaire au monde

ALEXANDRIE: Des activistes des droits de l’homme, des journalistes et des politiciens yéménites ont vivement critiqué le Hamas pour avoir honoré la milice houthie, soutenue par l’Iran, peu après que des combattants ont lancé un missile balistique et un drone chargé dans la ville de Marib, dans le centre du pays, faisant 21 morts.

Mouath Abou Shemala, une personnalité du Hamas basée à Sanaa, s’est entretenu dimanche avec un haut responsable houthi, Mohammed Ali al-Houthi, et lui a remis une plaque du Hamas en reconnaissance de la dernière campagne de collecte de fonds du groupe pour l’organisation militante palestinienne.

Les médias houthis ont rapporté que M. Abou Shemala avait remercié la milice soutenue par l’Iran d’avoir répondu aux appels à l’aide des Palestiniens lors du dernier bombardement israélien de Gaza.

La réunion entre les deux responsables a suscité l’indignation dans le pays. En effet, les Yéménites ont critiqué le Hamas, qui a honoré le mouvement houthi, responsable de la mort de milliers de personnes dans le pays, et de la pire crise humanitaire au monde.

Le député yéménite Shouqi al-Qadhi a écrit sur Twitter qu’il était «choqué» par la décision du Hamas, et a exigé qu’il publie une «clarification officielle», affirmant que ce si ce n’était pas le cas, les Yéménites «rompront leurs liens» avec le mouvement.

«Nous attendons une clarification complète du Hamas sur sa position. Cette personne (Abou Shemala) le représente-t-elle officiellement?», a-t-il ajouté.

Le journaliste yéménite Hamadan al-Alyae a accusé le Hamas d’avoir «trahi» les Yéménites en honorant les militants houthis, qui ont orchestré l’attaque meurtrière aux missiles et aux drones sur Marib.

«Nous attendions que le Hamas publie une déclaration dénonçant le crime commis  par les Houthis à Marib, où des enfants sont morts brûlés. Au lieu de ça, le représentant du mouvement a honoré l’un des chefs de la bande qui a commis ce crime odieux», a-t-il affirmé.

De nombreux Yéménites accusent depuis longtemps les Houthis d’exploiter l’occupation israélienne des Territoires palestiniens pour recruter de nouveaux combattants, les poussant à combattre les forces gouvernementales au Yémen.

Selon le présentateur yéménite Hesham al-Zaiady, les hauts responsables houthis considèrent la décision du Hamas comme une reconnaissance de leur plaidoyer en faveur de la Palestine. Il  estime qu’ils s’en serviront au Yémen pour recruter davantage de combattants.

«Savez-vous, après de telles déclarations, combien de combattants les Houthis mobiliseront pour affronter leurs frères yéménites à Marib, Taiz et Al-Dhale, avec pour justification de libérer Jérusalem?», explique-t-il.

Enfin, le poète Amel al-Saudi, a qualifié de «blessure» l’hommage rendu par le Hamas aux Houthis, ajoutant que cela pourrait entraîner un déclin du soutien chez certains Yéménites, qui ont longtemps encouragé le mouvement, en faisant des dons, et en donnant à leurs enfants et à leurs écoles le nom de ses dirigeants.

«Les autres Yéménites n’oublieront pas cette blessure et cette vile récompense de leurs assassins», a affirmé M. Al-Saudi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.