Algérie: coup de filet contre l'opposition à la veille des élections

L'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak, salué à sa sortie de prison le 2 juillet 2020 (Photo, AFP)
L'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak, salué à sa sortie de prison le 2 juillet 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Algérie: coup de filet contre l'opposition à la veille des élections

L'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak, salué à sa sortie de prison le 2 juillet 2020 (Photo, AFP)
  • Jeudi soir, l'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak, a été arrêté «près de chez lui», selon son frère Djafar
  • Au moins 214 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national pour la libération des détenus

ALGER : L'opposant Karim Tabbou, figure du Hirak et le directeur d'une station de radio proche de ce mouvement prodémocratie, ont été arrêtés à la veille des élections législatives en Algérie, a-t-on appris jeudi auprès de leur entourage.

"Arrestation de #Karim_Tabbou près de chez lui", a écrit son frère Djafar sur sa page Facebook.

D'autre part, le journaliste et directeur de la station Radio M et du site d'information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, a été interpellé par des services de sécurité à sa sortie de son bureau à Alger en fin d’après-midi, a rapporté Radio M.

Par ailleurs, le journaliste indépendant Khaled Drareni, symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, était injoignable depuis plusieurs heures jeudi en fin de soirée, selon le site d'information Casbah Tribune, dont il est le directeur.

Selon Saïd Salhi, vice-président de la la défense des droits de l'Homme (LADDH), il a été également arrêté.

Condamné à une lourde peine de prison mais en liberté provisoire, il est en attente d'un nouveau procès. 

Karim Tabbou, 47 ans, avait été libéré le 29 avril sous contrôle judiciaire après une altercation avec Bouzid Lazhari, le président du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), un organisme officiel.

Emprisonné de septembre 2019 à juillet 2020, M. Tabbou est un visage très populaire de la contestation antirégime, Hirak, déclenchée en février 2019.

Quant à Ihsane El Kadi, il a été placé sous contrôle judiciaire le 18 mai. Il est accusé de "diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l'unité nationale", "perturbations des élections" et "réouverture du dossier de la tragédie nationale" des années 1990.

Ce dernier chef d'accusation se réfère à la Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la guerre civile de la "décennie noire" (1992-2002).

Aux termes du contrôle judiciaire, il est interdit aux deux hommes de parler à la presse. 

 

«Elections discréditées»

 

Ces arrestations ont lieu à 48 heures des législatives anticipées censées apporter une nouvelle légitimité au régime mais rejetées par le mouvement contestataire Hirak et une partie de l'opposition, sur fond de répression généralisée.

Elles surviennent alors qu'un groupe de journalistes français se trouve à Alger depuis mercredi pour couvrir le scrutin de samedi. Khaled Drareni avait été interviewé jeudi par un média français. 

De son côté, le procureur du tribunal de Sidi M'Hamed à Alger a annoncé, lors d'une conférence de presse jeudi, l'arrestation de dix personnes membres d'une "cellule qui incitait aux rassemblements et à l'atteinte à la sécurité nationale". Douze autres personnes sont en fuite, dont une partie à l'étranger, selon le procureur, qui a mentionné la France et les Etats-Unis. 

Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, a fait état d'autres arrestations à Alger et Oran (nord-ouest).

Dans le même temps, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que "le citoyen est souverain dans le choix de ses représentants à l'Assemblée populaire nationale", lors d'une visite à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

A l'approche de l'échéance électorale, le régime -- façade civile de l'armée -- a multiplié les interpellations et les poursuites judiciaires visant opposants politiques, militants hirakistes, avocats et journalistes indépendants.

"La répression a déjà disqualifié et discrédité les élections législatives, elles ne sont ni ouvertes, ni transparentes, ni démocratiques. L'approche par le tout-sécuritaire est un aveu d'échec de la +feuille de route+ politique. Un rendez-vous raté pour l'Algérie", a réagi vendredi soir M.Salhi, de la Ligue pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). 

Au moins 222 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le CNLD.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".