Ouverture du ciel marocain, entre joie et déception

Un avion de la Royal air Maroc, le 2 février 2020 à l'aéroport Benslimane. (AFP).
Un avion de la Royal air Maroc, le 2 février 2020 à l'aéroport Benslimane. (AFP).
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Ouverture du ciel marocain, entre joie et déception

  • Les Marocains installés en Europe, dont le nombre est estimé entre 3 et 4 millions de personnes ont bien accueilli l’annonce de l’ouverture des frontières aériennes après plus d’un an de fermeture
  • «Le secteur touristique ne va pas bénéficier de l’opération Marhaba 2021, qui ne va pas changer grand-chose à la situation catastrophique que nous traversons», estime Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT)

CASABLANCA: Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent enfin souffler. Les autorités marocaines ont décidé la reprise des vols de et vers le Maroc, à compter du mardi 15 juin 2021, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.

Dans son communiqué, le ministère a classé les pays concernés par cette ouverture dans deux listes en fonction des données épidémiologiques des pays en question. Quasiment tous les pays européens font partie de la liste A, qui comprend les États avec des indicateurs positifs. «Les voyageurs en provenance de ces pays, qu'ils soient des ressortissants marocains, des étrangers établis au Maroc, ou des citoyens de ces pays ou étrangers y résidant, peuvent avoir accès au territoire marocain, s'ils disposent d'un certificat de vaccination et/ou d'un résultat négatif de test PCR d'au moins 48 heures avant la date d'entrée au territoire national», peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain. 

Soulagement pour des millions de Marocains

Les Marocains installés en Europe, dont le nombre est estimé entre 3 et 4 millions de personnes, ont bien accueilli cette annonce. Ils pourront enfin revoir leurs familles et proches, après plus d’un an de séparation, en raison de la fermeture des frontières aériennes marocaines. D’autant plus que dans un mois, le Maroc fêtera l'Aïd el-Kébir – la «fête du sacrifice» –, pendant laquelle les familles se retrouvent dans une ambiance conviviale et festive. «Je ne vous cache que j’ai sauté de joie lorsque j’ai lu l’annonce d’ouverture des frontières aériennes marocaines sur internet. Ça fait un an que je n’ai pas vu mes parents. J’ai hâte de rentrer au Maroc début juillet. Je resterai un mois pour me ressourcer et passer mes vacances auprès de ma famille. Ça m’avait tellement manqué», raconte Sara, une jeune cadre bancaire à Paris, à Arab News en Français

Les prix des billets d’avion flambent

Si Sara ne cache pas sa joie et sa satisfaction, d’autres Marocains ont fustigé l’organisation de l’opération «Marhaba 2021», un dispositif destiné à accompagner les flux croissants des Marocains résidant à l'étranger à leur retour au Maroc pendant la période estivale. L’édition 2021 de cette opération a en effet exclu les ports espagnols de la traversée maritime. Les Marocains basés en Espagne, et désireux se rendre au Maroc par voie maritime devront donc le faire à partir des ports de Sète et de Marseille, en France, et celui de Gênes, en Italie, ce qui n’est pas sans conséquences sur la durée du trajet et surtout son coût. Actuellement, les prix se négocient à plusieurs milliers d’euros.

Cette flambée des prix concerne également les billets des vols aériens, puisque «seulement deux compagnies aériennes ont été autorisées à effectuer des liaisons entre le Maroc et les pays européens, à savoir Royal Air Maroc et Air Arabia», explique M. Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Selon lui, les autorités doivent fixer les prix de ces vols en les subventionnant par exemple. «L’État a demandé aux hôteliers de faire des efforts sur les prix. Chose que nous avons effectué en bradant parfois les prix des nuitées dans les hôtels marocains. Mais en parallèle, les autorités laissent les deux compagnies aériennes fixer les prix qu’elles veulent, impactant sérieusement le budget voyage des Marocains désireux rentrer au pays. Ils dépenseront donc moins une fois arrivés au Maroc», s’alarme M. Fouzi Zemrani. 

Plusieurs voix se sont élevées ces derniers jours pour fustiger le manque de préparation et d’accompagnement de l’opération «Marhaba 2021», appelant les autorités à mettre à disposition de ceux qui veulent voyager dans le pays des ferrys à des prix abordables. La crise entre le Maroc et l’Espagne serait derrière l’exclusion des ports espagnols de l’opération. Une mise à l’écart qui a fait couler beaucoup d’encre chez le voisin ibérique, le manque à gagner pour l’économie espagnole ayant été estimé à plus de 1,15 milliard d’euros, selon le journal espagnol La Razón

Une relance timide du tourisme

Quoi qu’il en soit, le retour des Marocains – plus particulièrement ceux installés en Europe – permettra de dynamiser l’activité touristique du pays, en mauvaise passe depuis mars 2020, date du début du confinement au Maroc, et de la fermeture des frontières aériennes. Plusieurs hôtels ont concocté des offres alléchantes à destination des MRE. Toutefois, «il ne faut pas crier victoire», lance Fouzi Zemrani. Selon lui, la plupart des expatriés marocains s’installent chez leurs familles. Les hôtels ne profiteront que très peu de cet afflux. Ce que les professionnels du tourisme regrettent par ailleurs, c’est le maintien du Maroc dans la liste orange des principaux marchés émetteurs de touristes étrangers comme la France, le Royaume-Uni et l’Italie.

 «Le secteur touristique ne va pas bénéficier de l’opération Marhaba 2021, ni nous sauver de la situation catastrophique que nous traversons. Le salut viendra principalement des touristes européens, mais le classement du Maroc en zone orange oblige les touristes à respecter une période d’isolement une fois de retour chez eux, ce qui est contraignant. Du coup, ils ne viendront pas», se désole Zemrani. Pour le moment, les opérateurs touristiques se contentent des touristes intérieurs, tout en espérant que les 700 000 touristes marocains qui visitent l’Espagne chaque année, passent leurs vacances dans le pays.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.