Nicolas Becker, ce Français qui murmure à l'oreille des réalisateurs

Le compositeur français Nicolas Becker, prix du meilleur son pour "Sound of Metal" lors d'une projection des Oscars le 26 avril 2021 à Paris. (Lewis Joly / Pool / AFP)
Le compositeur français Nicolas Becker, prix du meilleur son pour "Sound of Metal" lors d'une projection des Oscars le 26 avril 2021 à Paris. (Lewis Joly / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Nicolas Becker, ce Français qui murmure à l'oreille des réalisateurs

Le compositeur français Nicolas Becker, prix du meilleur son pour "Sound of Metal" lors d'une projection des Oscars le 26 avril 2021 à Paris. (Lewis Joly / Pool / AFP)
  • Quand d'autres piochent dans des bases de données sonores préenregistrées, lui mouille la chemise pour capter des sons inédits qu'il insère dans les films
  • Il lui est arrivé de partir dans le désert pour y enregistrer le silence ou de s'enfermer dans une demeure ancienne sur le plateau de Millevaches (sud-ouest de la France) pour capter les grincements du parquet

PARIS : Des films dont les oreilles se souviennent. Hollywood s'est entiché d'un magicien français du son, Nicolas Becker, dont le travail sonore inédit sur "Sound of Metal", mercredi en salles en France, a été récompensé d'un Oscar.

Dans l'idéal, ce drame subtil sur la surdité, auréolé de deux Oscars (meilleur montage et meilleur son) et signé Darius Marder, est à voir deux fois.

Une première pour l'image, tournée en pellicule, et l'interprétation de Riz Ahmed (découvert dans la série "The Night Of") en batteur d'un duo de musique métal qui voit sa vie et son couple vaciller lorsqu'il perd l'ouïe. Le film est projeté en audio-description.

Une seconde fois les yeux fermés, pour le son, jamais entendu dans une salle de cinéma. Pendant deux heures, le réalisateur et son "sound designer" proposent un voyage dans la surdité, entre acouphènes, vibrations qui résonnent le long de la colonne vertébrale et plages de silence.

Derrière ce résultat surprenant, un surdoué de la console de mixage, Nicolas Becker, faux airs de Sébastien Tellier avec ses cheveux longs et son look néo-hippie.

Chasseur de sons

"Au cinéma, le son a la capacité de créer des sensations fortes. Il peut nous donner à regarder les choses", assure, dans la cour parisienne de son petit studio d'enregistrement, ce quinquagénaire qui ne jure que par l'expérimentation et la collaboration.

En travaillant avec lui, les réalisateurs font de la bande-son une partie de l'œuvre, à part entière: il intervient dès la naissance des projets, discute, assiste aux tournages et ne se contente pas de "post-produire".

Son mantra de chasseur de sons: "J'enregistre tout". Quand d'autres piochent dans des bases de données sonores préenregistrées, lui mouille la chemise pour capter des sons inédits qu'il insère dans les films.

Il lui est arrivé de partir dans le désert pour y enregistrer le silence ou de s'enfermer dans une demeure ancienne sur le plateau de Millevaches (sud-ouest de la France) pour capter les grincements du parquet...

Pour "Sound of Metal", des stéthoscopes bricolés ont été fixés sur l'ossature de Riz Ahmed et pour faire ressentir physiquement la surdité, des sons inédits ont été enregistrés à l'aide "d'hydrophones" (microphones plongés sous l'eau)...

Pour le réalisateur, Nicolas Becker est "un véritable artiste", intervenu dès "l'amont du tournage": "Le travail de post-production ainsi que le mixage sonore ont été titanesques, pour faire en sorte que l’expérience soit la plus réaliste possible", déclare Darius Marder.

"Le son est très puissant, pas seulement pour donner des informations mais pour créer des sensations, rappeler des souvenirs, dont certains remontent à la vie pré-utérine", explique de son côté Nicolas Becker.

Des débuts aux "Feux de l'Amour"

Parmi ses modèles, le chef d'oeuvre de Fritz Lang, "M le Maudit" (1931), et ce tueur dont le sifflement suffit à mettre les nerfs en pelote...

Avant d'être encensé par Hollywood, Nicolas Becker, qui n'a aucun lien de parenté avec Jacques Becker ("Casque d'or") ou son fils Jean Becker ("Les enfants du marais"), est un autodidacte, fils de profs qui à 13 ans ressent un choc esthétique devant un documentaire télé sur le son au cinéma.

"Au début, j'ai fait beaucoup de bruitage, par exemple sur les Feux de l'Amour", s'amuse-t-il. Dans les années 1990, il sent "un vent nouveau" en travaillant sur "La Haine" de Mathieu Kassovitz.

Son tableau de chasse va de Jan Kounen ("Blueberry") à Alfonso Cuaron ("Gravity"). Depuis l'Oscar, les propositions prestigieuses se sont encore multipliées.

Rêve-t-il de travailler davantage en France ? "Le cinéma français est très conservateur. Cela remonte à la Nouvelle Vague, qui encense l'auteur, les acteurs et relègue le reste au rang de techniciens", cingle-t-il, même si les choses commencent à évoluer.

 

En attendant, lui qui se dit "toujours attiré par l'expérimental", n'hésite pas à musarder du côté du jeu vidéo, ou de l'art contemporain, avec son complice plasticien Philippe Parreno.

 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com