Les régulateurs bancaires prévoient une règle de capital pour le bitcoin

Les principales économies, parmi lesquelles la Chine et les États-Unis, font preuve ces dernières semaines d’une approche plus stricte du bitcoin. (Shutterstock)
Les principales économies, parmi lesquelles la Chine et les États-Unis, font preuve ces dernières semaines d’une approche plus stricte du bitcoin. (Shutterstock)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Les régulateurs bancaires prévoient une règle de capital pour le bitcoin

  • Le Salvador est le premier pays à avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale
  • Les actifs cryptographiques pourraient mettre en péril la stabilité financière mondiale si les exigences de capital ne sont pas respectées

LONDRES: Les banques doivent mettre de côté suffisamment de capital pour couvrir intégralement les pertes sur les bitcoins qu’elles détiennent: c’est la recommandation qu’ont formulée jeudi dernier les régulateurs bancaires mondiaux. Cette mesure «prudente» pourrait empêcher l'utilisation à grande échelle de la cryptomonnaie par les principaux prêteurs.

Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, composé de régulateurs des principaux centres financiers du monde, propose une double approche des exigences de fonds propres pour les cryptoactifs détenus par les banques dans sa première règle sur mesure consacrée à ce secteur naissant.

Le Salvador est le premier pays à avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale. Toutefois, les banques centrales du monde entier ont averti à plusieurs reprises que les personnes qui investissent dans la cryptomonnaie doivent être prêtes à perdre tout leur argent.

Les grandes économies, parmi lesquelles la Chine et les États-Unis, font part ces dernières semaines d’une approche plus stricte, tout en élaborant des projets destinés à développer leurs propres monnaies numériques de banque centrale.

Le Comité de Bâle, en Suisse, indique dans un document de consultation publique que, si l’exposition des banques aux actifs cryptographiques est limitée, sa croissance continue pourrait mettre en péril la stabilité financière mondiale si des exigences de fonds propres ne sont pas introduites.

Le bitcoin et les autres cryptomonnaies valent actuellement environ 1,6 billion de dollars [1 dollar = 0,82 euro] dans le monde, ce qui reste négligeable par rapport aux avoirs bancaires en prêts, aux produits dérivés et aux autres actifs majeurs.

Les règles de Bâle exigent que les banques attribuent des «pondérations de risque» à différents types d'actifs dans leurs registres, ces derniers étant cumulés pour déterminer les exigences globales en matière de fonds propres.

Au sujet des actifs cryptographiques, Bâle propose deux grands groupes.

Le premier comprend certains actifs traditionnels «tokenisés» [la «tokenisation» permet de valoriser et de matérialiser des actifs réels dans le monde digital, NDLR] ainsi que des pièces stables qui relèveraient des règles existantes et seraient traités de la même manière que les obligations, les prêts, les dépôts, les actions ou les matières premières.

Cela signifie que la pondération pourrait aller de 0% pour une obligation souveraine symbolique à 1 250% ou la valeur totale de l'actif couvert par le capital.

La valeur des pièces stables et autres crypto-actifs du groupe 1 est liée à un actif traditionnel, tel que le dollar dans le cas la pièce stable Diem proposée par Facebook.

Néanmoins, étant donné que les actifs cryptographiques sont basés sur une technologie nouvelle et en évolution rapide comme la blockchain, il existe une probabilité accrue de risques opérationnels qui nécessitent une exigence de capital «supplémentaire» pour tous les types, selon le Comité de Bâle.

Le deuxième groupe comprend des cryptomonnaies comme le bitcoin. Elles seraient soumises à un nouveau «traitement prudentiel conservateur» avec une pondération des risques de 1 250% en raison de leurs «risques uniques».

Le bitcoin et les autres cryptomonnaies ne sont liés à aucun actif sous-jacent.

En vertu des règles de Bâle, une pondération de risque de 1 250% se traduit par le fait que les banques doivent détenir un capital au moins égal en valeur à leurs expositions au Bitcoin ou à d'autres actifs cryptographiques du groupe 2.

«Le capital sera suffisant pour absorber une radiation complète des expositions aux actifs cryptographiques sans exposer les déposants et autres créanciers de premier plan des banques à une perte», ajoute le rapport.

Peu d'autres actifs bénéficient d'un traitement aussi conservateur dans le cadre des règles de Bâle en vigueur. Il s’agit notamment d’investissements dans des fonds ou des titrisations pour lesquels les banques ne disposent pas d'informations suffisantes sur leurs expositions sous-jacentes.

La valeur du bitcoin a subi d’importantes fluctuations. Elle a atteint le niveau record de 64 895 dollars à la mi-avril avant de chuter à 36 834 dollars jeudi dernier.

L'appétit des banques pour les cryptomonnaies varie. Ainsi, HSBC affirme qu'elle n'a pas l'intention de créer un bureau de négociation de cryptomonnaie parce que les pièces numériques sont trop volatiles. Goldman Sachs a redémarré son bureau de négociation de cryptomonnaies au mois de mars.

Bâle fait savoir que, compte tenu de l’évolution rapide des actifs cryptographiques, une nouvelle consultation publique sur les exigences de fonds propres est probable avant la publication des règles définitives.

Les monnaies numériques de la banque centrale ne sont pas incluses dans ses propositions.


Le pétrole bondit de plus de 3%, « explosions » en Iran

Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars. (Reuters).
Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars. (Reuters).
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  • Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars
  • Le cours du pétrole a bondi de plus de 3% vendredi dans les échanges matinaux sur les marchés asiatiques

HONG KONG: Le cours du pétrole a bondi de plus de 3% vendredi dans les échanges matinaux sur les marchés asiatiques, alors que la télévision officielle iranienne faisait état de "fortes explosions" près de la ville d'Ispahan.

Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars.

L'Iran a lancé plus de 300 projectiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche derniers, une attaque à laquelle le chef de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a promis de répondre.

La plupart de ces projectiles ont été interceptés par les défenses d'Israël, en coopération avec plusieurs de ses alliés.

Téhéran a affirmé que cet assaut était une riposte légitime au bombardement meurtrier d'une annexe consulaire iranienne à Damas, qu'il impute à Israël.


Les investissements espagnols en Arabie saoudite dépassent les trois milliards de dollars

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le forum a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine
  • Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces

RIYAD: Les investissements espagnols en Arabie saoudite ont dépassé les trois milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) au cours des dix dernières années. En effet, les relations bilatérales ont contribué au développement de secteurs vitaux, selon un haut responsable. 

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol, organisé par le Conseil des chambres saoudiennes et le Conseil des affaires saoudo-espagnol. 

M. Al-Hogail a souligné, dans son discours d’ouverture, que les relations bilatérales entre le Royaume et le pays européen au cours des soixante-dix dernières années ont abouti à des résultats favorables, renforçant le développement, les investissements et les progrès dans divers secteurs comme la construction, le génie civil, la finance, l’énergie et le dessalement de l’eau, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

Il explique que les investissements bilatéraux sont en plein essor. Les investissements espagnols dans le Royaume ont dépassé les trois milliards de dollars au cours de la dernière décennie, dont 40% dans l’immobilier. 

Le forum, organisé à Madrid, a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine. 

Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces, en particulier dans les secteurs municipal et du logement. 

Il soutient que l’Arabie saoudite et l’Espagne sont témoins de progrès rapides en matière de développement, rendant les investissements et les échanges commerciaux de plus en plus attrayants. 

Majed al-Hogail souligne l’importance de la coopération continue et de l’échange d’expertise dans ce secteur crucial, déclarant que le Royaume accueille favorablement la collaboration avec des partenaires internationaux performants et la mise à profit de leur expertise. 

Il a également annoncé la signature d’un accord de développement immobilier avec une société de développement espagnole pour mettre en place des unités résidentielles au sein des communautés intégrées et des banlieues, dans le but de porter le taux d’accession à la propriété à 70% d’ici à 2030. 

Il a exprimé la volonté du ministère de renforcer les partenariats avec les promoteurs et les investisseurs dans les secteurs de la construction, des routes, du recyclage, de l’ingénierie et du conseil. 

À la suite du forum, auquel ont participé la princesse Haïfa bent Abdelaziz al-Mogrin, ambassadrice en Espagne, et Khalid al-Hogail, président du Conseil d’affaires saoudo-espagnol, le ministre s’est entretenu avec Teresa Ribera, vice-Première ministre espagnole et ministre de la Transition écologique et des Défis démographiques. 

Ils ont discuté de la coopération en matière de développement urbain, d’urbanisation et d’utilisation de l’intelligence artificielle dans la construction de villes durables, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

M. Al-Hogail met en lumière les efforts de l’Arabie saoudite pour améliorer les normes dans les domaines de la municipalité et du logement, notamment le projet «Bahja», qui vise à améliorer la qualité de vie dans les villes saoudiennes et l’initiative «Banlieues vertes», qui vise à planter plus d’1,3 million d’arbres dans cinquante zones résidentielles. 

Majed al-Hogail a également rencontré le président de l’association espagnole des entrepreneurs et concessionnaires d’infrastructures, Julian Nunez, pour passer en revue les principales possibilités d’investissement dans le secteur immobilier saoudien. 

Au cours d’une visite de trois jours précédant le forum, le ministre a rencontré des dirigeants de grandes entreprises espagnoles pour explorer les possibilités de collaboration. 

Cette tournée fait partie d’une initiative plus large du Royaume visant à favoriser les partenariats internationaux qui améliorent ses capacités urbaines et infrastructurelles, rapporte l’agence de presse saoudienne. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'UE veut mieux exploiter sa taille face à la Chine et aux Etats-Unis

Le rapporteur du rapport de haut niveau sur l'avenir du marché unique Enrico Letta (à gauche) et le président du Conseil européen Charles Michel s'adressent à la presse alors qu'ils arrivent pour assister à un sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024 ( Photo, AFP).
Le rapporteur du rapport de haut niveau sur l'avenir du marché unique Enrico Letta (à gauche) et le président du Conseil européen Charles Michel s'adressent à la presse alors qu'ils arrivent pour assister à un sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024 ( Photo, AFP).
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  • Le Vieux continent, en déclin démographique, perd pied dans la course mondiale à l'innovation, qu'il s'agisse de batteries ou d'intelligence artificielle
  • L'UE est engluée dans la stagnation

BRUXELLES: L'Union européenne est en voie de déclassement face à la Chine et aux Etats-Unis et doit réagir vite pour exploiter pleinement le potentiel de son marché de 450 millions d'habitants, un chantier qu'ouvrent les dirigeants de l'UE jeudi à Bruxelles.

Le marché unique a plus de trente ans et il a aidé à faire naître des géants européens dans la chimie, l'aéronautique ou l'automobile. Mais il souffre d'angles morts. La finance, les télécoms, l'énergie ou la défense restent des secteurs morcelés par des réglementations nationales divergentes qui pénalisent la compétitivité.

"Il n'y a pas de temps à perdre car le fossé entre l'UE et les Etats-Unis est de plus en plus grand", a lancé l'ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta, auteur d'un rapport sur l'avenir du marché intérieur discuté jeudi matin par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE réunis en sommet à Bruxelles.

"La question fondamentale est d'éviter les fragmentations, il y a des obstacles qui sont là depuis des années et des années. Il faut pousser (ce sujet) aujourd'hui parce que le décrochage est là", a-t-il ajouté.

Déclin démographique 

Le Vieux continent, en déclin démographique, perd pied dans la course mondiale à l'innovation, qu'il s'agisse de batteries ou d'intelligence artificielle.

Son industrie est frappée par la hausse des prix de l'énergie depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Elle ploie sous une concurrence étrangère bénéficiant de subventions massives et de réglementations allégées.

L'UE est engluée dans la stagnation. Sa croissance a plafonné en 2023 à 0,4%, contre 2,5% aux Etats-Unis et 5,2% en Chine.

"Un changement radical, c'est ce dont nous avons besoin", a lancé mardi l'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, régulièrement cité comme successeur potentiel à Ursula von der Leyen pour diriger la Commission européenne et qui doit remettre à l'été un rapport sur la compétitivité.

Les Vingt-Sept cherchent à définir les orientations stratégiques du prochain mandat de cinq ans qui s'ouvrira après les élections européennes de juin.

« Un volume financier gigantesque »

"Il y a un volume financier gigantesque, l'épargne des Européens, et aujourd'hui une partie substantielle de cette épargne sort de l'UE et n'est pas mobilisée pour soutenir l'innovation", a souligné le président du Conseil européen, Charles Michel.

Or, l'Europe est face à un mur d'investissements. Rien que pour sa mue écologique et numérique, elle doit investir plus de 620 milliards d'euros par an, selon la Commission. A cela s'ajoutent les dépenses militaires pour soutenir l'Ukraine face à la Russie, un effort évalué par la BCE à 75 milliards d'euros par an.

L'Union des marchés de capitaux doit aider à franchir ce "mur" en canalisant l'épargne vers l'économie réelle.

La réunion de jeudi doit donner une nouvelle impulsion politique à ce projet enlisé depuis 10 ans dans des débats techniques, sur fond d'intérêts nationaux divergents.

Les petits pays refusent de se voir imposer une supervision financière européenne poussée notamment par la France qui abrite à Paris l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA). L'harmonisation de la fiscalité ou du droit des faillites constituent aussi des casse-tête jusqu'ici insurmontables.

"Nous devons éviter de surbureaucratiser, surréglementer et aussi surcentraliser, comme certains Etats le préconisent", a affirmé le Premier ministre du Luxembourg Luc Frieden.

En janvier, à Davos, le président français Emmanuel Macron avait aussi appelé à mobiliser des fonds publics à travers un nouvel emprunt commun européen, après le plan de relance historique à 800 milliards d'euros initié en 2020.

Mais l'idée est rejetée par les pays dits "frugaux" du nord de l'Europe, comme l'Allemagne, la Suède ou les Pays-Bas, qui refusent d'être mis à contribution pour financer les besoins des pays du sud plus endettés.

"Ce dont nous n'avons pas besoin, c'est d'une nouvelle dette européenne commune", a répété la semaine dernière le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. "Le sujet n'est pas sur la table", a d'ailleurs affirmé un diplomate de l'UE avant le sommet.