La Norvège parie encore sur l'or noir malgré les mises en garde

Cette photo d'archive prise le 07 janvier 2020 montre le champ pétrolifère de Johan Sverdrup en mer du Nord à l'ouest de Stavanger. La Norvège, premier producteur de pétrole d'Europe occidentale, prévoit de poursuivre ses activités d'exploration et de forage pétrolier dans les prochaines décennies, a annoncé le gouvernement le 11 juin 2021, malgré les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). (Carina Johansen / NTB Scanpix / AFP)
Cette photo d'archive prise le 07 janvier 2020 montre le champ pétrolifère de Johan Sverdrup en mer du Nord à l'ouest de Stavanger. La Norvège, premier producteur de pétrole d'Europe occidentale, prévoit de poursuivre ses activités d'exploration et de forage pétrolier dans les prochaines décennies, a annoncé le gouvernement le 11 juin 2021, malgré les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). (Carina Johansen / NTB Scanpix / AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

La Norvège parie encore sur l'or noir malgré les mises en garde

Cette photo d'archive prise le 07 janvier 2020 montre le champ pétrolifère de Johan Sverdrup en mer du Nord à l'ouest de Stavanger. La Norvège, premier producteur de pétrole d'Europe occidentale, prévoit de poursuivre ses activités d'exploration et de forage pétrolier dans les prochaines décennies, a annoncé le gouvernement le 11 juin 2021, malgré les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). (Carina Johansen / NTB Scanpix / AFP)
  • "Nous livrerons de l'énergie au monde aussi longtemps que la demande sera là", a déclaré la ministre du Pétrole et de l'Energie, Tina Bru, lors d'une conférence de presse
  • C'est grâce à l'or noir que le pays de moins de 5,4 millions d'âmes dispose aujourd'hui du plus gros fonds souverain de la planète, d'une valeur d'environ 1.125 milliards d'euros

OSLO : Plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, la Norvège compte bien continuer à exploiter pétrole et gaz naturel pendant encore des décennies, faisant ainsi la sourde oreille face aux avertissements motivés par l'urgence climatique.

Dans un Livre blanc sur le futur énergétique d'un pays qui doit son opulence à l'or noir, le gouvernement norvégien a dit vendredi vouloir "prolonger la pratique actuelle avec des cycles de concession réguliers (...) pour donner à l'industrie accès à de nouvelles zones de prospection".

Cette position prend le contrepied de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui a récemment pressé le monde d'oublier dès "maintenant" tout nouveau projet d'exploration pour limiter à 1,5°C le réchauffement climatique conformément à l'Accord de Paris.

"Nous livrerons de l'énergie au monde aussi longtemps que la demande sera là", a déclaré la ministre du Pétrole et de l'Energie, Tina Bru, lors d'une conférence de presse.

"Le gouvernement maintiendra par conséquent une politique pétrolière qui facilite une production rentable de pétrole et de gaz dans le cadre de la politique climatique norvégienne et de nos objectifs climatiques", a-t-elle expliqué.

Se posant volontiers en modèle avec ses efforts contre la déforestation dans les régions tropicales ou de promotion de la voiture électrique sur ses routes, la Norvège a pour ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre entre 50 et 55% d'ici à 2030, puis d'approcher la neutralité carbone en 2050.

Mais le royaume est régulièrement critiqué pour les émissions de CO2 dégagées à l'étranger par le pétrole qu'il exporte.

Si la nécessité d'une "transition verte" y est régulièrement évoquée, la Norvège reste très dépendante des hydrocarbures pour ses finances publiques, la balance commerciale (42% de ses exportations de biens), l'emploi (plus de 200.000 emplois directs et indirects) ou encore l'aménagement du territoire.

C'est grâce à l'or noir que le pays de moins de 5,4 millions d'âmes dispose aujourd'hui du plus gros fonds souverain de la planète, d'une valeur d'environ 1.125 milliards d'euros.

Cette semaine, Oslo a encore lancé un appel à manifestation d'intérêts à l'adresse de l'industrie pétrolière pour prospecter de nouvelles zones en mer.

A contrecourant des recommandations de l'AIE donc.

"La baisse rapide de la demande signifie qu'aucune exploration n'est requise et aucun champ gazier et pétrolier nouveau n'est nécessaire au-delà de ceux déjà approuvés", avait jugé l'agence qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique.

'Retour en arrière'

Le Danemark voisin a, lui, décrété de cesser la production pétrolière en mer du Nord d'ici à 2050.

"Les pays qui disent cela ont de toute façon fini" d'exploiter leurs principales ressources, a rétorqué la Première ministre norvégienne, Erna Solberg, vendredi. "Ca ne leur coûte donc rien, pas un seul emploi".

Pour sa défense, le secteur pétrolier fait valoir que son pétrole est "l'un des plus propres" --au seul stade de la production.

Le raccordement d'un nombre grandissant de plateformes en mer au réseau électrique à terre permet notamment de se passer des traditionnelles torchères à gaz sur ces installations.

Mais de nombreuses voix s'élèvent.

"Le gouvernement et l'industrie en Norvège ne peuvent ignorer la science", a affirmé Sandrine Dixson-Decleve, coprésidente du Club de Rome, un groupe de réflexion international.

"Nous nous tournons vers la Norvège pour son leadership et son ambition en matière de transition énergétique – non pas pour la complaisance et le retour en arrière", a-t-elle dit dans un communiqué.

Responsable climat et énergie au WWF, Manuel Pulgar-Vidal a de son côté estimé que le royaume risquait d'investir dans des "ressources inexploitables".

"La position de la Norvège va accroître le risque que le monde atteigne des points de bascule climatiques, qui à leur tour auront des effets dévastateurs sur la nature dont nous dépendons", a-t-il estimé.

Sans surprise, le lobby pétrolier Norsk olje og gass s'est dit "très content que le gouvernement conserve les principales lignes de la politique pétrolière et gazière".

En 2018, la Norvège était le 14e producteur de pétrole et le 8e producteur de gaz naturel au monde, selon les dernières données disponibles de l'Agence américaine d'information sur l'énergie.

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com