Au Nigeria, une télé craint pour son avenir après la suspension de Twitter

La rédaction de News Central recherche des informations sur Internet à Lagos, le 10 juin 2021. Les médias et les militants nigérians craignent que leur pays ne sombre dans la répression après que le gouvernement a suspendu Twitter dans le pays le plus peuplé d'Afrique. (Pius Utomi Ekpei / AFP)
La rédaction de News Central recherche des informations sur Internet à Lagos, le 10 juin 2021. Les médias et les militants nigérians craignent que leur pays ne sombre dans la répression après que le gouvernement a suspendu Twitter dans le pays le plus peuplé d'Afrique. (Pius Utomi Ekpei / AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Au Nigeria, une télé craint pour son avenir après la suspension de Twitter

La rédaction de News Central recherche des informations sur Internet à  Lagos, le 10 juin 2021. Les médias et les militants nigérians craignent que leur pays ne sombre dans la répression après que le gouvernement a suspendu Twitter dans le pays le plus peuplé d'Afrique. (Pius Utomi Ekpei / AFP)
  • Pour News Central, jeune média en pleine expansion mais qui a encore peu de visibilité, la décision vendredi du gouvernement de suspendre Twitter est catastrophique
  • "L'Afrique n'est pas un seul et même pays, mais les problèmes de la jeunesse africaine sont souvent similaires, et Twitter est un outil incroyable pour unir le continent"

LAGOS, Nigéria : Sur les murs de la rédaction de News Central, une inscription: "non à la médiocrité et à la désinformation". Mais pour ses dizaines de journalistes, quasiment tous âgés de moins de 40 ans, le travail s'est compliqué depuis la décision du gouvernement de suspendre Twitter.

La chaîne, lancée il y a à peine deux ans ambitionne de devenir la plus grande chaîne panafricaine d'information en continu. Dans ses locaux flambants neufs du centre financier de la capitale économique du Nigeria, tous les postes d'édition sont occupés, les présentateurs passent au maquillage avant de rentrer en studio.

Pour News Central, jeune média en pleine expansion mais qui a encore peu de visibilité, la décision vendredi du gouvernement de suspendre Twitter est catastrophique.

"Nous dépendons largement du trafic que nous ramènent nos tweets pour faire connaître notre chaîne Youtube et la chaîne sur bouquet satellite", explique à l'AFP Oladayo Martins, responsable du développement web.

Lundi, les autorités ont sommé toutes les télévisions et les radios de supprimer leur compte Twitter et à ne plus utiliser le réseau social pour rechercher des informations, même avec un VPN (réseau privé virtuel), sous peine de voir leur licence suspendue.

"40% de téléspectateurs en moins

"On ne sait pas ce qui va se passer maintenant. Nous avons perdu déjà 40% de spectateurs en cinq jours. On est une chaîne panafricaine, mais notre public est essentiellement composé de jeunes Nigérians", se désole-t-il.

Dans le pays le plus peuplé d'Afrique, 75% des 210 millions d'habitants ont moins de 24 ans, selon les Nations Unies: une jeunesse très nombreuse, mais aussi ultraconnectée. Environ 20% de la population - soit 40 millions de personnes - dit avoir un compte Twitter.

"On montre nos vies sur Instagram ou Facebook, mais quand il s'agit d'échanger, de débattre sur des sujets d'actualité, on le fait sur Twitter", raconte Tolulope Adeleru-Balogun, directrice des programmes.

L'une des émissions-phares News Central, NC Trendz, se consacre d'ailleurs aux sujets brûlants de la Toile, les fameuses "tendances" et mots-dièses qui donnent une idée du "pouls" d'une société et de ce qui l'anime.

"On parlait des scandales liés aux violences faites aux femmes, de l'assignation à domicile de Bobi Wine, l'opposant ougandais, où encore des débats autour du confinement en Afrique du Sud", raconte-t-elle. "L'Afrique n'est pas un seul et même pays, mais les problèmes de la jeunesse africaine sont souvent similaires, et Twitter est un outil incroyable pour unir le continent".

Pour de nombreux observateurs et défenseurs des droits humains, la suspension du réseau social au Nigeria est avant tout un coup porté à la liberté de la presse et d'expression des citoyens, de plus en plus critiques et virulents contre le président Muhammadu Buhari sur sa gestion économique et sécuritaire du pays.

Tweeter depuis l'étranger

"Criminaliser l'utilisation de Twitter n'est pas seulement excessif, c'est illégal, car il n'y a pas de disposition dans nos lois qui permette des mesures aussi draconniennes", dénonce à Abuja Osai Ojigho, directrice d'Amnesty International au Nigeria.

La directive ministérielle n'a pas été soumise au Parlement et un média indépendant a décidé de poursuivre le gouvernement en justice. Les partenaires occidentaux ont déploré la décision dans un communiqué commun. Et des appels à manifester ont commencé à émerger sur la Toile, mais pour l'instant, tous les médias audiovisuels respectent l'interdiction, en trouvant toutefois quelques parades.

Arise News est la chaîne privée en vogue de la jeunesse nigériane, et ici, pas question de se priver des réseaux sociaux. Son compte Twitter qui ne comptait que 39.000 abonnés en mai 2020, dépasse aujourd'hui les 292.000 inscrits.

Alors, dans la haute tour vitrée du quartier chic d'Ikoyi, on a certes débranché les VPN, mais on continue à publier des tweets... depuis les bureaux de Londres ou de Washington. "Quasiment la moitié de nos internautes viennent de la diaspora et beaucoup de Nigérians utilisent des VPN", se rassure Agharim Irabor-Omoruyi, en charge des réseaux sociaux.

D'ailleurs, jeudi matin, #AriseNews était la tendance la plus partagée du web nigérian, malgré l'interdiction en vigueur. La chaîne recevait le président Buhari, 78 ans, pour sa première interview devant des journalistes depuis le début de son deuxième mandat, il y a deux ans.

A la question que tout le monde attendait - quand et si Twitter allait être rétabli -, le chef de l'Etat a souri et répondu qu'il gardait la réponse pour lui-même.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.