Brexit: face aux remontrances des Européens, Londres répond par la menace

Face aux remontrances de l'Union européenne, le Premier ministre Boris Johnson a répondu par la menace, tout en se disant désireux de trouver un terrain d'entente (Photo, AFP).
Face aux remontrances de l'Union européenne, le Premier ministre Boris Johnson a répondu par la menace, tout en se disant désireux de trouver un terrain d'entente (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 juin 2021

Brexit: face aux remontrances des Européens, Londres répond par la menace

  • Le Brexit fissure l'unité affichée par les dirigeants des grandes puissances du G7 : les échanges ont viré à l'aigre samedi entre Européens et Britanniques
  • Cette passe d'armes fait de l'ombre au sommet du G7, dans le sud-ouest de l'Angleterre, où les dirigeants des pays riches veulent montrer un front uni attaché au multilatéralisme

CARBIS BAY: Le Brexit fissure l'unité affichée par les dirigeants des grandes puissances du G7 : les échanges ont viré à l'aigre samedi entre Européens et Britanniques, opposés par de profondes divergences sur l'Irlande du Nord.

Face aux remontrances de l'Union européenne, qui l'accuse de manquer à sa parole sur ses engagements post-Brexit dans la province britannique, le Premier ministre Boris Johnson a répondu par la menace, tout en se disant désireux de trouver un terrain d'entente. 

Si ses anciens partenaires refusent de faire preuve de souplesse, il n'hésitera pas à passer outre certaines dispositions du protocole nord-irlandais en invoquant son article 16, qui l'y autorise en cas de « graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales », a expliqué le chef de gouvernement conservateur sur Sky News. 

Cette passe d'armes fait de l'ombre au sommet du G7, dans le sud-ouest de l'Angleterre, où les dirigeants des pays riches veulent montrer un front uni attaché au multilatéralisme. 

« Solution pragmatique »

Au coeur du différend entre Londres et l'UE se trouvent les dispositions commerciales spécifiques à l'Irlande du Nord prévoyant des contrôles sur certains échanges entre la Grande-Bretagne et la province britannique, de l'autre côté de la mer d'Irlande, afin d'éviter qu'ils aient lieu entre la province et la république au sud.

Au point, selon Londres, de compromettre l'approvisionnement des Nord-Irlandais, en saucisses anglaises notamment, et de menacer l'intégrité et la souveraineté du Royaume-Uni. 

Après une rencontre samedi avec Boris Johnson en marge du sommet, le président français Emmanuel Macron s'est dit « prêt » à relancer les relations franco-britanniques, a indiqué l'Elysée, à condition que « les Britanniques respectent la parole donnée aux Européens et le cadre défini par les accords Brexit ». 

« Les deux côtés doivent appliquer ce sur quoi nous nous sommes mis d'accord. L'unité de l'UE à ce sujet est totale », ont abondé sur Twitter Ursula von der Leyen et Charles Michel, les dirigeants de la Commission et du Conseil européens. 

La chancelière allemande Angela Merkel a semblé vouloir calmer le jeu, plaidant pour « une solution pragmatique ». 

Les mesures adoptées pour l'Irlande du Nord sont censées « préserver » la paix dans la province en évitant le retour d'une frontière dure avec la république d'Irlande voisine, membre de l'UE. Mais depuis le Brexit, ce dossier empoisonne les relations entre les deux parties. 

En maintenant de fait le territoire dans l'union douanière et le marché unique européens, et en perturbant les approvisionnements, ces mesures sont aussi une source de tensions dans la province britannique. Elles ont même provoqué de violents heurts début avril, que certains craignent de voir se répéter lors des marches traditionnellement organisées en juillet par les unionistes orangistes.   

« Trop puriste »

Londres accuse Bruxelles d'adopter une « approche trop puriste » sur l'application des dispositions douanières. Face à ces tentatives d'assouplir les règles unilatéralement, l'UE a signifié qu'elle n'hésiterait pas à prendre des mesures de rétorsion, comme des droits de douanes ciblés. 

Ces derniers jours, les crispations se sont cristallisées sur les importations de viande réfrigérée, qualifiées par la presse britannique de « guerre de la saucisse », à l'approche fin juin de l'arrivée à échéance d'une période de grâce pour les contrôles. 

En marge du G7, Boris Johnson a appelé les Européens à faire preuve « de pragmatisme et de compromis », selon Downing Street.

Il s'est dit favorable à la recherche de « solutions pratiques » dans le cadre du protocole afin de « minimiser » son impact sur la vie quotidienne des Nord-Irlandais, tout en préservant l'accord de paix du Vendredi saint. 

Celui-ci a été conclu en 1998 pour mettre fin à trois décennies de violences sanglantes entre partisans (unionistes) et opposants (républicains) au maintien dans la couronne britannique.

Des discussions se sont tenues à Londres mercredi encore, sans avancée.

Le porte-parole de Boris Johnson avait indiqué à demi-mot vendredi que Londres n'excluait pas d'étendre unilatéralement la période de grâce, comme le gouvernement l'avait déjà fait au printemps pour les importations agroalimentaires, irritant les Européens qui ont déclenché une procédure d'infraction. 

Fier de ses racines irlandaises, le président américain Joe Biden a également réaffirmé son attachement au protocole, garant selon lui de la paix.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.