Euro: fallait-il diffuser les images du malaise de Christian Eriksen ?

Les joueurs danois aident leur coéquipier au milieu de terrain danois Christian Eriksen après s'être effondré sur le terrain lors du match de football du groupe B de l'UEFA EURO 2020 entre le Danemark et la Finlande au stade Parken de Copenhague le 12 juin 2021. (Photo, AFP)
Les joueurs danois aident leur coéquipier au milieu de terrain danois Christian Eriksen après s'être effondré sur le terrain lors du match de football du groupe B de l'UEFA EURO 2020 entre le Danemark et la Finlande au stade Parken de Copenhague le 12 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Euro: fallait-il diffuser les images du malaise de Christian Eriksen ?

  • En Allemagne, le président de l'Union des journalistes, Frank Überall, a vivement critiqué la chaîne publique ZDF
  • Les avis sont partagés en Europe, la BBC et la télévision publique finlandaise ont ainsi présenté des excuses

PARIS: Les images du malaise cardiaque du Danois Christian Eriksen, samedi lors du match de l'Euro entre son équipe et la Finlande, ont choqué certains téléspectateurs, faisant naître une polémique: fallait-il vraiment les diffuser ?

Les avis sont partagés en Europe, la BBC et la télévision publique finlandaise ont ainsi présenté des excuses tandis que d'autres diffuseurs justifiaient leur choix par le besoin de montrer la vive émotion qui régnait au Stade Parken de Copenhague.

. Au Danemark, on aurait préféré éviter de montrer certaines images

L'émotion a forcément été très grande au Danemark, concerné au premier chef par ce qui a été vécu comme un choc national, puisque Eriksen est l'un des cadres de la sélection danoise et que la rencontre avait lieu à Copenhague.

"Si nous avions su qu'il y aurait 2, 3 ou 4 plans qui franchiraient la ligne, nous aurions préféré ne pas les montrer", a tweeté Kim Mikkelsen, le chef des sports du Nordic Entertainment Group, qui possède le service de streaming Viaplay, diffuseur de l'Euro au Danemark.

Le dirigeant a rappelé que la chaîne utilisait le signal fourni par l'UEFA: "Quand nous étions sur le signal (fourni par l'UEFA), ces images ont été diffusées sur Viaplay. Avec le recul, nous aurions préféré éviter cela", a-t-il déclaré sur la télévision publique danoise.

En Finlande, la chaîne publique Yle a présenté ses excuses: "Le signal international contenait trop de plans serrés (...) On va tirer les leçons de cette incident", a assuré la directrice générale de la chaîne Marja Ylä-Anttila.

. En Angleterre, la BBC s'excuse

Le temps mis par la BBC pour revenir en plateau et cesser la diffusion des images a d'autant plus choqué qu'en Angleterre, les images des "streakers", ces gens qui s'invitent sur le terrain, souvent dans le plus simple appareil, sont immédiatement bloquées. 

La BBC s'est excusé dans un communiqué: "Nous présentons nos excuses à quiconque a pu être choqué par les images diffusées. La retransmission dans le stade est contrôlée par l'UEFA, en tant que diffuseur hôte, et dès que le match a été suspendu, nous avons interrompu notre retransmission aussi rapidement que possible".

"Je comprends que certains d'entre vous aient été choqués par les images diffusées (nous aussi). Evidemment, ces images étaient celle du (diffuseur) hôte et hors de notre contrôle. Ils auraient dû rester sur un plan large du stade. Toutes nos excuses", a également tweeté l'ancien international anglais Gary Lineker, reconverti présentateur télé qui animait le plateau autour du match.

. En Allemagne, la télévision publique répond aux critiques

En Allemagne, le président de l'Union des journalistes, Frank Überall, a vivement critiqué la chaîne publique ZDF: "Je trouve intolérable qu'on ait montré pendant si longtemps en direct la réanimation du footballeur. C'est irresponsable et contraire à l'éthique journalistique. Le journalisme ne doit pas tomber dans ce type de voyeurisme. La ZDF se doit de réfléchir à cette erreur grossière", a-t-il dit.

Le chef des sports de la chaîne Thomas Fuhrmann a rejeté ces critiques, estimant que l'attitude de son équipe de direct avait été la bonne. Il a également défendu les choix du réalisateur: "Lorsque la gravité du malaise est apparue, il n'y a eu aucun gros plan ni aucune autre image inappropriée", a-t-il dit.

. En Espagne, pas de polémique

En Espagne, ces images ne font pas débat: le match était retransmis sur la Cuatro, et les images diffusées ont été les mêmes que partout ailleurs. 

La Cuatro et la plupart des médias ont ensuite relayé sur Twitter ou publié de nombreuses photos des joueurs et supporters en larmes, de l'équipe médicale transférant Eriksen ou de la femme du joueur qui était en larmes au bord du terrain.

. Le réalisateur se défend d'avoir fait du «voyeurisme»

Le réalisateur du match, le Français Jean-Jacques Amsellem, s'est expliqué dans le quotidien sportif L'Equipe, paru dimanche, indiquant notamment avoir suivi les consignes de l'UEFA: "On nous a dit de ne surtout pas faire de plan serré, ni de plan du massage cardiaque, mais il n'y avait pas de problème pour filmer l'émotion (...) On a montré la tristesse et la détresse des gens, du côté des joueurs, du staff comme du public. On ressentait aussi une union dans ce moment de grande inquiétude, il fallait la retranscrire. Je n'appelle pas ça du voyeurisme".


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.