Après des conventions agressives, Trump et Biden en route pour la campagne

Le président américain crée la controverse avec ses meetings en temps de covid sans précautions ni distanciation sociale (Photo, AFP)
Le président américain crée la controverse avec ses meetings en temps de covid sans précautions ni distanciation sociale (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 août 2020

Après des conventions agressives, Trump et Biden en route pour la campagne

  • "Personne ne sera en sécurité dans l'Amérique de Biden", a lancé Donald Trump
  • Au lieu de donner l'exemple, vous avez accueilli un événement superpropagateur" du COVID-19, a martelé Biden

WASHINGTON: Sans perdre de temps, Donald Trump retrouve vendredi le chemin de la campagne présidentielle au lendemain d'une convention républicaine très offensive contre Joe Biden, suivi prochainement par son adversaire démocrate qui a annoncé son grand retour à travers les Etats-Unis après des mois de quasi-confinement.

Le président américain, candidat à un second mandat le 3 novembre mais à la peine dans les sondages, devait se rendre dans le New Hampshire, un Etat du Nord-Est qu'il avait perdu d'un cheveu en 2016.

Il doit y prononcer un discours devant des sympathisants, tentant de renouer avec les estrades même si la crise sanitaire l'empêche d'organiser les meetings géants qu'il affectionne.

Le message est désormais connu: le milliardaire républicain l'a martelé jeudi soir en acceptant l'investiture pour l'élection dans un discours controversé prononcé depuis la Maison Blanche - ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osé faire.

"Personne ne sera en sécurité dans l'Amérique de Biden", a lancé Donald Trump, 74 ans, alors que le camp conservateur dénonce les violences qui ont émaillé le mouvement de colère historique contre le racisme et les brutalités policières, relancé par une nouvelle bavure apparente à Kenosha, dans le Wisconsin.

Un vaccin avant le scrutin?

L'ex-magnat de l'immobilier a promis de "défendre le mode de vie américain" dont le candidat démocrate de 77 ans serait au contraire le fossoyeur.

Dépeint en marionnette de la "gauche radicale", l'ancien vice-président de Barack Obama a été la cible omniprésente du président sortant et de ses alliés tout au long de cette convention de quatre jours.

Mais Donald Trump, qui assure que les sondages se trompent comme avant sa victoire-surprise d'il y a quatre ans, semble miser aussi sur un autre atout: l'annonce possible d'un vaccin contre le Covid-19 avant le scrutin, qu'il a clairement laissé miroiter jeudi soir.

"Nous produirons un vaccin avant la fin de l'année, et peut-être même plus tôt!", a-t-il insisté. "Nous vaincrons le virus, mettrons fin à la pandémie et émergerons plus forts que jamais", a encore assuré le 45e président des Etats-Unis, dont la gestion de la crise sanitaire doublée d'une crise économique historique est pourtant vivement critiquée.

"Evénement superpropagateur"

Impatient de tourner la page du coronavirus qui a laminé une économie américaine jusque-là florissante, le privant de son principal argument électoral, l'ex-homme d'affaires new-yorkais ne cesse de railler son rival, surnommé "Joe l'endormi", pour être resté strictement confiné chez lui, dans le Delaware, pendant plus de deux mois au printemps, avant de n'en sortir que de manière extrêmement limitée.

Critiquée par les républicains car elle protège un candidat moins dynamique et connu pour ses gaffes, cette stratégie a pour l'instant profité à Joe Biden, en avance de sept à huit points en moyenne dans les sondages nationaux mais également en tête dans la plupart des Etats-clés.

Insistant sur son propre esprit de responsabilité, mis en scène la semaine dernière lors de la convention démocrate entièrement virtuelle, Joe Biden a interpellé vendredi Donald Trump sur Twitter.

"Monsieur le président, les Américains annulent des mariages et organisent des funérailles sans famille. Ils font des sacrifices pour que d'autres Américains ne meurent pas. Au lieu de donner l'exemple, vous avez accueilli un événement superpropagateur", a-t-il écrit, en référence à la réception de jeudi dans les jardins de la Maison Blanche, sans grande distanciation physique et avec peu de masques.

Mais le vieux routier de la politique peut à la longue prêter le flanc aux critiques, comme lorsqu'il a évité de se rendre dans le Wisconsin, où une victoire sera cruciale le 3 novembre, alors même que c'était théoriquement le théâtre de la convention de son parti. Il a ainsi créé la surprise en annonçant jeudi qu'il reprendrait sa campagne de terrain dans les Etats-clés, en personne.

"Je vais voyager à travers le pays, là où il sera possible de le faire en respectant les règles" sanitaires, a-t-il déclaré, évoquant le Wisconsin, le Minnesota, la Pennsylvanie ou encore l'Arizona -- des Etats qu'il doit gagner pour battre Donald Trump. "Mais nous allons le faire d'une façon qui soit totalement responsable, contrairement à ce que ce type fait", a lancé Joe Biden à propos du président-candidat.

Alors que Donald Trump entend encore accélérer d'ici le premier débat entre les deux hommes, le 29 septembre, la reprise des déplacements de Joe Biden se fera toutefois à son rythme: après Labor Day, la fête du Travail américaine, qui tombe cette année le 7 septembre.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.