Policier assassiné sur les Champs-Elysées: le principal accusé condamné à 10 ans de prison pour avoir vendu l'arme

Un croquis d'audience réalisé le 7 juin 2021 montre Nourredine Allam (à gauche) l'un des quatre accusés, et son avocate Clarisse Serre (à droite) lors de la première audience du procès pour le meurtre du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées (Photo, AFP)
Un croquis d'audience réalisé le 7 juin 2021 montre Nourredine Allam (à gauche) l'un des quatre accusés, et son avocate Clarisse Serre (à droite) lors de la première audience du procès pour le meurtre du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Policier assassiné sur les Champs-Elysées: le principal accusé condamné à 10 ans de prison pour avoir vendu l'arme

Un croquis d'audience réalisé le 7 juin 2021 montre Nourredine Allam (à gauche) l'un des quatre accusés, et son avocate Clarisse Serre (à droite) lors de la première audience du procès pour le meurtre du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées (Photo, AFP)
  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis 18 ans de prison contre Nourredine Allam, 31 ans, accusé d'avoir permis à l'assaillant Karim Cheurfi de «concrétiser son projet terroriste»
  • La cour a également estimé que l'assassinat perpétré par Karim Cheurfi relevait d'un projet terroriste même si ce dernier «a pu apparaître comme un déséquilibré»

PARIS: Le principal accusé au procès de l'assassinat en 2017 du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées a été condamné jeudi à 10 ans de prison assortis d'une période de sûreté des deux tiers par la cour d'assises spéciale de Paris, qui a écarté la qualification terroriste. 

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis 18 ans de prison contre Nourredine Allam, 31 ans, accusé d'avoir permis à l'assaillant Karim Cheurfi de "concrétiser son projet terroriste" en lui vendant le fusil d'assaut utilisé lors de l'attaque du 20 avril 2017.  

Karim Cheurfi avait été abattu juste après par les tirs de riposte des policiers. 

Au bout d'un délibéré de plus de huit heures, les cinq magistrats professionnels dont le président Laurent Raviot ont estimé que le "simple fait de vendre une arme à un individu dangereux susceptible de tuer des policiers ne suffisait pas à caractériser la qualification terroriste". 

Ils ont aussi jugé que Nourredine Allam, condamné pour association de malfaiteurs criminelle, avait "les moyens" de savoir que Karim Cheurfi projetait de tuer des policiers.  

Selon l'accusation, le projet de Karim Cheurfi était connu dans son quartier de Chelles (Seine-et-Marne), où habitait aussi Nourredine Allam, et il avait été condamné en 2005 à 15 ans de prison pour tentative d'assassinats sur des policiers. 

La cour a également estimé que l'assassinat perpétré par Karim Cheurfi relevait d'un projet terroriste même si ce dernier "a pu apparaître comme un déséquilibré". 

Nourredine Allam, qui a nié les accusations portées contre lui pendant les deux semaines du procès, était le seul à être poursuivi sous la qualification terroriste. 

Invité à prendre une dernière fois la parole jeudi matin, il a campé sur ses positions, expliquant qu'il "était impossible pour un père de deux enfants" de participer à une telle attaque. 

"Ce procès a été très difficile pour moi. J'ai été coupé au début (dans ses explications, le premier jour NDLR): je n'ai pas dû dire les mots qu'il fallait, (j'ai) dû être maladroit. Je voudrais vraiment présenter mes condoléances à la famille du policier", a-t-il ajouté. 

Trois autres hommes comparaissaient aux côtés de Nourredine Allam.  

Yanis Aidouni et Mohamed Bouguerra ont été respectivement condamnés à six ans et cinq ans d'emprisonnement pour lui avoir vendu la kalachnikov. Le ministère public avait requis une peine de huit ans de prison à leur encontre. Yanis Aidouni était poursuivi pour acquisition, détention et cession d'arme, Mohamed Bouguerra pour détention et cession. 

Le dernier accusé, le seul qui comparaissait libre, a été acquitté. 

L'assassinat de Xavier Jugelé, à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, avait durci la fin de la campagne et replacé les débats sur la lutte antiterroriste sur le devant de la scène alors que la France avait subi en 2015 et 2016 une vague sans précédent d'attentats. 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".