Le spleen de Marocains vaccinés face aux barrières sanitaires européeennes

Des Marocains âgés attendent leur tour dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 12 février 2021, dans le cadre d'une campagne dans la région. (Fadel Senna/AFP)
Des Marocains âgés attendent leur tour dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 12 février 2021, dans le cadre d'une campagne dans la région. (Fadel Senna/AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Le spleen de Marocains vaccinés face aux barrières sanitaires européeennes

Des Marocains âgés attendent leur tour dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 12 février 2021, dans le cadre d'une campagne dans la région. (Fadel Senna/AFP)
  • Les Marocains se réjouissent de la réouverture des lignes aériennes mais affrontent les barrières du dispositif sanitaire européen
  • Bruxelles a en effet émis des recommandations non contraignantes pour les entrées dans l'espace européen, exigeant des vaccins agréés par l'Agence européenne des médicaments

RABAT, Maroc : Longtemps privés de voyages à cause de la pandémie de Covid-19, les Marocains se réjouissent de la réouverture des lignes aériennes mais affrontent les barrières du dispositif sanitaire européen comme tous ceux qui à travers le monde ont eu des vaccins chinois.

"J'ai la nette impression que ce vaccin est devenu un visa. J'ai mon visa mais mon vaccin est chinois. C'est comme si je n'avais pas de visa", déplorait récemment le chroniqueur marocain Karim Boukhari.

Bruxelles a en effet émis des recommandations non contraignantes pour les entrées dans l'espace européen, réduisant pour les non-résidents les déplacements aux voyages "essentiels" et exigeant des vaccins agréés par l'Agence européenne des médicaments (EMA) - AstraZeneca, Johnson&Johnson, Pfizer et Moderna.

Pour partir dans les pays alignés sur les normes européennes, ceux qui ont eu d'autres vaccins, comme les chinois Sinopharm et Sinovac ou le russe Spoutnik V, doivent donc, comme les non vaccinés, présenter un test négatif de dépistage du Covid-19 et se soumettre aux mêmes mesures de confinement que les non-vaccinés.

"Conditions d'entrée"

"Les titulaires d'un visa ne sont pas automatiquement autorisés à voyager en France et doivent respecter les conditions d'entrée (....) au regard de la vaccination", prévient l'ambassade de France au Maroc sur son compte Twitter.

"Une décision injuste", a commenté le site semi-officiel 360.

Car le Maroc, confronté comme de nombreux pays dans le monde à des problèmes de coûts et de disponibilité des vaccins, a opté pour Sinopharm en participant à des tests cliniques dès le début de la pandémie.

"Le vaccin chinois a montré son efficacité. Preuve en est la nette diminution du nombre de décès observée dans tous les pays ayant choisi Sinopharm", soutient le Dr Saïd Atif, membre du Comité national scientifique de la vaccination cité par Le360.

Tout aussi indignée, l'Association des Français au Maroc a adressé une lettre de protestation au ministère français des Affaires étrangères: "Nos compatriotes sont choqués que la France n'admette pas le vaccin Sinopharm", dit ce courrier abondamment relayé par la presse marocaine.

Mais si l'agence européenne des médicaments "a eu des discussions initiales avec Sinopharm", le laboratoire chinois n'a pas ensuite présenté de dossier d'agrément, contrairement à Sinovac et Spoutnik V qui sont en cours d'évaluation, selon la directrice de l'EMA, Emer Cooke. "Honnêtement, je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas poursuivi", a-t-elle déclaré dans un récent entretien avec l'AFP.

Les autorités marocaines, elles, s'activent en coulisses pour obtenir que Paris reconnaisse les vaccins validés par l'OMS, parmi lesquels Sinopharm, Sinovac et Spoutnik V, selon une source informée à Rabat.

Le sujet est moins prégnant dans d'autres pays du continent africain, qui, comme l'Egypte ou le Gabon, ont opté pour Sinopharm, Sinovac ou Spoutnik V, mais où les voyages vers l'Europe restent moins prioritaires.

Acte patriotique

Pour le Maroc, la pilule est d'autant plus amère que le royaume se flatte de sa campagne de vaccination, qui a permis en quatre mois d'immuniser 9,3 millions de personnes, dont plus de plus 7 millions avec les deux doses requises, sur une population de 36 millions, selon les statistiques officielles.

Avec l'appui d'une couverture médiatique enthousiaste, se faire vacciner est présenté comme un acte patriotique. Pour mieux convaincre, les autorités marocaines avaient aussi mis en avant la condition impérative de se faire vacciner pour voyager.

Une fois inscrit, choisir son vaccin n'est pas une option: les centres médicaux distribuent les doses selon les arrivages, et le laboratoire Sinopharm est le premier fournisseur du pays.

Seule consolation, le Maroc a lancé son propre "pass vaccinal" interne: avoir reçu deux doses permet d'être exempté des restrictions imposées dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire -- couvre-feu nocturne, interdiction de déplacement entre les villes du pays, interdiction de quitter le territoire sauf dérogation, etc.

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com