Vaccins: l'Autorité palestinienne annule l'accord avec Israël

Un médecin prépare une dose du vaccin Pfizer / BioNTech Covid-19 au Maccabi Healthcare Services de la ville côtière de Tel Aviv le 6 juin 2021, alors qu'Israël entame une campagne de vaccination contre le coronavirus pour les 12 à 15 ans (AFP)
Un médecin prépare une dose du vaccin Pfizer / BioNTech Covid-19 au Maccabi Healthcare Services de la ville côtière de Tel Aviv le 6 juin 2021, alors qu'Israël entame une campagne de vaccination contre le coronavirus pour les 12 à 15 ans (AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Vaccins: l'Autorité palestinienne annule l'accord avec Israël

Un médecin prépare une dose du vaccin Pfizer / BioNTech Covid-19 au Maccabi Healthcare Services de la ville côtière de Tel Aviv le 6 juin 2021, alors qu'Israël entame une campagne de vaccination contre le coronavirus pour les 12 à 15 ans (AFP)
  • «Le gouvernement refuse de recevoir des vaccins en passe d'être périmés»
  • «Après l'examen par les équipes techniques du ministère de la Santé du premier lot de vaccins Pfizer reçu ce soir d'Israël (...) il a été découvert qu'il n'était pas conforme aux caractéristiques prévues par l'accord»

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne a annulé vendredi un accord avec Israël portant sur le transfert d'un million de doses de vaccins contre le coronavirus, indiquant qu'elle refusait de recevoir des doses "en passe d'être périmées".

L'Etat hébreu avait annoncé plus tôt un accord selon lequel il transférerait à l'Autorité palestinienne un million de ses propres doses de vaccin Pfizer arrivant à expiration, en échange de quoi elle lui remettrait "la même quantité de doses" lorsqu'elle les recevrait du laboratoire américain.

"Après l'examen par les équipes techniques du ministère de la Santé du premier lot de vaccins Pfizer reçu ce soir d'Israël (...) il a été découvert qu'il n'était pas conforme aux caractéristiques prévues par l'accord", a déclaré le porte-parole du gouvernement palestinien Ibrahim Melhem.

"Le gouvernement refuse de recevoir des vaccins en passe d'être périmés", a ajouté M. Melhem lors d'une conférence de presse aux côtés de la ministre de la Santé, Mai al-Kaila, précisant qu'environ 90 000 doses avaient été reçues.

Il n'a pas précisé la date de péremption des vaccins. Sur les réseaux sociaux, des photos de doses Pfizer portant l'inscription "juin 2021" ont été largement partagées.

Plus tôt, le gouvernement palestinien n'avait pas confirmé l'existence d'un accord conclu avec l'Etat hébreu.

Le ministère de la Santé palestinien avait seulement fait état d'une initiative de Pfizer pour le transfert de doses entre Israël et l'Autorité palestinienne, approuvée côté palestinien afin d'"accélérer la campagne de vaccination et atteindre l'immunité collective".

Désormais, le gouvernement palestinien attend que le laboratoire Pfizer livre directement les vaccins commandés, a indiqué M. Melhem, sans préciser de date.

- "Echange" -

Sollicités par l'AFP, le ministère de la Santé israélien et l'organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat) n'ont pas commenté les déclarations palestiniennes dans l'immédiat.

Le bureau du Premier ministre et les ministères israéliens de la Défense et de la Santé avaient indiqué plus tôt vendredi dans un communiqué conjoint qu'en échange des vaccins sur le point d'être périmés accordés à l'Autorité palestinienne, Israël recevrait "la même quantité de doses de Pfizer aux mois de septembre/octobre 2021".

"Le coronavirus ne connaît pas de frontières et ne fait pas différence entre les peuples. Cet échange important de vaccins est dans l'intérêt de chaque partie", avait estimé sur Twitter Nitzan Horowitz, nouveau ministre de la Santé israélien.

Grâce à une vaste campagne de vaccination, lancée fin décembre après un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer, Israël a vacciné environ 55% de la population, soit plus de 5,1 millions de personnes, avec deux doses de vaccins.

Côté palestinien, seules 270 604 personnes ont reçu leurs deux doses, selon le ministère palestinien de la Santé. Plus de 2,8 millions de Palestiniens habitent en Cisjordanie occupée et deux millions dans la bande de Gaza.

De jeudi à vendredi, 165 nouveaux cas ont été recensés dans les deux Territoires palestiniens, portant à plus de 312.000 le bilan total depuis le début de la pandémie, dont environ 3 540 décès, selon le ministère de la Santé.

En Israël, 25 nouveaux cas ont été recensés en 24h d'après les autorités sanitaires qui ont comptabilisé un total d'environ 840.000 cas, dont plus de 6 420 décès.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk