Biélorussie : le gouvernement désaccredite plusieurs médias étrangers à la veille d’une manifestation

Manifestation au Bélarus suite aux résultats contestés de l’élection présidentielle, le 27 août (Photo, Sergei GAPON, AFP).
Manifestation au Bélarus suite aux résultats contestés de l’élection présidentielle, le 27 août (Photo, Sergei GAPON, AFP).
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Biélorussie : le gouvernement désaccredite plusieurs médias étrangers à la veille d’une manifestation

  • Plusieurs médias, parmi lesquels l’AFP, AP et BBC sont concernés par la mesure
  • L'ambassade américaine s'est dite « inquiète » par le fait que les journalistes soient pris pour cible de « manière continue » au Bélarus

MINSK : Les autorités bélarusses ont retiré samedi l'accréditation de plusieurs journalistes de médias étrangers, dont l'AFP, à la veille d'une nouvelle grande manifestation prévue par l'opposition, qui conteste les résultats de la présidentielle du 9 août.

Selon le porte-parole de la diplomatie bélarusse Anatoli Glaz, cette décision a été prise sur la base d'une recommandation de la Commission interministérielle de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.

Il n'a pas précisé combien de journalistes sont concernés par cette mesure, mais des médias étrangers dont la BBC et Radio Liberty ont fait état du retrait de l'accréditation de plusieurs de leurs journalistes.

« Le ministère des Affaires étrangères bélarusse m'a appelée et m'a signifié l'annulation de mon accréditation et de celle d'une de mes collègues en tant que correspondantes de la BBC. Ils ont exigé que je rende ma carte », a indiqué la journaliste Tatiana Melnitchouk.

« Les journalistes bélarusses de l'AFP se sont vu dire par le gouvernement que leurs accréditations avaient été annulées. Aucune explication n'a été fournie et nous ne sommes pas au courant des raisons du retrait des accréditations. Nous demandons aux autorités (bélarusses) de rétablir leurs accréditations afin qu'ils puissent continuer à fournir une couverture indépendante et impartiale des évènements au Bélarus » a réagi le directeur de l'Information de l'Agence France-Presse, Phil Chetwynd.

De son côté, l'agence Associated Press (AP) a dénoncé l’expulsion samedi de deux de ses journalistes vers la Russie. De la même façon, les journalistes bélarusses d'AP se sont vus retirer leurs accréditations.

« Associated Press s'élève dans les termes les plus forts contre cette attaque contre la liberté de la presse au Bélarus. AP appelle le gouvernement bélarusse à rétablir les accréditations des journalistes indépendants et à les autoriser à continuer à rapporter au monde ce qui se passe au Bélarus », a fait savoir Lauren Easton, directrice des relations avec les médias de l'agence américaine.

« Nous condamnons dans les termes les plus forts cet étouffement du journalisme indépendant », avait réagi plus tôt réagi un porte-parole de la BBC, appelant les autorités bélarusses à « révoquer leur décision » et à permettre aux journalistes de « faire leur travail ».

« Retirer à nos journalistes leur accréditation sans cause ou justification est une mesure désespérée d'un gouvernement autoritaire pour étouffer les médias indépendants et contrôler impitoyablement la disponibilité d'une information crédible au Bélarus », a pour sa part dénoncé la présidente de Radio Free Europe/Radio Liberty, Daisy Sindelar, dans un communiqué.

La figure de proue de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa a dit voir dans cette décision « un nouveau signe que le régime est en banqueroute morale et ne tente de s'accrocher au pouvoir que par la peur et l'intimidation ».

L'ambassade américaine s'est dite « inquiète » par le fait que les journalistes soient pris pour cible de « manière continue » au Bélarus, dénonçant aussi le « blocage des médias indépendants ou d'opposition », les « coupures intermittentes d'Internet » et les « arrestations arbitraires de citoyens pacifiques ». Elle a appelé Minsk à la « retenue ».

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, fait face à un mouvement de contestation inédit depuis l'élection contestée du 9 août, qui l'a donné gagnant avec 80% des suffrages et que l'opposition dénonce comme frauduleuse.

L'opposition, dont la cheffe de file Svetlana Tikhanovskaïa est réfugiée en Lituanie, a organisé deux manifestations d’envergure les 16 et 23 août et prévoit une nouvelle action d'ampleur ce dimanche.

Les résultats de la présidentielle ont été rejetés par l'Union européenne, qui prépare des sanctions contre des hauts responsables du pouvoir bélarusse et a exhorté Alexandre Loukachenko à dialoguer avec l'opposition.

M. Loukachenko s'est pour sa part refusé à toute concession et dénonce un complot occidental destiné à le faire tomber.

Les premières manifestations au Bélarus après l'élection du 9 août avaient été réprimées par la force, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Plus de 7.000 personnes avaient été arrêtées.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.