Suède: le Premier ministre renversé au Parlement, démission ou élections en vue

Le Premier ministre suédois Stefan Loefven lors d'une conférence de presse après le vote de défiance au Parlement suédois, Stockholm, le 21 juin 2021. (AFP)
Le Premier ministre suédois Stefan Loefven lors d'une conférence de presse après le vote de défiance au Parlement suédois, Stockholm, le 21 juin 2021. (AFP)
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Publié le Lundi 21 juin 2021

Suède: le Premier ministre renversé au Parlement, démission ou élections en vue

  • Pour faire tomber le gouvernement, toutes les voix de l'ex-parti communiste sont venues se mêler à la totalité de celles de l'extrême-droite des Démocrates de Suède ainsi que de la droite - parti conservateur des Modérés et Chrétiens-démocrates
  • Après onze votes de défiance infructueux dans l'histoire politique suédoise, Stefan Löfven, qui s'était jusqu'ici distingué par sa capacité à survivre aux crises politiques, devient le Premier chef du gouvernement renversé de la sorte

STOCKHOLM : Le Premier ministre suédois, le social-démocrate Stefan Löfven, a été renversé lundi par un vote de défiance au Parlement, une première dans l'histoire politique suédoise qui lui donne une semaine pour soit présenter sa démission soit convoquer de nouvelles élections.

Conséquence d'un revirement la semaine dernière du parti de Gauche, jusque là appui ponctuel de l'exécutif, la censure du chef de gouvernement a été soutenue par une majorité absolue de 181 députés sur 349 sièges, selon le résultat du vote.

Pour faire tomber le gouvernement, toutes les voix de l'ex-parti communiste sont venues se mêler à la totalité de celles de l'extrême-droite des Démocrates de Suède ainsi que de la droite - parti conservateur des Modérés et Chrétiens-démocrates.

Après onze votes de défiance infructueux dans l'histoire politique suédoise, Stefan Löfven, qui s'était jusqu'ici distingué par sa capacité à survivre aux crises politiques, devient le Premier chef du gouvernement renversé de la sorte.

Lors d'une conférence de presse après le vote, Stefan Löfven n'a pas annoncé de décision, se donnant la semaine offerte par la Constitution pour faire part de son choix.

"C'est l'intérêt du pays qui est en jeu", a-t-il affirmé pour justifier de prendre son temps.

L'ancien syndicaliste métallo, au pouvoir depuis 2014, a désormais une semaine pour soit annoncer des élections anticipées en pleine période estivale, soit démissionner pour de bon.

Il laisserait alors au président du Parlement la charge d'ouvrir des négociations avec un parti pour trouver un nouveau Premier ministre... qui pourrait toutefois être de nouveau Stefan Löfven, soulignent des analystes.

"Quoiqu'il soit décidé, moi et mon parti seront disponibles, avec d'autres soutiens, pour assumer la responsabilité de mener le pays", a-t-il déclaré.

Dans les deux cas, le gouvernement est réduit à expédier les affaires courantes.

Subtilité de la Constitution suédoise: en cas d'élections anticipées, elles s'ajouteraient au scrutin prévu en septembre 2022, ce qui entraînerait deux législatives en près d'un an.

Les dissensions ont éclaté jeudi, quand le Parti de gauche ("Vänsterpartiet") avait annoncé son intention de voter la défiance.

La raison: un projet, encore préliminaire, de réforme des loyers encadrés, un des totems du parti qui y voit un des piliers du modèle social suédois, malgré un marché locatif archisaturé.

La proposition, qui figure dans l'accord de gouvernement dit "de janvier" noué début 2019, prévoit des loyers libres pour les nouvelles constructions, et donc des locations plus chères.

Déjà lors de la présentation de l'accord, "de nombreux commentateurs avait souligné que la libéralisation du marché du logement était une bombe à retardement", souligne Anders Sannerstedt, politologue à l'Université de Lund.

Les compromis de dernière minute auront été vains: dimanche, le gouvernement a tenté une ultime manoeuvre pour tenter de désarmorcer la crise, en proposant d'ouvrir des négociations avec les organisations de bailleurs.

Mais la cheffe du parti de Gauche, Nooshi Dadgostar, a affiché une fin de non-recevoir, jugeant le recul insuffisant.

"Mon sentiment est qu'il y a un manque très fort de sens du compromis quand on ne peut pas renoncer à un seul point pour éviter une crise gouvernementale", a-t-elle affirmé lundi matin peu avant le vote. 

Un départ pour un retour? 

"Placer la Suède dans une grave crise politique en ce moment n'est pas ce dont notre pays a besoin", avait plaidé Stefan Löfven dimanche.

En place depuis janvier 2019 après quatre mois de tractations qui ont suivi les élections de 2018, son gouvernement de centre-gauche regroupe les sociaux-démocrates et les Verts.

Pour s'assurer une majorité, il avait conclu un accord avec deux autres partis - le Parti du centre et les Libéraux - avec le soutien, moins net, du Parti de gauche, qui avait déjà lancé des ultimatums restés sans lendemain.

Quel scénario pour la suite? "Je pense que (Löfven) va démissionner" pour ensuite tenter de "revenir comme un phénix renaissant de ses cendres", anticipe Anders Sannerstedt, politologue à l'Université de Lund.

Selon lui, "personne ne veut d'une élection supplémentaire" et "les sociaux-démocrates y perdraient pas mal de voix, selon les derniers sondages". 

Un avis partagé par son confrère de l'Université de Göteborg, Jonas Hinnfors, pour qui le Premier ministre "est un très bon négociateur". 

"Etant donné que la répartition des sièges reste la même, le résultat le plus probable est que Löfven revienne, avec peut être un nouvel accord politique", explique-t-il.

Une autre option, jugée plus improbable, serait que le leader des Modérés, Ulf Kristersson, qui a ouvert la porte ces derniers mois à des discussions avec les Démocrates de Suède, soit chargé de former une majorité. 


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.