En Suède, des supermarchés sans personnel à la rescousse des campagnes

Guilia Ray, un apiculteur, entre dans un supermarché sans personnel à Veckholm, un village de quelques centaines d'habitants, à environ 80 kilomètres de Stockholm, le 6 mai 2021, près de la ville d'Enköping. (Photo / AFP)
Guilia Ray, un apiculteur, entre dans un supermarché sans personnel à Veckholm, un village de quelques centaines d'habitants, à environ 80 kilomètres de Stockholm, le 6 mai 2021, près de la ville d'Enköping. (Photo / AFP)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

En Suède, des supermarchés sans personnel à la rescousse des campagnes

  • «Nous venons ici trois fois par semaine pour acheter ce dont nous avons besoin»
  • Si le nombre d'hypermarchés a quasiment triplé en un quart de siècle, beaucoup d'épiceries rurales ont disparu, souvent faute de rentabilité, comme ailleurs en Europe

ENKÖPING: Faire ses courses dans un conteneur mobile sans personnel, posé près des champs au milieu de nulle part: les campagnes suédoises voient fleurir des supermarchés d'un nouveau genre, venus à la rescousse d'habitants délaissés par les commerces de proximité.

À Veckholm, bourgade sans centre-ville de quelques centaines d'habitants, à 80 kilomètres de Stockholm, la dernière épicerie a fermé il y a plus dix ans. Et la boutique de l'unique station-service a baissé le rideau il y a un an et demi.

Le supermarché le plus proche se trouvait à une demi-heure de route, jusqu'à l'arrivée en juillet 2020 de cette épicerie automatique ouverte 24h/24, qui propose plusieurs centaines d'articles, mais sans la moindre caisse à l'horizon.

«Cela a vraiment manqué à la plupart d'entre nous qui vivons ici», se réjouit aujourd'hui Giulia Ray, une apicultrice du cru. «C'est tellement pratique d'avoir cela dans le coin», explique-t-elle à l'AFP, en profitant de son passage pour ravitailler les étals avec son miel.

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Une caméra de sécurité est photographiée dans l'épicerie automatique Lifvs à Veckholm. (Photo / AFP)

Pour déverrouiller la porte du magasin de 20 m2, situé au milieu des champs et à côté de pompes à essence de la station-service, il faut dégainer son smartphone relié à une application.

«Nous venons ici trois fois par semaine pour acheter ce dont nous avons besoin», explique à l'AFP Lucas Edman, technicien de passage dans la région pour quelques semaines. «C'est un peu plus cher mais ça me va, c'est un prix que je peux payer pour ne pas aller dans un autre magasin».

En quelques instants, il scanne ses pizzas et son soda sur son téléphone - relié à son compte bancaire et à un système d'identification national (un gage de sécurité contre les vols selon l'enseigne) – sous l'œil de l'unique caméra de surveillance.

Economique

En Suède, le nombre de magasins alimentaires (des hypermarchés aux boutiques des stations-services) est tombé de 7 169 en 1996 à 5 180 en 2020, d'après les statistiques officielles. 

Si le nombre d'hypermarchés a quasiment triplé en un quart de siècle, beaucoup d'épiceries rurales ont disparu, souvent faute de rentabilité, comme ailleurs en Europe.

«Pour pouvoir maintenir un prix bas pour le client, nous devons être en mesure de contrôler nos coûts d'exploitation, c'est-à-dire contrôler le loyer – c'est pour ça que les magasins sont assez petits», explique à l'AFP Daniel Lundh.

Cofondateur de Lifvs, il a ouvert depuis plus de deux ans près d'une trentaine de magasins de ce type à travers la Suède rurale, ou dans les quartiers urbains dépourvus de commerces.

Domenica Gerlach, qui assure la bonne marche du magasin de Veckholm, ne vient qu'une fois par semaine, pour recevoir la livraison. Elle gère trois autres magasins, tous installés dans des conteneurs amovibles à l'envi.

Le maire d'Enköping, dont fait partie Veckholm, n'a que du bien à dire sur ces commerces – trois au total sur sa commune. Et ne cache pas son envie d'en voir fleurir davantage. 

«Pour s'installer ici, c'est plus facile de faire le pas si vous êtes assurés d'avoir cette offre», explique Peter Book.  

Lieu de rencontre

Dans un pays parmi les plus numérisés au monde, Lifvs et ses concurrents comme AutoMat ou 24Food profitent d'une population très connectée: en 2019, 92% des habitants avaient un smartphone, contre 77% en France.

Paradoxe de ces magasins automatiques en pleine campagne, Lifvs représente aussi un «lieu de rencontre» pour les habitants de Veckholm.

«On vient ici, on prend de l'essence, on rentre pour prendre quelque chose et peut-être que quelqu'un d'autre est présent et on peut discuter», explique Giulia. 

La pandémie de Covid-19 a également mis en avant l'utilité du magasin, où aucun contact n'est nécessaire, et dans lequel une seule personne est autorisée pour des raisons sanitaires.

«Ma mère habite à proximité et depuis un an, c'est un magasin dans lequel elle a toujours pu se rendre, elle n'est allée nulle part ailleurs, c'est comme un point de repère pour elle» qui a 75 ans, raconte Giulia.

De son côté, Daniel Lundh entend dès «le début de l'année prochaine» passer la frontière pour ouvrir ses premiers magasins à l'étranger.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".