Confiants, les talibans afghans attendent leur victoire après le départ des alliés

Des combattants talibans participent à un cours de formation aux premiers secours organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un hôpital du district d'Andar de la province de Ghazni (AFP)
Des combattants talibans participent à un cours de formation aux premiers secours organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un hôpital du district d'Andar de la province de Ghazni (AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Confiants, les talibans afghans attendent leur victoire après le départ des alliés

  • Les pourparlers inter-afghans débutés en septembre au Qatar piétinent. Pendant ce temps, les talibans profitent du retrait en cours des forces américaines pour gagner du terrain
  • Les talibans sont désormais présents dans presque toutes les provinces et encerclent plusieurs grandes villes

ANDAR : Ce n'est plus pour eux qu'une question de temps. Les talibans, qui se félicitent d'avoir "défait" les Américains, se préparent sur le terrain à reprendre le contrôle de l'Afghanistan en restaurant un régime ultra-rigoriste.

"Ces arrogants Américains pensaient qu'ils pouvaient éliminer les talibans", se moque le mollah Misbah, commandant des insurgés dans la province de Ghazni, dévastée par les combats dans le centre-est du pays.

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Dans cette photo d'archives, des militaires afghans marchent près de l'aéroport pendant les combats entre des militants talibans et les forces de sécurité afghanes à Kunduz le 1er octobre 2015. (AFP)

"Mais les talibans ont défait les Américains et leurs alliés. Et si Allah le veut, un régime islamique sera établi en Afghanistan quand les Américains seront partis", martèle auprès de l'AFP celui qui se présente comme le responsable de la santé publique pour les insurgés à Ghazni.

Dans les décombres de 20 ans de présence américaine en Afghanistan

BAGRAM: Accroupi en bordure de la route principale de Bagram, Mir Salam brasse de minuscules pièces de circuits électroniques dans la poussière. Toutes cassées. "Voilà ce que font les Américains, ils détruisent absolument tout!"

Le quadragénaire siège dans un amas de ferraille, de téléphones militaires sans combinés, de claviers d'ordinateur brisés, de bouteilles thermos sans bouchons, de pneus déchiquetés, de carcasses d'imprimantes et de prises de courant sans fil...  

A quelques kilomètres de là, l'armée américaine est en train d'évacuer sa plus grande base aérienne en Afghanistan, fréquemment attaquée par le passé, dans le cadre de son plan de retrait après 20 ans de présence militaire.

Le 1er juin, un responsable américain avançait un retrait prévu "dans les vingt jours".

Bagram, héritée de l'occupation soviétique à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kaboul, sera rendue d'un jour à l'autre aux forces afghanes après avoir abrité depuis 2001 des dizaines de milliers de soldats occidentaux - et même une prison secrète.

2 800 recrues

"Les préparatifs sont en cours pour remettre intégralement le contrôle de la base aux forces de sécurité afghanes", assure le jeune gouverneur de Bagram, Lalah Shrin Raoufi.

"Nous avons commencé à recruter des soldats", d'autres viendront des autres provinces: au total, 2.800 hommes doivent prendre le relais, indique-t-il. "Nous prendrons ceux qui remplissent les critères".

En quittant les lieux, les forces de l'US Army font le grand ménage. Ce qui ne part pas avec eux, dans le ballet quotidien de dizaines de camions et d'avions cargo entamé depuis début mai, "ils le font exploser ou le brûlent", s'insurge Mir Salam.

"Bien sûr que je suis en colère! Ils ont tué nos parents, nos enfants dans cette guerre. Il y avait dans cette base plein de choses neuves, de quoi reconstruire 20 fois l'Afghanistan. Mais ils ont tout détruit".

Mohamad Amin abonde: "ils sont venus reconstruire notre pays mais maintenant ils le détruisent, ils auraient pu nous donner tout ça".

Les deux hommes louent 1.000 afghanis (12 dollars) par mois un modeste terrain grillagé pour fouiller les débris qu'ils récupèrent en espérant revendre le métal aux ferrailleurs.

Tout le long de la route, les entrepôts et les casses les plus imposantes sont gardés par des hommes en armes. Celle de Hajji Noor Rahman en est une, fermée par une lourde porte coulissante: "tout ce qui est réutilisable, les gens l'achètent".

Des milliers d'emplois perdus

Sur plusieurs dizaines de mètres carrés, s'empilent fauteuils de bureaux, écrans de télé, haltères et appareils de gym, piano électrique, branches de sapin et couronnes de Noël. Plusieurs kits d'aide de première urgence, éventrés, laissent échapper des poches à perfusion et pansements...

Tout ce qui fait le quotidien d'une base en opération extérieure sur laquelle vivent, se préparent au combat et se reposent jeunes soldats et officiers.

Abdul Basir, venu avec un ami depuis Kaboul, a déniché six portes métalliques gondolées, avec leur poignée ronde, qu'il a payées 1.200 afghanis pièce.

Un jeune homme exhume une paire de rangers de marque, à peine usée; un autre un ours en peluche et un mini ballon de rugby.

"Le retrait des troupes américaines va avoir un mauvais impact sur l'économie du pays et celle de Bagram", s'inquiète le gouverneur, qui se dit "pessimiste".

"Leur présence ici a fourni des emplois à des milliers et milliers d'Afghans", du mécanicien au boulanger. 

"J'ai rencontré les employés d'une société qui fournissait des vivres à la base, ils ont peur de perdre leur travail".

En revanche, assure-t-il, le plan de reprise en mains des lieux est fin prêt: "nous travaillons avec la police, l'armée et le NDS (les services de renseignement, ndlr) pour protéger la base et empêcher les attaques de l'ennemi", confie-t-il.

Car les talibans ne sont pas loin, entre la plaine de Chamalli voisine et les replis pentus qui soufflent leur voile de poussière sur la ville.

Pendant le mois de ramadan, ils ont attaqué une patrouille de l'armée nationale, glisse Hajji Noor Rahman qui conseille de ne pas s'attarder.

Les pourparlers inter-afghans débutés en septembre au Qatar piétinent. Pendant ce temps, les talibans profitent du retrait en cours des forces américaines pour gagner du terrain.

Depuis le lancement d'une nouvelle phase d'opérations début mai, ils ont pris le contrôle d'au moins une trentaine de districts sur environ 400.

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Dans cette photo d'archives, des enfants sont assis sur un mur au bord d'une route dans la vieille ville de Ghazni le 2 juin 2021. (AFP)

Le soutien aérien des Américains se raréfiant, les forces afghanes bataillent pour ravitailler de nombreux avant-postes encerclés par les insurgés, poussant les troupes à abandonner leurs positions, en particulier dans les campagnes.

Les talibans ont pris le contrôle de deux districts à Ghazni, une province-clef située entre deux routes importantes reliant Kaboul à Kandahar (sud), deuxième plus grande ville du pays.

Les talibans sont désormais présents dans presque toutes les provinces et encerclent plusieurs grandes villes.

Une stratégie inquiétante qu'ils ont appliquée dans les années 1990 pour s'emparer de la quasi-totalité du pays et installer leur régime, tombé après l'intervention américaine en 2001.

Des talibans confiants

Beaucoup redoutent qu'ils préparent une grande offensive sur les villes après le départ des Américains et de leurs alliés.

Le gouvernement assure que l'armée est capable de les repousser, insistant sur leurs faiblesses: manque d'armes lourdes et incapacité à résister aux frappes de l'aviation afghane.

Mais le mollah Misbah ne s'inquiète pas. Pour lui, la victoire sera celle des talibans dès que les troupes internationales auront achevé leur retrait --théoriquement au plus tard le 11 septembre, a indiqué le président américain Joe Biden.

"Une fois les Américains partis, il (le gouvernement) ne tiendra même pas cinq jours", assure le commandant.

Avec fierté, il guide l'AFP dans une clinique capturée par les insurgés dont les murs portent encore les stigmates des combats.

"Quand leurs maîtres seront défaits, les esclaves ne pourront plus battre l'Emirat islamique", se moque le taliban au turban blanc à propos de l'armée afghane, tout en donnant ses ordres par radio.

Le ministère de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon un porte-parole des talibans à Peshawar (Pakistan) s'exprimant sous couvert d'anonymat, l'avenir de cette guerre se décidera au niveau des responsables.

"Il est normal que les commandants militaires souhaitent utiliser la force", glisse-t-il à l'AFP. "Mais les décisions sont prises tout en haut... par le conseil des dirigeants. Et les commandants obéiront".

Formation par la Croix-Rouge

Derrière le front, les talibans administrent au quotidien les zones qu'ils contrôlent.

Le mollah Misbah gère depuis deux ans, avec l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), par l'intermédiaire du Croissant-Rouge, la clinique arrachée par ses troupes au gouvernement.

Les habitants y reçoivent des médicaments et des soins. Les combattants talibans blessés y sont également soignés et rapidement évacués pour éviter les frappes aériennes.

La clinique offre également des formations aux premiers secours, dispensées par des employés du CICR --qui forment également les forces afghanes à Ghazni, conformément à la charte de neutralité de l'organisation.

"Ainsi, nous pouvons aider les blessés sur le champ de bataille", se félicite un combattant taliban.

Arborant longues barbes et portant fusils d'assaut AK-47 à l'épaule, les combattants talibans se mêlent aux villageois.

Un unique chemin de terre relie le district d'Andar à la ville de Ghazni, capitale de la province éponyme. Le long de la route, les champs et les maisons des agriculteurs sont parfois équipés de panneaux solaires alimentant des pompes d'irrigation.

Les seules femmes visibles portent la burqa, vêtement couvrant intégralement de la tête aux pieds.

«Aucune sécurité»

"L'émirat islamique n'a pas beaucoup de combattants blessés, la plupart des patients sont des civils touchés par les frappes aériennes des forces ennemies", assure le mollah Misbah. Mais rien n'étaye cette déclaration.

Talibans et gouvernement exagèrent régulièrement le nombre des victimes du camp adverse et s'accusent mutuellement de s'en prendre aux civils.

La présence croissante des talibans près de Ghazni fait craindre un possible assaut contre la capitale provinciale. Ce scénario s'est déjà produit en 2018, le bazar avait été détruit et de nombreux civils tués.

"Les talibans sont très près de la ville", s'inquiète Ahmad Rahim, un commerçant. "Il n'y a aucune sécurité ici", déplore-t-il.

Ghazni reste cependant vivante, avec ses marchés et ses embouteillages. Mais dès la nuit tombée, la plupart des magasins ferment et les tirs et bombardements résonnent au loin.

"Bientôt les Afghans pourront vivre heureux et libres", promet Qari Hafizullah Hamdan, un commandant taliban du district proche de Qarabagh.


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.