Le créateur de l'antivirus McAfee s'est suicidé dans sa prison espagnole

Sur cette photo d'archive prise le 4 juillet 2019, l'entrepreneur américain John McAfee accordait un entretien à l'AFP sur son yacht ancré à la marina Hemingway à La Havane. Le millionaire excentrique défraie la chronique, en 2012, lorsque son voisin au Belize, un petit pays d'Amérique centrale, avait été mystérieusement assassiné, une affaire toujours pas élucidée à ce jour. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 4 juillet 2019, l'entrepreneur américain John McAfee accordait un entretien à l'AFP sur son yacht ancré à la marina Hemingway à La Havane. Le millionaire excentrique défraie la chronique, en 2012, lorsque son voisin au Belize, un petit pays d'Amérique centrale, avait été mystérieusement assassiné, une affaire toujours pas élucidée à ce jour. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

Le créateur de l'antivirus McAfee s'est suicidé dans sa prison espagnole

  • Un tribunal catalan venait d'ordonner son extradition aux USA qui l'accusent de fraude fiscale
  • Après avoir fait fortune dans les années 1980, il était devenu un gourou des cryptomonnaies

MADRID : John McAfee, le créateur américain du célèbre logiciel antivirus portant son nom, s'est suicidé mercredi dans une prison en Espagne, où un tribunal venait d'ordonner son extradition aux Etats-Unis qui l'accusent de fraude fiscale.

Cet homme d'affaires de 75 ans a été retrouvé mort dans sa cellule de la prison Brians 2 située près de Barcelone. "Apparemment il s'est suicidé", a expliqué une porte-parole des autorités pénitentiaires de Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, sans fournir de détails.

Après avoir fait fortune avec son antivirus dans les années 1980, John McAfee était devenu un gourou des cryptomonnaies grâce auxquelles il affirmait gagner 2000 dollars par jour et était suivi par près d'un million de personnes sur Twitter.

Il avait été arrêté en octobre 2020 à l'aéroport de Barcelone, juste avant d'embarquer à bord d'un avion à destination d'Istanbul, au lendemain de la publication par un procureur américain d'un acte d'accusation le visant notamment pour avoir omis de déclarer des millions de dollars de revenus issus de la promotion de cryptomonnaies.

Il avait alors été placé en détention provisoire.

Selon la justice américaine, John McAfee a aussi dissimulé des biens, notamment immobiliers, un yacht et une voiture en les mettant au nom d'autres personnes.

Les autorités américaines avaient émis un mandat d'arrêt via Interpol et demandé son extradition. Il risquait de se voir infliger une peine allant jusqu'à trente ans de prison.

L'entrepreneur a d'ailleurs été inculpé en mars par la justice américaine pour avoir promu auprès de ses fans sur Twitter plusieurs opérations liées aux cryptomonnaies sans leur dire qu'il allait probablement en retirer de coquettes sommes.

Cryptomonnaies « cachées »

Le feu vert donné en Espagne par un tribunal, l'Audience nationale, à son extradition pouvait encore faire l'objet d'un recours judiciaire et cette mesure devait aussi être approuvée par le gouvernement espagnol.

Selon la demande d'extradition américaine déposée en novembre, et citée dans la décision du tribunal, John Mc Afee a gagné plus de 10 millions d'euros (12 millions de dollars) entre 2014 et 2018, mais n'a jamais effectué de déclaration de revenus.

La décision du tribunal espagnol ne faisait en revanche référence qu'à des infractions commises entre 2016 et 2018.

Dans un tweet du 16 juin, John McAfee avait souligné que les autorités américaines pensaient qu'il avait des cryptomonnaies "cachées". "J'aurais aimé que cela fût vrai", avait-il poursuivi. "Tout ce qu'il me restait a été saisi (...) Je n'ai rien. Pourtant, je ne regrette rien".

Sa femme Janice s'est quant à elle longtemps plainte de la dureté, à la fois au plan physique et au plan mental, des conditions de détention de son mari. "Il ne se portait pas bien" en prison où, selon elle, il n'a pu bénéficier qu'avec des retards de "soins médicaux appropriés". 

"Les autorités américaines sont déterminées à voir John mourir en prison", avait-elle accusé dimanche sur Twitter. "(...) il n'y a aucun espoir qu'il ait jamais un procès équitable en Amérique".

John McAfee avait commencé sa carrière à la Nasa avant de travailler dans plusieurs entreprises informatiques. Il avait fondé en 1987 la société McAfee, qui devient un géant des logiciels antivirus et qu'il revend à Intel en 2010.

La success story prend ensuite un tournant inattendu: John McAfee défraie la chronique, en 2012, lorsque son voisin au Belize, un petit pays d'Amérique centrale, avait été mystérieusement assassiné, une affaire toujours pas élucidée à ce jour.

La police avait alors découvert qu'il vivait avec une jeune fille de 17 ans et qu'il détenait plusieurs armes dans sa maison. John McAfee s'était lancé dans une cavale rocambolesque qui avait tenu les médias en haleine pendant un mois.

"Je ne suis pas un fou", avait-il déclaré à l'époque. "Je suis excentrique, courtois, attentionné, gentil, plein d'humour. Nous, les humains, sommes des créatures amusantes".

Un documentaire intitulé "Gringo: The Dangerous Life of John McAfee" diffusé en 2016 évoquait sa vie au Belize.

En 2015, il avait été arrêté aux Etats-Unis pour conduite sous l'emprise de stupéfiants et s'était fait ensuite discret dans les médias, jusqu'à janvier 2019 lorsqu'il avait fui son pays tout en disant vouloir en briguer la présidence.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.