Bilan européen mitigé pour Merkel à l'aube de tirer sa révérence

L'UE s'apprête à dire adieu à la chancelière qui a présidé à la destinée de son pays pendant 16 ans. Rompue aux interminables nuits de tractations, Angela Merkel a épuisé plus d'un de ses homologues européens à Bruxelles. (Photo, AFP)
L'UE s'apprête à dire adieu à la chancelière qui a présidé à la destinée de son pays pendant 16 ans. Rompue aux interminables nuits de tractations, Angela Merkel a épuisé plus d'un de ses homologues européens à Bruxelles. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Bilan européen mitigé pour Merkel à l'aube de tirer sa révérence

  • L'influence de la chancelière dans les conclaves européens reflète son pédigrée de cheffe de gouvernement à la plus grande longévité dans les démocraties du continent
  • Mais la « Bundeskanzlerin » a semé la controverse avec son intransigeance lors de la crise de l’euro en 2010, sa politique migratoire et sa proximité avec la Russie et la Chine

BRUXELLES : Gestionnaire de crise hors pair ou absence de vision? L'heure pour Angela Merkel est au bilan sur les questions européennes alors qu’elle participe jeudi et vendredi à son probable ultime sommet de l’UE, et les avis sont partagés.

L'influence de la chancelière dans les conclaves des dirigeants européens reflète son pédigrée de cheffe de gouvernement à la plus grande longévité dans les démocraties du continent: 16 ans de pouvoir, qu'elle a prévu de quitter après les élections allemandes de fin de septembre.

"Lorsqu'elle commence à parler lors des conseils européens beaucoup de gens autour de la table sont encore en train de consulter leurs téléphones portables. Mais alors ils les reposent tous et nous l'écoutons. Elle a une énorme autorité", estimait tout récemment le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

"Très souvent, lorsque nous sommes dans une impasse dans une négociation, elle avance une idée, parfois juste un mot qu'elle lance dans la salle, et cela permet d'avancer", abondait l'an dernier la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Baraque à frites

Jeudi au Bundestag, même la cheffe de file des écologistes Annalena Baerbock, pourtant dans l'opposition, lui a rendu un vibrant hommage: "de nombreuses personnes dans ce pays vous sont reconnaissantes d'avoir maintenu l'Europe unie depuis 16 ans en période de crise".

Rompue aux interminables nuits de tractations, Angela Merkel a épuisé plus d'un de ses homologues européens à Bruxelles.

Elle connaît la capitale belge comme sa poche. Lors d'un sommet en 2016, elle profite ainsi d'une pause pour aller avec des conseillers dans une baraque à frites du quartier européen. La chancelière paie elle-même l'addition.

Deux ans plus tard, des touristes éberlués l'aperçoivent en train de savourer une bière sur la Grand-Place de Bruxelles.

Pour autant, son bilan en Europe reste controversé.

Sa fermeté lors de la crise de l'euro (2010-2012), lorsque Angela Merkel refusa pendant longtemps de venir en aide aux pays les plus endettés en Europe, comme la Grèce, lui vaut de tenaces inimitiés dans le sud de l'Europe.

Sur la politique migratoire, sa décision d'ouvrir les frontières aux réfugiés en 2015 reste controversée.

Ses soutiens saluent son geste humanitaire. "J'ai souvent dit que l'Histoire donnerait raison à Mme Merkel et c'est ce qui s'est passé", disait l'an dernier l'ancien président de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker.

D'autres lui reprochent d'être à l'origine d'une "vague" d'immigration qui aurait déstabilisé le continent et nourri le populisme.

Proximité critiquée

En matière internationale, elle se voit reprocher une trop grande proximité tant avec la Russie - avec qui elle a maintenu coûte que coûte le projet de gazoduc Nord Stream II - qu'avec la Chine, nourrie par les intérêts économiques de l'Allemagne. C'est elle qui a poussé l'an dernier à la conclusion d'un accord sur les investissements avec Pékin, qui reste contesté.

Judy Dempsey, analyste de Carnegie Europe, parle d'un bilan "ambigu" et parfois "incohérent" sur ces questions, dans une note parue en début d'année.

Enfin, si tout le monde s'accorde à louer sa gestion de crise, le manque de grands projets d'Angela Merkel en Europe suscite des critiques.

"L'UE est aujourd'hui en moins bon état que lors de l'arrivée au pouvoir de Merkel en 2005", juge jeudi le magazine Der Spiegel dans son édition en ligne, en citant "le fossé sur les questions financières entre le Nord et le Sud", le Brexit et la montée des démocraties illibérales.

"Pas d'avancée significative en matière d'intégration" européenne et "pas de vision" pour l'avenir, critique-t-il, même s'il reconnaît que tout ne peut lui être imputé.

Angela Merkel a néanmoins pris des risques politiques importants en finissant par se rallier durant la pandémie de Covid-19 à l'idée d'une mutualisation des dettes européennes pour financer un plan de relance. Elle a brisé un tabou dans son pays.

"Elle a dû pas à pas reconnaître que les intérêts allemands étaient imbriqués avec ceux de l'Europe tout entière", décrypte Luuk van Middelaar, historien et ancien haut fonctionnaire européen, auprès de la chaîne allemande ARD.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.