L'UE recale l'idée d'un sommet avec Poutine, au grand dam de Merkel et Macron

La salle de réunion des leaders européens dans le bâtiment du Conseil de l'UE à Bruxelles. Les relations entre l'UE et la Russie n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014. Aucun sommet n'a eu lieu depuis cette date. (Photo, AFP)
La salle de réunion des leaders européens dans le bâtiment du Conseil de l'UE à Bruxelles. Les relations entre l'UE et la Russie n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014. Aucun sommet n'a eu lieu depuis cette date. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

L'UE recale l'idée d'un sommet avec Poutine, au grand dam de Merkel et Macron

  • Les Etats Baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue avec un dirigeant russe qui multiplie les actions agressives contre les pays de l'UE et ceux de son voisinage
  • « Il faut être prudent lorsque l'on veut dialoguer avec la Russie, sinon cela revient à engager un ours pour garder des pots de miel »

BRUXELLES : La volonté de l'Allemagne et de la France de relancer le dialogue avec la Russie par un sommet avec Vladimir Poutine s'est heurtée vendredi à un refus de plusieurs membres de l'UE, au grand dam d'Angela Merkel.

"Il n'a pas été possible de convenir aujourd'hui que nous devrions nous rencontrer immédiatement en sommet" avec la Russie, a reconnu la chancelière à l'issue d'une longue discussion avec ses homologues de l'UE réunis en sommet à Bruxelles.

"Personnellement, j'aurais aimé un résultat plus audacieux", a-t-elle ajouté.

Une semaine après la rencontre organisée à Genève entre le président américain Joe Biden et le président russe, Angela Merkel souhaitait organiser une rencontre avec Vladimir Poutine pour traiter des sujets d'intérêt majeur pour l'UE avant de quitter la scène à l'automne.

"Il ne suffit pas que le président américain parle au président russe. L'Union européenne doit également créer différents formats de discussion", avec Moscou, a expliqué jeudi la chancelière devant la chambre basse du parlement, le Bundestag, avant de se rendre à Bruxelles.

Le président Vladimir Poutine s'est déclaré jeudi "partisan" d'un mécanisme pour un dialogue et des contacts avec l'UE, a annoncé son porte-parole Dmitri Peskov.

Plusieurs dirigeants européens ont soutenu cette proposition. "Ce dialogue est nécessaire à la stabilité du continent européen", a soutenu Emmanuel Macron. "Il sera exigeant parce que nous ne céderons rien de nos valeurs, ni de nos intérêts", a-t-il affirmé.

Mais le projet a divisé les Etats membres et le consensus n'a pas été trouvé. Les Etats Baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue avec un dirigeant russe qui multiplie les actions agressives contre les pays de l'UE et ceux de son voisinage.

Les relations entre l'UE et la Russie n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014. Aucun sommet n'a eu lieu depuis cette date.

"Il est trop tôt parce que jusqu'à présent, nous ne voyons pas de changement radical dans le comportement de Vladimir Poutine", a expliqué le président de la Lituanie Gitanas Nauseda à la fin de la réunion. "S'engager sans aucune ligne rouge, sans aucune condition préalable, serait un très mauvais signal", a-t-il ajouté. Avant d’enchaîner : "Il faut être prudent lorsque l'on veut dialoguer" avec la Russie, sinon "cela revient à engager un ours pour garder des pots de miel ».

Mais les conclusions sur la Russie adoptée vendredi soulignent cependant la nécessité pour l'UE de dialoguer avec Moscou sur des sujets pour lesquels elle a des intérêts, si les conditions sont réunies.

Une série de sujets est énumérée, dont le climat et l'environnement, l'énergie, la santé, la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.

Angela Merkel a jugé "important que le dialogue soit maintenu et que nous travaillions sur le format".

"La relation avec la Russie ne peut pas se limiter à des sanctions économiques et à des expulsions de diplomates. A un moment donné, il faut avoir la possibilité de se réunir autour d'une table", a déclaré le Premier ministre belge Alexander De Croo.

"L'UE doit se monter ferme et établir un rapport de force pour peser face à la Russie. Elle doit également se mettre en capacité de résister, notamment aux cyberattaques. Et elle doit pouvoir engager le dialogue avec la Russie sur les sujets pour lesquels elle a des intérêts", a expliqué un diplomate européen, insistant qu'il fallait "un accord sur la stratégie avant de parler de sommets et du lieu où les tenir".

"Comment mener ce dialogue? à quel niveau? par quel canal? et quel rôle doit être donné aux institutions européennes?", a-t-il aussi interrogé.

Le Premier ministre néerlandais Marc Rutte a avancé une solution. "La rencontre entre les présidents des institutions européennes et Vladimir Poutine ne me dérange pas", a-t-il déclaré. Mais, "je ne participerai pas moi-même à la rencontre avec Vladimir Poutine en tant que membre du Conseil européen".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.