Une traductrice US ayant fourni des informations secrètes au Hezbollah condamnée à 23 ans de prison

L'Américaine d'origine libanaise Mariam Taha Thompson a avoué qu'à partir de 2017, elle a commencé à communiquer avec l'homme libanais et, qu'au fil du temps, elle a développé un intérêt romantique pour lui. (Photo, AFP/Archives)
L'Américaine d'origine libanaise Mariam Taha Thompson a avoué qu'à partir de 2017, elle a commencé à communiquer avec l'homme libanais et, qu'au fil du temps, elle a développé un intérêt romantique pour lui. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Une traductrice US ayant fourni des informations secrètes au Hezbollah condamnée à 23 ans de prison

  • La femme avoue réaliser à l’époque que les individus étaient membres du Hezbollah libanais, et que ses interlocuteurs comptaient un commandant militaire haut placé
  • Son complice réclamait des informations détaillées sur des individus possiblement impliqués dans l'assassinat de Qassem Soleimani

CHICAGO : L'Américaine d'origine libanaise Mariam Taha Thompson a été condamnée mercredi à 23 ans de prison, après qu’elle ait reconnu avoir remis des informations classées secret défense au Hezbollah, une organisation désignée comme terroriste par les États-Unis.

Thompson, 62 ans, de Rochester, Minnesota, travaillait comme traductrice sous contrat pour une task force des opérations spéciales américaines en Irak et disposait d’une cote de sécurité «top secret». Elle a accepté de plaider coupable en échange d’un verdict clément selon un communiqué du ministère américain de la Justice.

Selon les documents déposés au tribunal, Thompson admet avoir divulgué des informations à un Libanais qui devait transmettre les informations sensibles aux agents du Hezbollah. Son complice réclamait des informations détaillées sur des individus possiblement impliqués dans l'assassinat de Qassem Soleimani, le commandant de la force Qods rattachée au Corps des gardiens de la révolution iranienne, le 3 janvier 2020.

«La peine de Thompson reflète la gravité de ses actes, car elle a violé la confiance du peuple américain et mis en péril les sources et les troupes qui ont travaillé avec elle en amis et collègues», a déclaré John Demers, procureur général adjoint de la division de la sécurité nationale du ministère de la Justice, dans un communiqué.

«Que Thompson ait transmis des secrets sensibles de notre nation à une personne qu’elle savait liée au Hezbollah libanais a rendu sa trahison d'autant plus grave. (Sa peine) sert d’avertissement clair à tous les détenteurs de cote de sécurités que violer leur serment envers ce pays ne sera pas pris à la légère, surtout quand il mets des vies en danger».

Thompson a avoué qu'à partir de 2017, elle a commencé à communiquer avec l'homme libanais par vidéoconférence sur une application de messagerie texte et vocale sécurisée. Au fil du temps, Thompson a développé un intérêt romantique pour l’individu.

Elle apprendra plus tard que son complice, qui n’est pas visé par l’accusation, est membre de la famille d’un employé au ministère libanais de l'Intérieur qui entretient des liens étroits avec le Hezbollah libanais.

En décembre 2019, pendant que Thompson était affectée à un complexe des forces opérationnelles spéciales en Irak, les États-Unis ont lancé une série de frappes aériennes en Irak ciblant Kataïb Hezbollah, une organisation terroriste étrangère soutenue par l'Iran. Cette offensive a culminé avec l’assassinat de Soleimani et du fondateur de Kataïb Hezbollah, Abou Mahdi Al-Mouhandis.

Après la mort de Soleimani, le complice demande à Thompson de «leur» divulguer des informations sur les informateurs qui ont aidé les États-Unis à repérer Soleimani. La femme avoue réaliser à l’époque que les individus étaient membres du Hezbollah libanais, et que ses interlocuteurs comptaient un commandant militaire haut placé. Ce dernier n’est pas nommé dans la preuve.

Thompson obtempère, et va par conséquent accéder à des dizaines de fiches d’informations sur les informateurs. Elle récolte ainsi des noms, des données d'identification personnelle, des informations générales et des photographies, ainsi que les notes confidentielles fournies au gouvernement des États-Unis au sujet de ces sources.

La traductrice a recours à plusieurs moyens pour transmettre les informations à son complice. Ce dernier lui fait d’ailleurs part de la satisfaction de ses contacts, et l’informe qu'un commandant militaire libanais du Hezbollah voulait la rencontrer lors de sa prochaine visite.

Lorsqu'elle est arrêtée par le FBI le 27 février 2020, Thompson avait déjà utilisé son accès aux informations classées secret défense pour révéler l'identité de huit informateurs et dix cibles américaines au moins, en plus de détails sur un nombre de tactiques, techniques et procédures. 

Thompson reconnaît que les informations classées secret défense qu'elle a fournies pourraient mettre en danger la vie des sources et des soldats. 

«La décision de l'accusée d'aider une organisation terroriste étrangère est une trahison qui a mis en péril la vie des hommes et des femmes américains sur le champ de bataille, et qui ont servi à ses côtés pendant plus d'une décennie», explique le procureur général par intérim Channing Phillips pour le district de Columbia. 

«Que cette peine serve de rappel que de graves conséquences attendent quiconque trahit ce pays en divulguant des informations relatives à la défense nationale».

Les responsables du FBI qui ont travaillé avec le ministère de la Justice confirment que les informations que Thompson a fournies à son contact libanais mettent en danger la sécurité du pays.

«En révélant délibérément des informations secrètes à une organisation terroriste étrangère désignée (terroriste), Mariam Thompson a mis notre défense nationale en danger», réitère le directeur adjoint Alan Kohler Jr. de la division de contre-espionnage du FBI. 

«Les hommes et les femmes du FBI vont continuer de travailler sans relâche afin d’avorter les activités de renseignement hostiles qui ciblent les États-Unis et de demander des comptes à ceux qui aident nos ennemis».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com