Sous le choc d'une attaque, l'Allemagne enquête sur les motivations de l'agresseur

La coquette cité de 130 000 habitants s'est réveillée hébétée : des résidents venaient déposer des fleurs et des bougies sur les lieux de l'attaque. (Photo, AFP)
La coquette cité de 130 000 habitants s'est réveillée hébétée : des résidents venaient déposer des fleurs et des bougies sur les lieux de l'attaque. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Sous le choc d'une attaque, l'Allemagne enquête sur les motivations de l'agresseur

  • Le parti d'extrême droite s'est saisi de l'affaire pour dénoncer «les meurtres islamistes au couteau en plein coeur de l'Allemagne»
  • Le ministre bavarois de l'Intérieur a annoncé que l'attaquant présumé, âgé de 24 ans, était connu depuis plusieurs mois pour des faits de violence et des troubles psychiatriques

WURTZBOURG: La police allemande tentait samedi d'en savoir plus sur les motivations d'un jeune homme souffrant de troubles psychiatriques qui a tué trois personnes et blessé au moins cinq autres grièvement dans une brutale attaque au couteau la veille à Wurtzbourg, dans le sud de l'Allemagne.

L'homme, présenté comme étant de nationalité somalienne et arrivé dans cette ville bavaroise en 2015, a pu être maîtrisé grâce à l'intervention de passants dont plusieurs responsables politiques, notamment les candidats aux élections de septembre, ont loué le courage civique.

La police et les autorités locales ont prévu une conférence de presse à 15h00 (13h00 GMT). 

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a dit être "choqué" après cet "horrible acte de violence" au cours duquel l'agresseur a fait preuve "d'une extrême brutalité".

La coquette cité de 130 000 habitants s'est réveillée hébétée : des résidents venaient déposer des fleurs et des bougies sur les lieux de l'attaque, a constaté une journaliste de l'AFP.    

"Je suis triste et sous le choc, c'est pour cela que je suis venue ici aujourd'hui. C'est la moindre des choses que l'on puisse faire", témoignait une habitante, Franziska, venue avec un ami déposer des bougies.

Dès vendredi soir, le ministre bavarois de l'Intérieur, Joachim Herrmann, a annoncé que l'attaquant présumé, âgé de 24 ans, était connu depuis plusieurs mois pour des faits de violence et des troubles psychiatriques.

Il avait même été récemment interné en établissement psychiatrique, a-t-il précisé en se rendant sur place en soirée.

Le ministre conservateur a également évoqué un témoin affirmant que l’assaillant aurait crié "Allah Akbar" (Allah est le plus grand) en perpétrant l'attaque.

Brutalité

Selon les équipes de secours, le Somalien a fait preuve d'une "brutalité vraiment incroyable", a-t-il précisé.

La parquet national anti-terroriste n'avait pas été saisi à ce stade. Et la police locale a indiqué que l'agresseur n'était pas connu jusqu'ici pour des convictions islamistes.

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) s'est toutefois saisi de l'affaire pour dénoncer "les meurtres islamistes au couteau en plein coeur de l'Allemagne", selon un tweet de son co-président, Jörg Meuthen.

L'AfD, qui a bâti une grande partie de son discours sur le rejet de l'islam et de l'immigration, a également vu dans cette attaque "une nouvelle preuve de l'échec de la politique migratoire d'(Angela) Merkel".

L'Allemagne a accueilli entre 2015 et 2016 plus d'un million de demandeurs d'asile, dont beaucoup fuyant les conflits en Syrie et en Irak.

La politique migratoire de la  chancelière, qui quittera le pouvoir à l'issue des élections législatives prévues dans exactement trois mois, a servi de tremplin à l'extrême droite entrée en force à la chambre des députés en 2017.

Le candidat des conservateurs et possible successeur d'Angela Merkel à la chencellerie, Armin Laschet a, lui, fait part de son "grand respect" à l'égard "des courageux citoyens qui sont rapidement intervenus" pour stopper l'agresseur.

Citoyens courageux

La candidate des Verts, Annalena Baerbock, a elle aussi adressé "un grand merci" aux équipes de secours et "aux citoyens courageux" qui se sont interposés. 

Joachim Herrmann a indiqué que le Somalien était installé depuis 2015 dans la ville mais aucune précision n'a été donnée sur une éventuelle demande d'asile.

Il vivait depuis quelque temps dans un foyer pour sans domicile fixe, selon l'agence dpa.

L'attaque a débuté en fin d'après-midi dans un grand magasin Woolworth du centre-ville. 

Selon le quotidien Bild, l'homme a dérobé un couteau avant de s'attaquer au hasard à plusieurs personnes dans l'enceinte du magasin, tuant trois d'entre elles avant de continuer dans une caisse d'épargne toute proche et d'en blesser d'autres.

Des vidéos amateurs diffusées dès vendredi soir sur les réseaux sociaux montraient des scènes d'une grande violence. 

L'agresseur, pieds nus et portant un masque de protection, titubait, long couteau en main, dans la rue alors que des passants tentaient de le stopper en se saisissant de chaises des terrasses de café et de bâtons. L'homme a finalement été arrêté par la police qui lui a tiré une balle dans une cuisse.

En 2016, une précédente une attaque à la hache par un demandeur d'asile afghan s'était déroulée dans un train, dans cette même ville de Wurtzbourg, faisant cinq blessés. L'attaque avait été revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI). 


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.


Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
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  • Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie
  • La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays"

WASHINGTON: Les Etats-Unis et l'Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d'investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d'Odessa.

Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.

La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays".

L'accord avec Washington financera des "projets d'extraction de minerais, de pétrole et de gaz", a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l'Ukraine "conserve l'entière propriété et le contrôle de ces ressources" y compris le sous-sol, et ce sera "l'Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire", a assuré la ministre.

Selon le Trésor américain, cet accord "reconnaît l'importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l'Ukraine depuis l'invasion à grande échelle de la Russie" -- une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

"Très bonne chose" 

Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d'aide à l'Ukraine.

Donald Trump "veut que les deux parties s'assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine", a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News.

"C'est un signal pour les dirigeants russes. C'est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d'obtenir (...) une compensation" pour les financements et armes fournies à l'Ukraine, a-t-il poursuivi.

Le projet d'accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l'Ukraine.

Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l'accord.

Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.

Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.

Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une "extorsion" de Donald Trump.

"Bel accord" 

"C'est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l'Ukraine", s'était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l'annonce de la signature du texte.

"Aucune dette, aucune aide" accordée avant la signature "ne fait partie de cet accord", avait assuré Denys Chmygal.

Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.

Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l'Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.

"Cet accord montre clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme", écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.

Le texte met en place un "fonds d'investissement pour investir dans la reconstruction" de l'Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.

La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l'armée russe.

"Désir de tuer" 

Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d'urgence ukrainiens ont dénoncé une "attaque russe massive".

Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.

A Odessa, une "attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures", a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis "pour un cessez-le-feu complet".

Le président russe Vladimir Poutine "aura constamment le désir de tuer, jusqu'à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d'influence contraindront la Russie à arrêter la guerre", a écrit M. Iermark.