États-Unis: l'autorité dirigée par Hadi est le seul gouvernement légitime du Yémen

Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi (Photo, AFP).
Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 juin 2021

États-Unis: l'autorité dirigée par Hadi est le seul gouvernement légitime du Yémen

  • Clarifiant les commentaires de son émissaire, Washington déclare qu'il doit également traiter avec les Houthis car ils contrôlent territoire et population.
  • Les Yéménites ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux à propos de ce qu'ils perçoivent comme un changement dans la politique américaine à l'égard des Houthis

ALEXANDRIE: Washington considère le gouvernement yéménite dirigé par le président Abed Rabbo Mansour Hadi comme le seul gouvernement légitime du pays, mais traite également avec les Houthis soutenus par l'Iran parce qu'ils contrôlent certaines parties du pays et la population qui s'y trouve, a déclaré vendredi le département d'État américain à Arab News.

« Les États-Unis, comme le reste de la communauté internationale, reconnaissent le gouvernement de la République du Yémen, qui est le seul gouvernement légitime et internationalement reconnu au Yémen », dit-il. « Les Houthis contrôlent la population et le territoire et doivent être pris en considération. Ce sont de vrais acteurs politiques au Yémen.

L'assurance de Washington de son soutien au gouvernement yéménite est intervenue un jour après que l'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, a soulevé un tollé lorsqu'il a déclaré que son pays « reconnaît » les Houthis comme une force légitime au Yémen.

"J'ai évoqué à plusieurs reprises la légitimité des Houthis, c'est-à-dire que les États-Unis les reconnaissent comme un acteur légitime", a-t-il déclaré jeudi lors d'une table ronde en ligne organisée par le Conseil national des relations arabo-américaines. « Nous les reconnaissons comme un groupe qui a considérablement avancé. »

Les propos de Lenderking étaient "une atteinte claire aux résolutions locales, arabes et internationales" qui reconnaissent l'autorité du gouvernement yéménite

Ahmed Ayedh, rédacteur en chef de Marib Press

Lorsqu'on lui a demandé s'il était réaliste que les Houthis se plient aux exigences des États-Unis pour qu'ils cessent de combattre, étant donné qu'ils possèdent une quantité d'armes importante et continuent d'avoir le dessus sur les champs de bataille, Lenderking a précisé que certains éléments au sein de la direction des Houthis ont exprimé leur engagement en faveur de la paix et que Washington encourage le groupe à s'engager dans les efforts de paix.

« J'espère et j'encourage les Houthis à soutenir le processus dirigé par l'ONU et les efforts en cours pour appuyer la paix et la transition politique », dit-il.

Le gouvernement yéménite, les politiciens et les journalistes ont exprimé leur consternation quant à ses propos. Un haut responsable du gouvernement, qui a requis l’anonymat, indique à Arab News que le ministre yéménite des Affaires étrangères et le président du parlement ont contacté des responsables de l'ambassade américaine au Yémen pour demander des éclaircissements, qui ont été donnés vendredi matin.

Entretemps, les Yéménites ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux à propos de ce qu'ils perçoivent comme un changement dans la politique américaine à l'égard des Houthis.

Ahmed Ayedh, rédacteur en chef du site d'information Marib Press, qualifie les propos de Lenderking de « coup d'État clair contre les résolutions locales, arabes et internationales » qui reconnaissent l'autorité du gouvernement yéménite, et appelle l'autorité à le boycotter.

Le département d'État américain déclare que les propos de l'envoyé avaient été sortis de leur contexte. En plus de réitérer le soutien du gouvernement américain au gouvernement yéménite, il critique les Houthis qui ont intensifié leurs opérations militaires.

"Nous restons préoccupés par le fait que les Houthis se concentrent davantage sur la guerre et l'exacerbation des souffrances des citoyens yéménites que sur la participation à la résolution du conflit", dit-il.

Les Houthis ont considéré le changement perçu dans le ton américain comme une victoire et se sont engagés à poursuivre leur « résistance ».

Sans mentionner spécifiquement les commentaires de Lenderking, Mohammed Ali Al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême Houthi, exige que la communauté internationale traite le groupe comme le seul représentant légitime du Yémen.

« Grâce à Dieu, le Yémen a gagné grâce à sa ténacité et sa force qui ont acquis sa légitimité et son indépendance », dit-il sur Twitter.

Muammar Al-Eryani, ministre yéménite de l'Information, a déclaré vendredi que les Houthis interprétaient l’approche "douce" de la communauté internationale de la guerre au Yémen et des violations des droits humains par les rebelles comme un feu vert pour poursuivre leurs opérations militaires.

Dans un message sur Twitter, il indique que la milice houthie considère la réponse internationale comme « un encouragement pour son agression et son escalade militaire, les violences contre les Yéménites et les violations des droits humains ».

Il dénonce les activités terroristes de la milice qui, selon lui, menacent la sécurité régionale et internationale, perturbent les efforts de paix et exacerbent les souffrances humaines dans le pays.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Iran promet une réponse si Washington tente de franchir une « ligne rouge »

Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • « Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).
  • L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

GENEVE : L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les États-Unis d'être « complices » des agissements d'Israël en Iran, promettant une riposte si une « ligne rouge » est franchie.

L'armée israélienne mène depuis le 13 juin des frappes sans précédent sur l'Iran, disant vouloir empêcher Téhéran d'obtenir l'arme nucléaire. En riposte, l'Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu'à la fin des attaques.

« Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

« Nous suivons les actions des États-Unis. Et à tout moment, si nous arrivons à la conclusion que les États-Unis sont directement impliqués dans les attaques contre l'Iran, nous commencerons à répondre aux États-Unis », a-t-il prévenu.

Il a également indiqué que l'Iran restait vigilant face aux propos de Donald Trump.

« Nous le prenons en compte dans nos calculs et évaluations », a-t-il dit, affirmant que « si une ligne rouge est franchie, il y aura une réponse ».

Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire. 

L'Iran, qui dément toute intention de fabriquer l'arme nucléaire, a déclaré qu'il riposterait à ce qu'il considère comme une « guerre » lancée par Israël, qu'il accuse d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.

« L'Iran va répondre. L'Iran est déterminé à répondre aux attaques d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, ajoutant que « nous répondons très sérieusement et fermement, et c'est ce que nous faisons maintenant ». 

L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

« Quand vous regardez les positions des différents pays, non seulement ils ne condamnent pas les attaques et l'agression, mais ils essaient aussi de justifier l'agression par des allégations et des excuses infondées. C'est honteux », a-t-il affirmé.

Interrogé sur une possible reprise des négociations, il a indiqué que « pour l'instant, nous n'envisageons aucun scénario, si ce n'est celui de nous défendre ».

Mercredi également, lors de son discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'ambassadeur a mis en garde les soutiens d'Israël.

« Les partisans du régime israélien et les États-Unis en premier lieu devraient savoir que soutenir ce régime signifie soutenir directement les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il dit.


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.