Abstention massive aux régionales, les partis de Macron et de Le Pen en échec

Julien Bayou, Secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et candidat aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France vote à Paris, pour le second tour des élections régionales le 27 juin, 2021. (Photo, AFP)
Julien Bayou, Secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et candidat aux élections régionales à la présidence de la région Ile-de-France vote à Paris, pour le second tour des élections régionales le 27 juin, 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Abstention massive aux régionales, les partis de Macron et de Le Pen en échec

  • Environ les deux tiers, selon les estimations, des quelque 48 millions d'électeurs ne se sont pas exprimés
  • Du côté de la majorité présidentielle (La République en marche), la journée était maussade avec, comme prévu, aucune région gagnée

PARIS: Les Français ont encore boudé les urnes dimanche au second tour des élections régionales, marqué par un échec de l'extrême droite de Marine Le Pen et du parti d'Emmanuel Macron, et permettant à gauche et droite de prétendre à une nouvelle dynamique à dix mois de la présidentielle.

Environ les deux tiers, selon les estimations, des quelque 48 millions d'électeurs ne se sont pas exprimés, à peine moins que la semaine dernière qui avait marqué un record pour des élections depuis le début de la Ve République, en 1958. 

Les bureaux de vote ont fermé à 18H00 GMT.

"Je viens voter, mais ça ne sert à rien", résumait à Strasbourg (est) Hugues Hubert, 66 ans, un retraité du secteur du transport. "Voter pour la présidentielle, d'accord, mais pour les départementales, on ne sait rien. Que vont faire les candidats ? Aucune idée".

"Cette tragédie démocratique doit interpeller l'ensemble des partis politiques", a estimé dans son éditorial le journal de gauche Libération.

Au-delà de cet enseignement sur la démocratie française, ce second tour a confirmé l'échec des partis de Marine Le Pen et d'Emmanuel Macron et le sursaut des partis traditionnels installés de longue date dans le paysage politique local, permettant aux barons de la droite et de la gauche d'affirmer que le suspens est relancé pour la présidentielle de 2022.

Tous les présidents de régions sortants ont d'ailleurs été réélus, sept pour la droite qui apparaît vainqueur, et cinq pour la gauche en France continentale.

L'extrême droite (Rassemblement national, RN) de Marine Le Pen ne remporte pas la seule région pour laquelle il avait une chance, celle de Provence-Alpes Côte d'Azur (Paca, sud-est), qui reste à la droite (Les Républicains, LR), soutenue par la gauche, dans la tradition du "front républicain" que les partis traditionnels suivent depuis des décennies pour empêcher le RN de remporter des élections.

Évoquant l'abstention, une "crise profonde de la démocratie locale", la finaliste de la présidentielle de 2017 a estimé que "la mobilisation est la clé des victoires à venir".

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Evolution de l'abstention aux élections régionales de 1986 au premier tour 2021, estimations selon des instituts de sondage pour le second tour de 2021. (Graphique, AFP)

«Déception» du parti de Macron

Du côté de la majorité présidentielle (La République en marche, LREM), la journée est également maussade avec, comme prévu, aucune région gagnée.

C'est une "déception pour la majorité présidentielle", a admis Stanislas Guerini, le délégué général du parti.

Ces deux partis manquent d'ancrage territorial par rapport à la droite ou la gauche modérée, alliée à l'extrême gauche et aux écologistes.

Ces partis "traditionnels" avaient un peu disparu du paysage médiatique ces dernières années, après l'élection du centriste Emmanuel Macron à la présidence en 2017. 

Plusieurs ténors de la droite vont désormais prendre le vent de leur victoire aux régionales pour affirmer que les cartes de la présidentielle peuvent être rebattues alors que les sondeurs prédisent une finale Macron/Le Pen.

"Maintenant, tout le monde a compris que la présidentielle est désormais un match à trois.", a estimé Xavier Bertrand, ancien ministre de droite, vainqueur dans la région des Hauts-de-France (Nord) et déjà candidat pour 2022, dans le journal Les Echos. 

La gagnante de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (droite), et celui de la région Auvergne-Rhône Alpes (centre), Laurent Wauquiez (droite), vont aussi se positionner. "Une équipe de France de la droite et du centre a émergé, j'y prendrai toute ma part", a prévenu Mme Pécresse.

Quid à gauche?

En face, les sortants de gauche l'emportent aussi dans plusieurs régions, avec ou sans le soutien de l'extrême gauche ou des écologistes d'EELV.

"Il y a une gauche qui est en train de reconquérir un espace", a estimé le secrétaire national du PS Olivier Faure, estimant que son parti en était une "force motrice" qui doit "rassembler l'ensemble de la gauche et des écologistes pour pouvoir aller vers l'élection présidentielle".

"L'écologie est la seule force en dynamique", s'est de son côté félicité le secrétaire national d'EELV Julien Bayou.

Ce retour en force du clivage gauche/droite doit toutefois être analysé avec prudence.

"Les partis traditionnels bénéficient du grand maillage territorial qu'ils ont maintenu. Le clivage gauche/droite persiste au niveau des institutions locales mais n'a pas de traduction pour l'instant au niveau national", estimait avant le scrutin Jérôme Sainte-Marie, le président de l'institut de sondage PollingVox.

Pour l'éditorialiste du journal de droite Le Figaro en revanche, "par ce qu'elles révèlent de l'état de l'opinion autant que par les effets qu'elles ne manqueront pas de produire, ces élections régionales rebattent fortement les cartes politiques qu'on disait déjà distribuées".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.