Du «jamais vu»: une vague de chaleur record accable le nord-ouest américain

Des pompiers et les civils se dirigent vers une rangée de bateaux sur le lac Washington à Seattle le 26 juin 2021 pendant la canicule. (Photo, Reuters/Karen Ducey)
Des pompiers et les civils se dirigent vers une rangée de bateaux sur le lac Washington à Seattle le 26 juin 2021 pendant la canicule. (Photo, Reuters/Karen Ducey)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Du «jamais vu»: une vague de chaleur record accable le nord-ouest américain

  • Une professeure à l'Université de Washington affirme que cette vague de chaleur offre un avant-goût du changement climatique
  • Les organisateurs d’un triathlon Ironman ont prévu quelque 28 tonnes de glace dans les stations d'hydratation

PORTLAND, Oregon : Intense. Prolongée. Record. Inégalée. Anormale. Dangereuse.

C'est ainsi que le Service météorologique national (NWS) décrit la vague de chaleur historique s’est abattue sur le nord-ouest du Pacifique, et qui propulse les températures diurnes dans les trois chiffres fahrenheit, perturbe les épreuves de qualification olympique, et bat des records de chaleurs dans des endroits peu habitués à une la chaleur extrême.

Dans l'Oregon, Portland a vu le mercure atteindre les 112 degrés Fahrenheit (44,4 degrés Celsius) dimanche. Une température qui bat le record de 108 degrés Fahrenheit (42,2 degrés Celsius) établi la veille.

Dimanche après-midi à Eugene, les essais d'athlétisme de l’équipe olympique ont été interrompus et les fans invités à évacuer le stade en raison de la chaleur extrême. Le NWS y a enregistré 110 F (43,3 C), un record historique qui remplace les 108 F (42,2 C) atteints dans le passé.

La capitale de l'Oregon, Salem, a également enregistré la température la plus élevée de son histoire dimanche avec 112 F (44,4 C), soit 4 degrés de plus que la dernière observée.

La température a atteint 103 F (39,4 C) à l'aéroport international de Seattle-Tacoma dimanche. Encore un record historique selon le NWS qui ajoute que c’est la première fois que la région enregistre deux jours consécutifs dans les trois chiffres depuis que les premiers registres en 1894.

Des records vont continuer à être battus à travers la région dans la journée de lundi, avant de commencer à se refroidir mardi.

La canicule s’est accompagnée de coupures de courant. Portland General Electric a fait état de près de 3 000 clients sans électricité dans la région dimanche après-midi. Puget Sound Energy a signalé une panne chez 3 400 clients dans le grand Seattle.

La vague de chaleur s'est étendue à la Colombie-Britannique. La température à Lytton, un village dans la province canadienne, a marqué un nouveau record historique national avec 115 F (46,1 C).

Un avertissement de canicule est en vigueur pour la majeure partie de l'ouest du Canada. L'agence météorologique national indique que de nombreux records de température quotidiens ont été battus en Colombie-Britannique, une province située au nord de l'État de Washington.

La chaleur était telle à Seattle dimanche que le service municipal chargé des parcs a fermé une piscine communautaire au sud de la ville en raison des températures «dangereuses de la surface de la terrasse».

Le comté de King a été contraint de fermer plusieurs sites de dépistage de la Covid-19.

Seattle a ouvert un grand nombre de bibliothèques publiques dimanche, une mesure qu’elle répétera lundi afin d’offrir des centres de refroidissement supplémentaires, explique le Seattle Times.

Les trains légers sur rail de Seattle risquent de fonctionner à des vitesses réduites en raison de la chaleur excessive sur les voies. Les retards occasionnés pourraient se poursuivre jusque dans la semaine, affirme Sound Transit.

La vague de chaleur s'est étendue vers l'Idaho où des températures supérieures à 100 F (38 C) sont prévues à Boise pour une durée de sept jours à partir de lundi.

L'Ontario en Oregon, une ville près de la frontière de l'Idaho, peut s’attendre à une semaine de températures à trois chiffres au moins, avec un maximum de 109 F (42,8 C) prévu pour mercredi, selon les météorologistes.

Les villes rappellent aux résidents que des piscines, des pataugeoires et des centres de refroidissement sont prêts à les accueillir. Elles exhortent les gens à s’hydrater, à garder un œil sur leurs voisins et à éviter les activités qui demandent un effort physique.

Près de 3 000 athlètes ont toutefois participé dimanche à un triathlon Ironman à Coeur d'Alene, Idaho. Le départ de la course a été avancé jusqu'à 5 heures du matin. L'événement comprend une portion de natation de 2,4 milles (3,9 kilomètres), une portion de cyclisme de 112 milles (180 kilomètres), ainsi qu’un marathon de 26,2 milles (42 kilomètres).

Les organisateurs de la course ont prévu quelque 62 000 livres (28 000 kilogrammes) de glace dans les stations d'hydratation, préparé des stations de brumisation, et ont distribué des serviettes froides aux athlètes, a rapporté KHQ-TV.

Le service d'incendie de Coeur d'Alene a augmenté le nombre de pompiers et des ambulanciers paramédicaux sur les lieux, en prévision des cas de déshydratation supplémentaires qui ne manquent pas de ponctuer l'événement. Plutôt que les dix-sept pompiers habituels, l’équipe en comptait 60 dimanche, d’après KREM-TV.

Le coordinateur médical d’Ironman, Stan Foster, se souvient que 525 personnes ont visité la tente des soins infirmiers lors de l’édition de 2015, quand les températures ont également atteint les 100 fahrenheit. Cinq individus ont dû être transférées à l’hôpital, ajoute-t-il au télédiffuseur.

«La chose la plus importante que nous disons aux gens est, d’abord, n'essayez pas d'établir un record. Ne vous pressez pas. Profitez de votre journée. Il va faire chaud», dit-il. «Et deuxièmement, buvez, et pas que de l'eau».

Le service météorologique national à Coeur d'Alene estime que la météo de cette semaine «verra probablement l'une des vagues de chaleur les plus extrêmes et les plus prolongées de l'histoire consignée dans le nord-ouest».

La météo caniculaire est causée par un «dôme de chaleur» élargi qui plane au-dessus du nord-ouest du Pacifique. Kristie Ebi, une professeure à l'Université de Washington qui étudie le réchauffement climatique et ses effets sur la santé publique, affirme que cette vague de chaleur, subie en une journée, offre un avant-goût de l'avenir, alors que le changement climatique remodèle les conditions météorologiques mondiales.

Les températures élevées sont prévues de se déplacer vers l'ouest du Montana à partir de lundi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.


L'ONU appelle à « relancer le moteur du développement » face au « chaos climatique » et aux conflits

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
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  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement »
  • « Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres.

SEVILLE, ESPAGNE : Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement », alors que le monde est confronté à un « chaos climatique », à une multiplication des conflits et à un ralentissement économique global. Il s’exprimait lors de l’ouverture de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tient à Séville, dans le sud de l’Espagne, sous une chaleur accablante.

« Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres. Il a dressé un tableau sombre de la situation mondiale : « Un monde où la confiance s’effrite, où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Un monde ralenti par les tensions commerciales, des budgets d’aide amputés, secoué par les inégalités, la crise climatique et des conflits déchaînés. »

Face à ces défis, le chef de l’ONU a insisté sur la nécessité d’« accélérer les investissements à la hauteur des enjeux » afin de « réparer et relancer » la dynamique du développement. Il a rappelé que « les deux tiers des objectifs de développement durable » adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 accusaient déjà un sérieux retard.

« Il ne s’agit pas seulement d’une crise de chiffres, mais d’une crise humaine », a-t-il martelé, appelant les États à renforcer la mobilisation des ressources domestiques et à investir dans les domaines à fort impact, tels que l’éducation, la santé et les énergies renouvelables.

Jusqu’à jeudi, la conférence réunit quelque 50 chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, aux côtés des dirigeants des principales institutions financières internationales et de plus de 4 000 représentants de la société civile. Il s’agit de la quatrième conférence de ce type depuis 2002.

L’un des objectifs centraux de cette rencontre est de trouver des solutions concrètes au déficit de financement auquel font face les pays du Sud. Selon l’ONU, ce manque est estimé à 4 000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

Ce sommet intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’aide internationale, fragilisée notamment par la réduction drastique des fonds alloués à l’aide humanitaire par l’administration de Donald Trump. L’ancien président américain avait en effet supprimé 83 % du budget de l’USAID consacré aux programmes de développement à l’étranger, mettant en péril de nombreux projets dans les pays les plus vulnérables.


Ottawa annule une taxe visant les géants de la tech, reprise des négociations avec Washington

Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
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  • Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis
  • Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain

Ottawa, Canada: Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis, et la reprise des négociations en ce sens rompues deux jours plus tôt par Donald Trump.

Le ministre canadien des Finances, François-Philippe Champagne, "a annoncé aujourd'hui (dimanche, NDLR) que le Canada annulerait la taxe sur les services numériques (TSN)", selon un communiqué du gouvernement. Celui-ci précise que la reprise des négociations doit déboucher sur un accord commercial avec Washington d'ici au 21 juillet.

Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain, qui avait qualifié de "coup direct et évident" porté au Etats-Unis la taxe d'Ottawa visant les géants du numérique.

Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles, devait entrer en vigueur lundi et toucher particulièrement les poids lourds américains de la tech.

Elle ciblait notamment les mastodontes Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon ou Microsoft. Ceux-ci sont accusés de profiter du caractère immatériel de leur activité pour échapper à l'impôt.

"Retirer la taxe sur les services numériques fera avancer les discussions et appuiera nos efforts pour créer des emplois et bâtir de la prospérité", a estimé sur X le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.

Donald Trump et la Maison Blanche n'ont pas réagi dans l'immédiat.

La TSN avait été adoptée l'an dernier à titre temporaire, dans l'attente de l'aboutissement de négociations internationales sur la taxation des multinationales.

Cette taxe ciblait les acteurs du numérique qui génèrent un chiffre d'affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens, et des revenus annuels au Canada supérieurs à 20 millions de dollars canadiens.

- Droits de douane -

Vendredi, Donald Trump avait qualifié la TSN de "scandaleuse" sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient au Canada, dans les sept jours, le niveau des droits de douane qui lui serait imposé.

Le Premier ministre canadien Mark Carney avait promis en retour de "continuer à mener ces négociations complexes, dans l'intérêt supérieur des Canadiens".

Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier, l'administration américaine a annoncé –- puis suspendu, dans l'attente de négociations -– plusieurs taxes sur les importations canadiennes aux Etats-Unis, tandis que le Canada a riposté en imposant des droits de douane.

Le président américain a visé en particulier les secteurs canadiens de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium, alors que les Etats-Unis et le Canada sont, avec le Mexique, membre d'un accord de libre-échange (ACEUM ou USMCA en anglais).

Les relations entre Ottawa et Washington se sont détériorées sous le second mandat de Donald Trump, qui a demandé à plusieurs reprises que le Canada devienne le 51e Etat américain.