Immeuble effondré à Surfside: un «séisme», une fuite effrénée et des questions

Joe Biden entend remercier les équipes de secouristes « qui travaillent sans relâche et rencontrer les familles forcées d'endurer cette terrible tragédie », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki (Photo, AFP)
Joe Biden entend remercier les équipes de secouristes « qui travaillent sans relâche et rencontrer les familles forcées d'endurer cette terrible tragédie », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Immeuble effondré à Surfside: un «séisme», une fuite effrénée et des questions

Joe Biden entend remercier les équipes de secouristes « qui travaillent sans relâche et rencontrer les familles forcées d'endurer cette terrible tragédie », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki (Photo, AFP)
  • «C'était comme un séisme. On était, mon mari et moi, en train de dormir, et on a été réveillés par le bâtiment qui tremblait, très violemment», explique Janette Aguero, 46 ans
  • Accompagné de sa femme Jill Biden, le président Joe Biden sera à Surfside jeudi, aux côtés des familles dans la douleur

SURFSIDE: « Comme un séisme »: jeudi 24 juin vers 01H20 du matin, Janette Aguero est réveillée en sursaut par un vacarme assourdissant. 55 appartements du complexe résidentiel Champlain Towers, à Surfside près de Miami, viennent de s'effondrer, provoquant l'une des plus graves catastrophes urbaines de l'histoire des Etats-Unis. 

« C'était comme un séisme. On était, mon mari et moi, en train de dormir, et on a été réveillés par le bâtiment qui tremblait, très violemment », explique Janette Aguero, 46 ans. Par la fenêtre, elle ne voit qu'un nuage de poussière. 

Avec son époux, Alberto, et ses deux enfants, Janette passe une semaine de vacances dans l'appartement de ses beaux-parents au 11e étage de l'immeuble, côté rue.  

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En «mode survie», la famille atteint le niveau du garage, s'avance vers «un gros tas de gravas», trouve une brèche et court vers la plage où elle se sent en sécurité. C'est là que Janette Aguero « craque » et éclate en sanglots. «Il y avait trop d'émotions», dit-elle (Photo, AFP)

Au nord de Miami Beach, Surfside, 6 000 habitants, est connu pour ses plages de sable blanc qui en font une destination pour les touristes aisés et les retraités. La ville abrite aussi une importante communauté juive. 

Construit en bord de plage, le béton beige du Champlain Towers, haut de 12 étages et construit en 1981, détone au milieu des complexes résidentiels modernes aux façades de verre. 

La résidence compte 136 appartements, habités par des propriétaires ou mis en location. Ce sont les unités avec vue sur la mer qui se sont écroulées pour une raison encore indéterminée. 

En dix minutes, les pompiers sont sur place. De son balcon, Alberto Aguero leur demande quoi faire. « Si vous pouvez partir, partez », lui répondent-ils. 

En sortant de l'appartement, « la moitié du palier à notre gauche est parti, on voit la mer », dit le fils, Justin Willis. Les escaliers sont encore là « mais à moitié détruits, il manque parfois des marches ».   

La descente semble interminable. « Il ne faut pas penser à regarder vers l'extérieur, je me concentre sur mes pieds », raconte le jeune homme de 22 ans.  

En « mode survie », la famille atteint le niveau du garage, s'avance vers « un gros tas de gravas », trouve une brèche et court vers la plage où elle se sent en sécurité. C'est là que Janette Aguero « craque » et éclate en sanglots. « Il y avait trop d'émotions », dit-elle. 

« Espoir »  

Les résidents réfugiés sur leur balcon sont évacués par échelles. Les opérations de recherches parmi les décombres commencent, à la main en surface, et dans les sous-sols. 

Dans la nuit, un adolescent est sorti vivant des décombres. Un premier bilan fait état d'un mort et 99 personnes portées manquantes. 

Dès les premières heures du jour, le centre communautaire de la ville, quelques rues plus au nord, est transformé en centre de réunification pour les familles des disparus. Les évacués, comme la famille Aguero, y viennent également pour trouver un logement temporaire. 

Les volontaires affluent pendant la journée, des boissons, de la nourriture, des couvertures et des produits de première nécessité sont distribués, tandis que les familles signalent leurs proches qui étaient censés être dans leur appartement. 

Bettina Obias, sans nouvelles de sa tante et son oncle, a donné un échantillon d'ADN. Les autorités « en ont besoin pour vérifier quel corps appartient à quelle famille », dit-elle. 

Les opérations sont perturbées par les orages et par un incendie dans les sous-sols, qui sera maîtrisé samedi. 

Vendredi, le bilan passe à quatre morts et 159 disparus. La maire du comté de Miami-Dade, Daniella Levine Cava, affirme qu'il y a « encore un espoir » de retrouver des survivants malgré l'ampleur des dégâts. 

Mais cet espoir s'amenuise à mesure que les jours passent, malgré les engins mécaniques déployés sur le site où des centaines de pompiers, aidés d'équipes cynophiles, fouillent minutieusement les décombres.  

Mardi matin, le bilan s'établissait à 11 morts et plus de 150 personnes manquant à l'appel. 

« Enquête poussée »  

Dès samedi, de premières questions se posent sur l'intégrité du bâtiment, sur lequel des travaux de remise aux normes étaient en cours. Une étude de 2020 souligne que l'immeuble avait subi un affaissement « très subtil » dans les années 1990. Pour les autorités, ces travaux ne sont pas à l'origine de la catastrophe et l'auteur de cette étude confie à CNN ne pas savoir si l'effondrement était « prévisible ». 

La fiabilité de l'immeuble est de nouveau remise en cause par un rapport de 2018, qui notait alors des « dommages structurels majeurs » et des « fissures » dans les colonnes de béton au sous-sol. Et selon une lettre datée du 9 avril, adressée à l'assemblée des copropriétaires, sa présidente s'alarmait de l'état « dégradé » de l'immeuble. 

Janette Aguero se rappelle que « le garage a toujours semblé en mauvais état, il y avait des fissures, il était tout le temps inondé ». 

Les autorités ont promis une « enquête poussée et complète », alors que l'inquiétude porte aussi sur le complexe jumeau de Champlain Towers North, construit au même moment par le même promoteur, à un pâté de maison. 

Accompagné de sa femme Jill Biden, le président Joe Biden sera à Surfside jeudi, aux côtés des familles dans la douleur. Il entend remercier les équipes de secouristes « qui travaillent sans relâche et rencontrer les familles forcées d'endurer cette terrible tragédie », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki.  


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.