Castex, un an tout-terrain au service de Macron

Dans cette photo d'archive prise le 03 août 2020, le Premier ministre français Jean Castex pose à l'Hôtel Matignon à Paris. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 03 août 2020, le Premier ministre français Jean Castex pose à l'Hôtel Matignon à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Castex, un an tout-terrain au service de Macron

  • Les régionales ont aussi été l'occasion de tremper un doigt dans la marmite politicienne, en annonçant lui-même l'accord en PACA entre la majorité et le président LR sortant Renaud Muselier
  • «Moi je suis un type très simple», se plaît à répéter le Premier ministre rappelant volontiers dans la même phrase qu'il n'avait «pas demandé à être ici»

PARIS: Inconnu nommé contre toute attente à Matignon il y a un an, Jean Castex s'est fait une place par sa gestion de la crise sanitaire et son activisme forcené, sans risquer de faire de l'ombre à Emmanuel Macron.

"Moi je suis un type très simple", se plaît à répéter le Premier ministre, 56 ans, rappelant volontiers dans la même phrase qu'il n'avait "pas demandé à être ici", au poste où le président vient de le confirmer.

Le 3 juillet 2020, quand la silhouette longiligne d'Edouard Philippe quitte Matignon, la France découvre en même temps le nom et le visage de son nouveau Premier ministre, un haut fonctionnaire issu de la droite à la réputation de techno efficace, qui vient de piloter le déconfinement de mai 2020. Un maigre CV de maire de la petite ville de Prades, dans les Pyrénées-orientales, ex-secrétaire général adjoint à la présidence sous Nicolas Sarkozy, un phrasé un peu suranné mâtiné d'accent du sud-ouest et des références au "gaullisme social" qui en font une sorte d'incongruité dans une macronie biberonnée à la modernité.

"Castex, il a gagné au loto, pour lui c'est Noël tous les jours", pouffe ainsi un ministre avec une pointe de condescendance.

 

Castex entendu par la CJR dans l'enquête visant Dupond-Moretti

Le Premier ministre Jean Castex a été entendu en juin par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) dans l'enquête pour "prise illégale d'intérêts" qui vise le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, ont indiqué mardi à l'AFP Matignon et une source judiciaire, confirmant une information du Canard enchaîné.

Le chef du gouvernement a été entendu le 7 juin comme témoin, ont confirmé ces deux sources.

Selon le Canard enchaîné, le garde des Sceaux devrait être prochainement convoqué par les magistrats de la CJR, seule juridiction habilitée à juger des ministres pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions, en vue d'une mise en examen.

Contacté par l'AFP, l'entourage de M. Dupond-Moretti a dit n'avoir "aucune information, aucun commentaire" à faire sur une éventuelle convocation.

La CJR a ouvert en janvier une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts" après avoir reçu des plaintes déposées en décembre par trois syndicats (Union syndicale des magistrats, Syndicat de la magistrature, Unité magistrats SNM FO) et l'association Anticor sur de possibles conflits d'intérêts entre son action de ministre de la Justice et ses activités passées d'avocat, ce que le ministre conteste.

Au cœur des accusations figure l'enquête administrative ordonnée par le ministre en septembre sur trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans l'affaire dite "Bismuth".

Pendant ces investigations menées durant environ six ans, des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs pénalistes, dont celles du futur ministre, avaient été examinées. Encore avocat, M. Dupond-Moretti avait dénoncé des "méthodes de barbouzes".

Face à la polémique, une inspection générale diligentée par sa prédécesseure place Vendôme Nicole Belloubet avait globalement dédouané le PNF.

Les syndicats reprochent également au ministre Dupond-Moretti d'avoir ouvert une autre enquête administrative sur le magistrat Edouard Levrault. Après la cessation de ses fonctions comme juge d'instruction à Monaco, ce dernier avait dénoncé des pressions dans ses enquêtes.

Avant de devenir ministre, M. Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un policier mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.

Certes, quand il s'agit de mesurer l'empreinte de M. Castex, il est difficile d'échapper à la comparaison avec son prédécesseur, parti au zénith d'une popularité construite en quelques mois lors de la crise du Covid. "La statue du commandeur est difficile à bouger", confirme un ponte de la majorité.

Pour se distinguer, M. Castex a endossé pleinement son rôle de paratonnerre pour le président: quand M. Philippe se faisait messager des bonnes nouvelles lors du premier déconfinement, charge à M. Castex, l'hiver venu, de monter au front pour égréner d'une conférence de presse à l'autre l'interminable liste des restrictions en tous genres, à mesure que la situation sanitaire et sa propre courbe dans les sondages se dégradent. 

"Il a trouvé la place du protecteur: quand il y a une balle, il lève la main pour l'attraper", métaphorise ainsi un proche du chef de l'Etat, tout en saluant "l'hyper investissement" de M. Castex.

C'est là l'autre marque de fabrique du Premier ministre: avec 180 déplacements en 12 mois, M. Castex a entrepris de sillonner la France des sous-préfectures et des zones blanches, autant désireux de suturer les relations entre l'exécutif et les territoires que de promouvoir l'action gouvernementale. "Dès que je vais en province, je suis heureux", clame-t-il, revendiquant sa qualité d"homme de terrain" face aux "yakafaukon".

«Grains de sable»

Avec ses manières décontractées et conviviales, ses passions pour le rugby, les trains, Georges Brassens et sa collection de revues d'histoire, "les Français se reconnaissent en lui", assure une ministre, pestant contre les critiques parisiennes sur son style. 

A Matignon, où il habite avec deux de ses quatre filles, son épouse et sa petite chienne Luna, M. Castex a théorisé avec humour le flux continu des contrariétés: "Je passe ma vie à gérer des grains de sable, je pourrais en faire un désert".

Parmi ces grains de sable, les multiples soubresauts de l'épidémie, dont la campagne vaccinale, qui en font un "Premier ministre très sanitaro-centré", comme l'observe un conseiller de M. Macron.

De fait, M. Castex tente d'élargir sa gamme, insistant volontiers sur la sécurité, la dialogue social, la mise en oeuvre du plan de relance ou encore affirmant qu'il voit "parfaitement ce qu'il faut faire" en matière de réforme de retraites, lui qui avait épluché le dossier entre 2007 et 2009 au cabinet du ministre du Travail Xavier Bertrand.

Les régionales ont aussi été l'occasion de tremper un doigt dans la marmite politicienne, en annonçant lui-même l'accord en PACA entre la majorité et le président LR sortant Renaud Muselier.

Mais de quel poids dispose-t-il réellemment face à un président "qui gouverne lui-même toute les semaines en Conseil de défense", dixit un ministre, à quelques poids-lourds remuants au sein même de son gouvernement et à une majorité parlementaire rodée et parfois indocile?

"Castex a un management d'équipe", loue un proche du président. "Mais à l'inverse il a un problème d'autorité", souligne-t-il, constatant que "Matignon n'est plus la machine de guerre" qu'elle fut avec Edouard Philippe et sa garde prétorienne. De quoi concentrer, plus que jamais, la décision à l'Elysée.


L'Assemblée condamne le «massacre» d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris

Des gens regardent les chaussures des manifestants abandonnées après que la police française, sous les ordres du chef de la police parisienne, Maurice Papon, a attaqué une manifestation pacifique rassemblant entre 20 000 et 30 000 partisans du Front de Libération Nationale (Photo, AFP).
Des gens regardent les chaussures des manifestants abandonnées après que la police française, sous les ordres du chef de la police parisienne, Maurice Papon, a attaqué une manifestation pacifique rassemblant entre 20 000 et 30 000 partisans du Front de Libération Nationale (Photo, AFP).
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  • Le vote des députés intervient quelques semaines après l'annonce par l'Elysée d'une visite d'Etat du président algérien, Abdelmadjid Tebboune
  • La proposition de résolution portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés

PARIS: Un "vote pour l'histoire". L'Assemblée a approuvé jeudi une proposition de résolution condamnant le "massacre" du 17 octobre 1961 à Paris, au cours duquel entre une trentaine et plus de 200 manifestants algériens sont morts selon les historiens.

Le texte, qui a une portée avant tout symbolique, "condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961". Il "souhaite" en outre "l’inscription d’une journée de commémoration (de ce) massacre" à "l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles".

La proposition de résolution portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés, essentiellement issus de la gauche et de Renaissance. Onze ont voté contre, tous membre du Rassemblement national.

A l'origine du texte, Mme Sebaihi a salué par avance un "vote pour l'histoire", représentant la "première étape" du "travail pour la reconnaissance de ce crime colonial, pour la reconnaissance de ce crime d'Etat".

Le terme - "crime d'Etat" - ne figure pas dans la proposition de résolution, issue d'un minutieux travail d'écriture avec le parti présidentiel et l'Elysée pour parvenir à un texte consensuel, sur un sujet toujours hautement inflammable en France comme en Algérie.

La proposition a été "ciselée mot par mot", afin d'être en "cohérence" avec les positions de la France, avait expliqué à l'AFP l'ancien député Renaissance Philippe Guillemard, qui avait travaillé sur ce texte avec Mme Sebaihi avant de passer le relai à Mme Delpech.

Le vote des députés intervient quelques semaines après l'annonce par l'Elysée d'une visite d'Etat du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, "fin septembre-début octobre".

Des corps «jetés dans la Seine»

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure a évoqué dans son discours une manifestation "réprimée dans la violence par les services agissant sous l'autorité du préfet de police de l'époque, Maurice Papon", au cours de laquelle "outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines (de personnes) furent tuées, leurs corps jetés dans la Seine".

"Ayons aujourd'hui à cette tribune une pensée pour ces victimes et leurs familles frappées de plein fouet par l'engrenage de la violence", a-t-elle dit, sous les yeux de représentants des collectifs qui plaident depuis plusieurs années pour cette reconnaissance.

Elle a rappelé le travail de mémoire déjà accompli pour reconnaître le massacre. En 2012, le président François Hollande avait rendu "hommage aux victimes" d'une "sanglante répression" s'étant abattue sur ces femmes et hommes manifestant pour "le droit à l'indépendance".

Son successeur Emmanuel Macron a déclaré en octobre 2021 que "les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République".

Mme Faure a cependant émis des réserves quant à l'instauration d'une journée de commémoration, soulignant que trois dates existent déjà pour "commémorer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie".

"Beaucoup reste à faire pour écrire cette histoire, mais c'est à mon sens la seule façon de bâtir une réconciliation sincère et durable. Je pense important de laisser l'histoire faire ce travail avant d'envisager une nouvelle journée commémorative spécifique pour les victimes du 17 octobre 61", a-t-elle dit.

Des réserves partagées par les groupes MoDem et Horizons, membres de la majorité, pour qui le "travail historique doit continuer", et qui avaient laissé la liberté de vote à leurs représentants.

L'ensemble des prises de parole ont traduit la volonté des députés de rendre hommage aux victimes du 17 octobre et de reconnaître la responsabilité des autorités dans le massacre, à l'exception notoire de celle du député RN Frank Giletti, qui a fustigé des "accusations unilatérales" et une "repentance à outrance", s'appuyant sur des "mensonges".

"En proposant cette résolution, vous placez vos pas dans ceux d'Emmanuel Macron, lui qui n'a eu de cesse de s'agenouiller devant le gouvernement algérien, lui qui s'attelle à mortifier son propre pays par des repentances continues devenues insoutenables", a-t-il dénoncé. "Scandaleux", a répliqué une voix dans l'hémicycle. Aucun député LR ne s'est exprimé.


JO-2024: dans les transports parisiens, la fracture sociale se fera aussi sentir

Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
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  • Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale
  • De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame

PARIS: Prendre son vélo, marcher, télétravailler ou carrément partir de Paris: les habitants de la région parisienne sont prévenus, il faudra adapter ses usages pour soulager les transports pendant les Jeux olympiques. Ces injonctions ne s'adressent pourtant qu'aux plus privilégiés, nombre d'usagers n'ayant pas le luxe de ces options.

"Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé". La phrase de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a soulevé quelques sourcils lundi lors de la présentation du plan de transport détaillé des Jeux olympiques.

A gauche, des élus de la région ont pointé du doigt une forme de déconnexion par rapport aux habitants de la lointaine banlieue, obligés de venir travailler à Paris.

Du côté Mme Pécresse, on défend une parole de bon sens, puisque "un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, donc on espère qu'entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied".

Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale. De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame.

Capharnaüm

La ligne 10 du métro, qui traverse les beaux quartiers parisiens et achève sa course dans ceux chics de Boulogne-Billancourt, est de celle-là. Avec la 9, elle n'est pas dimensionnée pour desservir Roland-Garros et le Parc des Princes simultanément, où se dérouleront des épreuves de tennis, boxe et football.

"J'appréhende beaucoup parce que ça va être un cirque indescriptible", anticipe Arthur Poly, enseignant-chercheur de 36 ans en attente de son métro à la station Motte-Picquet-Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris.

Il sera contraint de travailler pendant la période de compétition (26 juillet au 11 août). Sa solution pour éviter le "capharnaüm" annoncé? "Plutôt la marche, je peux avoir des horaires que je décide, donc je peux me permettre de prendre du temps et marcher, ce qui me fera du bien", concède cet habitant du 5e arrondissement.

Marie-Claude, retraitée de 73 ans et usagère régulière de la 10, se rendra dans sa maison de vacances. Quant à Coline, qui travaille dans la cyber-sécurité, "c'est le télétravail qui nous est recommandé", assure-t-elle. "Il faudra peut-être en faire un peu plus que d'habitude", mais elle se réserve la possibilité d'aller travailler en dehors de Paris, "si j'en ai marre d'être chez moi".

Supporter et subir

Plus au nord, l'ambiance change radicalement sur la 13, éternelle ligne malade et surchargée du réseau. Elle dessert des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, et surtout, le Stade de France, qui se remplira et se videra jusqu'à trois fois par jour pendant les JO. Là aussi les travailleurs du quotidien sont invités à éviter de l'emprunter.

"Quitter Paris pendant les JO? Mais pour aller où?", s'étonne Christian Boukassa lorsqu'on lui pose la question sur le quai de la station La Fourche. Cet ouvrier du bâtiment de 43 ans habite en lointaine banlieue, et met 45 minutes tous les jours pour se rendre sur son chantier, à Saint-Denis.

Ni télétravail, ni marche à pied ou vélo ne sont envisageables, sans parler d'une hypothétique résidence secondaire. Pour éviter les désagréments, "je vais taper sur mon GPS et changer d'itinéraire", suppose-t-il.

"Déjà sans les JO, la ligne 13 est bondée", se résigne Nafi Olouchy, 62 ans et infirmière à l'hôpital. Elle non plus n'a d'autre choix que de travailler pendant les Jeux, car les fonctionnaires de l'hôpital publics sont fortement incités à ne pas poser leurs congés sur cette période. "Je vais devoir supporter et subir le trafic pendant la période des JO, et tous mes collègues aussi d'ailleurs", précise-t-elle.

Yaya Fofana, préparateur de colis habitant Saint-Ouen, est résigné: "ça va être compliqué", glisse-t-il. Pour autant, ce sera "une grande fête", veut-il retenir. "Moi j'adore les Jeux olympiques", lance-t-il avant de s'insérer difficilement avec son fils en poussette dans une rame bondée.


Voile à l'école: plainte et vague d'indignation après le départ d'un proviseur menacé de mort

Les élèves arrivent au lycée Maurice Ravel à Paris, le 1er septembre 2015, pour la rentrée. PHOTO AFP / KENZO TRIBOUILLARD (Photo par KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Les élèves arrivent au lycée Maurice Ravel à Paris, le 1er septembre 2015, pour la rentrée. PHOTO AFP / KENZO TRIBOUILLARD (Photo par KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
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  • Le proviseur «a tout simplement fait son travail» en demandant «à une jeune femme d'appliquer la loi, c'est-à-dire de retirer son voile dans l'établissement scolaire», a souligné Attal
  • Un jeune homme de 26 ans, originaire des Hauts-de-Seine, a été arrêté et doit être jugé le 23 avril à Paris pour avoir menacé de mort le chef d'établissement sur internet

PARIS: L'annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu'elle enlève son voile, a suscité une vague d'indignation, jusqu'au Premier ministre qui a annoncé mercredi une plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre la jeune femme.

"L'Etat, l'institution, sera toujours aux côtés de ses agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d'entrisme islamiste dans nos établissements scolaires", a affirmé Gabriel Attal sur TF1, après avoir reçu dans l'après-midi le proviseur avec sa ministre de l'Education Nicole Belloubet.

"J'ai décidé que l'Etat allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse", a-t-il déclaré. "Il ne faut rien laisser passer", selon le Premier ministre qui a rappelé les morts de Dominique Bernard et Samuel Paty, deux enseignants tués dans des attentats islamistes.

Le proviseur "a tout simplement fait son travail" en demandant "à une jeune femme d'appliquer la loi, c'est-à-dire de retirer son voile dans l'établissement scolaire", a encore souligné Gabriel Attal, en vertu de la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l'école de 2004.