A Paris, un centre de vaccination éphémère adapté aux livreurs

Une femme passe devant un centre de vaccination en plein air mis en place par la Croix-Rouge française place de la République à Paris le 29 juin 2021. Fonctionnant sans rendez-vous, le centre donne la priorité aux chauffeurs-livreurs. BUREAU MARTIN / AFP
Une femme passe devant un centre de vaccination en plein air mis en place par la Croix-Rouge française place de la République à Paris le 29 juin 2021. Fonctionnant sans rendez-vous, le centre donne la priorité aux chauffeurs-livreurs. BUREAU MARTIN / AFP
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

A Paris, un centre de vaccination éphémère adapté aux livreurs

  • La place de la République à Paris accueille depuis lundi et pour quelques jours un centre de vaccination contre le Covid-19
  • Les médiateurs de la Croix-Rouge déambulent pour convaincre les publics précaires, et en particulier les livreurs à vélo, nombreux sur ce lieu de passage, d'aller se faire vacciner

PARIS : Point de passage et de rassemblement des coursiers franciliens, la place de la République à Paris accueille depuis lundi et pour quelques jours un centre de vaccination contre le Covid-19, qui cible en priorité ce public précaire.

Casquette noire et blanche, lunettes bleues et tatouages aux mollets, Mauricio affiche un style de sportif décontracté. "Ca fait pas mal, j'imagine ? Je vais pas pleurer ?", demande ce Mexicain de 35 ans, en France depuis 2013, au moment de se faire vacciner. Avant de relativiser: "Je me suis déjà fait piquer par un scorpion..."

Livreur pour un sous-traitant de La Poste, cet architecte de formation s'est fait vacciner à l'improviste, en quelques minutes, dans l'un des 4 barnums installés pour 5 jours minimum - le test pourrait être reconduit - dans un coin de la place, célèbre pour sa monumentale statue et ses manifestations. "Je travaillais, je suis passé prendre un café, j'ai vu le centre, des gens m'ont appelé: +Viens te faire vacciner+!"

«Je vais réfléchir»

Les médiateurs de la Croix-Rouge déambulent pour convaincre les publics précaires, et en particulier les livreurs à vélo, nombreux sur ce lieu de passage, d'aller se faire vacciner.

"Certains viennent convaincus, d'autres pour se renseigner, prendre la température, voir comment ça se passe et sûrement revenir plus tard", espère Lena Uvalle, une étudiante de 20 ans qui officie comme médiatrice.

Tel ce livreur reparti après discussion, et qui reste à convaincre. "Il y a des polémiques sur le vaccin, je suis entre les deux, je vais encore réfléchir", explique l'homme qui s'exprime aussi bien en français qu'en arabe. "Personne ne peut assurer que dans le long terme, il n’y aura pas d'effet indésirable."

Un peu moins sceptiques, d'autres ont sauté le pas. Même s'il a "un peu" peur du vaccin parce qu'on en a "dit du mal", Azimollah, réfugié afghan de 24 ans, attend les 15 minutes réglementaires après vaccination. Et explique dans un français sommaire qu'il était "compliqué de prendre rendez-vous comme ça" et que la notification reçue via l'application Uber Eats l'a décidé.

En concertation avec les plateformes Deliveroo, Uber Eats et Frichti, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a cherché à faire du sur-mesure pour cette opération dite "d'aller-vers" qui doit faciliter l'accès à la vaccination.

"Auparavant les démarches auraient été un peu plus embêtantes, là du coup j'en profite, je me dis qu'il faut le faire maintenant", abonde Guillaume, livreur de 46 ans, qui redoute tout de même "d'éventuels effets secondaires."

Parmi la centaine de personnes vaccinées lundi, une belle histoire, pour commencer. "La première personne vaccinée hier pleurait parce qu'elle n'avait pas de couverture sociale et qu'elle se disait qu'elle n'y avait pas droit", raconte Aurélien Rousseau, le directeur général de l'ARS francilienne.

Du sur-mesure

Un centre ouvert seulement l'après-midi les jours de semaine, car les livreurs "commencent leur livraison à 11h-11h30 et n'arrivent pas à l'avance", sur un lieu "de rassemblement naturel" pour eux, équipé de plusieurs stations de vélo en libre-service, explique Marine Darnault, chargée des opérations éphémères à la délégation de Paris de l'ARS.

La semaine choisie ne l'a pas non plus été au hasard: en plein coeur de l'Euro de football, qui génère habituellement beaucoup de commandes, et avant les premières vagues de départ en vacances, synonymes d'évaporation de la clientèle.

Si une trentaine de personnes seulement ont défilé en une heure, "vacciner des personnes qui ne seraient pas allées en centre de vaccination, ça vaut double, triple", assume Aurélien Rousseau, qui espère "qu'elles puissent dire autour d'elles que c'est simple, facile, (…) que les effets secondaires sont extrêmement limités".

Alors que l'Ile-de-France a franchi le cap du million d'injections hebdomadaires la semaine dernière, "banaliser l'acte vaccinal" et "tout tenter pour faire éclater ce plafond des inégalités sociales" reste pour M. Rousseau une priorité face à la menace du variant Delta.

"Les jours qui viennent seront décisifs", affirme-t-il avec la volonté de "gagner 20 points de vaccination" par rapport aux 56% des plus de 12 ans qui ont reçu au moins une première injection.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.