Washington salue avec prudence l'annonce par Addis-Abeba d'un « cessez-le-feu unilatéral » au Tigré

Une vue du ceetre-ville de Mekele, capitale du Tigray. (AFP).
Une vue du ceetre-ville de Mekele, capitale du Tigray. (AFP).
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Washington salue avec prudence l'annonce par Addis-Abeba d'un « cessez-le-feu unilatéral » au Tigré

  • L'efficacité du cessez-le-feu est remise en cause par la poursuite de l'avancée des rebelles, dans un conflit vieux de près de huit mois
  • Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019, a lancé en novembre une offensive pour renverser les autorités de la région, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont accueilli avec prudence mardi l'annonce par le gouvernement éthiopien d'un cessez-le-feu unilatéral au Tigré, au moment où les forces rebelles s'emparaient de la capitale régionale Mekele.


"L'annonce hier par le gouvernement d'Ethiopie d'un cessez-le-feu unilatéral dans la région du Tigré pourrait être une étape positive si elle est suivie de changements sur le terrain en vue de mettre un terme au conflit et aux atrocités, et de permettre une assistance humanitaire libre", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Ned Price, dans un communiqué.


L'efficacité du cessez-le-feu est remise en cause par la poursuite de l'avancée des rebelles, dans un conflit vieux de près de huit mois, qui a tué des milliers de personnes et poussé des centaines de milliers d'autres au bord de la famine.


"Nous appelons toutes les parties à s'engager à (respecter) un cessez-le-feu immédiat, illimité et négocié... Notre priorité est de répondre à l'urgence de la situation humanitaire."


Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019, a lancé en novembre une offensive pour renverser les autorités de la région, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).


Ses troupes ont subi un spectaculaire revers, lundi, lorsque les forces pro-TPLF, qui se font appeler Forces de défense du Tigré (TDF), ont repris le contrôle de Mekele.


Le gouvernement éthiopien affirmait lundi avoir décrété ce cessez-le-feu unilatéral "afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l'aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire, que les forces résiduelles du TPLF puissent reprendre le chemin de la paix".


Selon l'ONU, au moins 350.000 personnes se trouvent en situation de famine dans la région -- ce que conteste le gouvernement éthiopien.


L'Union africaine, la Chine, la France et les Emirats arabes unis ont salué l'annonce du cessez-le-feu, mais un porte-paroles des forces rebelles l'a qualifié mardi soir de "blague".


L'Iran convoque le chargé d'affaires britannique après des arrestations d'Iraniens

Cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence iranienne montre le ministre des affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant au forum de dialogue de Téhéran, le 18 mai 2025. (AFP)
Cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence iranienne montre le ministre des affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant au forum de dialogue de Téhéran, le 18 mai 2025. (AFP)
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  • "Suite à l'arrestation injustifiée d'un certain nombre de ressortissants iraniens au Royaume-Uni (...), le chargé d'affaires britannique à Téhéran (en l'absence de l'ambassadeur) a été convoqué dimanche au ministère", a indiqué l'agence de presse Irna
  • Les trois hommes, âgés de 39 à 55 ans, ont été arrêtés il y a deux semaines pour des "actes susceptibles d'aider un service de renseignement étranger", commis entre août 2024 et février 2025, selon les autorités britanniques

TEHERAN: L'Iran a convoqué le chargé d'affaires du Royaume-Uni pour protester contre l'arrestation de plusieurs de ses ressortissants accusés notamment d'espionnage, a annoncé lundi un média d'Etat, dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays.

Samedi, trois ressortissants iraniens, inculpés d'espionnage et de préparation d'actes violents au Royaume-Uni au profit de l'Iran, ont été présentés devant la justice à Londres.

Le gouvernement britannique a dénoncé ce qu'il qualifie de "menaces croissantes émanant d'Etats" sur son sol.

Un quatrième Iranien avait été arrêté le 9 mai, avant d'être relâché sans poursuites jeudi dernier.

"Suite à l'arrestation injustifiée d'un certain nombre de ressortissants iraniens au Royaume-Uni (...), le chargé d'affaires britannique à Téhéran (en l'absence de l'ambassadeur) a été convoqué dimanche au ministère", a indiqué l'agence de presse Irna.

Les trois hommes, âgés de 39 à 55 ans, ont été arrêtés il y a deux semaines pour des "actes susceptibles d'aider un service de renseignement étranger", commis entre août 2024 et février 2025, selon les autorités britanniques.

Ces arrestations surviennent dans un contexte diplomatique historiquement tendu entre l'Iran et le Royaume-Uni, et au moment où Téhéran est engagé dans de délicates négociations avec les Etats-Unis et les pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni) sur son programme nucléaire.

La diplomatie iranienne juge ces arrestations "motivées politiquement" afin de "faire pression sur l'Iran", selon l'agence Irna.

"Ces inculpations sans fournir de preuve, ainsi que le refus d'accès et de protection consulaire à ces personnes sont contraires aux règles et normes du droit international", a ajouté l'agence Irna.

Depuis début 2022, le Royaume-Uni affirme avoir identifié plus de 20 préparatifs soutenus par l'Iran, avec des menaces potentiellement mortelles, visant des citoyens britanniques et des résidents du Royaume-Uni.

 


Le pape a reçu Zelensky, le président d'une « Ukraine martyrisée »

Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
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  • Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».
  • Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le pape Léon XIV, qui a évoqué dimanche place Saint-Pierre « l'Ukraine martyrisée » en attendant « des négociations pour une paix juste et durable », a reçu pour la première fois en audience privée son président Volodymyr Zelensky, accompagné de son épouse Olena Zelenska.

« Merci pour votre patience. J'ai dû saluer toutes les délégations ayant assisté à la messe inaugurale du pontificat », leur a lancé le pape dans la vidéo diffusée par le Vatican après leur visite, au cours de laquelle des présents ont été échangés.

À l'issue de la messe marquant le début de son pontificat en présence d'un parterre de chefs d'État, dont M. Zelensky, Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».

Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife, dans un message posté sur Telegram. « Tout pays mérite de vivre en paix et en sécurité », a-t-il estimé, augurant que « les prières pour une paix juste et une vie digne pour tous soient entendues ». 

Son prédécesseur, le pape François, avait inlassablement plaidé pour la paix en Ukraine sans obtenir de résultats concrets.

Avant la messe, M. Zelensky a serré la main du vice-président américain JD Vance, qu'il n'avait pas revu depuis leur altercation à la Maison Blanche avec Donald Trump, fin février.

La Russie a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque record de drones visant de nombreuses régions d'Ukraine, dont la capitale, Kiev, deux jours après les premiers pourparlers de paix depuis 2022, organisés à Istanbul, qui n'ont pas abouti à une trêve.

Léon XIV a également évoqué dimanche la catastrophe humanitaire à Gaza due à la guerre entre Israël et le Hamas : « Nous ne pouvons pas oublier les frères et sœurs qui souffrent à cause de la guerre. À Gaza, les enfants, les familles et les personnes âgées qui survivent souffrent de la faim », a-t-il lancé.

Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements sur Gaza. Depuis le 2 mars, il bloque également l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.


Nucléaire : selon le ministre des Affaires étrangères, l'Iran serait prêt à « un nouveau chapitre » avec l'Europe

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
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  • « L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères
  • « Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi

TEHERAN : L'Iran a indiqué dimanche qu'il était prêt à « ouvrir un nouveau chapitre » avec les pays européens, alors que ces derniers menacent de réimposer des sanctions contre Téhéran.

« L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, lors d'un forum diplomatique tenu à Téhéran.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont, avec les États-Unis, la Chine et la Russie, membres d'un accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015.

Le texte, qui prévoit la levée des sanctions contre Téhéran en échange d'un encadrement de ses activités nucléaires, est devenu caduc de facto à la suite du retrait des États-Unis de cet accord en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

Les diplomates européens estiment qu'ils disposent d'un mécanisme, prévu dans l'accord de 2015, permettant de rétablir les sanctions internationales contre Téhéran. 

« Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi dimanche.

Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, a affirmé que l'Europe n'hésiterait « pas une seule seconde » à rétablir des sanctions contre Téhéran si le programme nucléaire iranien menaçait la sécurité européenne.

Dans une tribune publiée la semaine dernière sur le site de l'hebdomadaire français Le Point, le ministre iranien des Affaires étrangères avait mis en garde les Européens contre leur « stratégie de confrontation ».

Vendredi, l'Iran a mené des discussions en Turquie avec les puissances européennes sur son programme nucléaire, après un 4^e cycle de pourparlers sous médiation omanaise dimanche dernier entre l'Iran et les États-Unis.

Les pourparlers irano-américains visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.