Bill Cosby, de l'image du père idéal à celle de prédateur sexuel

Bill Cosby a été le pionnier des comédiens noirs à la télévision américaine (Photo, AFP).
Bill Cosby a été le pionnier des comédiens noirs à la télévision américaine (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Bill Cosby, de l'image du père idéal à celle de prédateur sexuel

  • La Cour suprême de Pennsylvanie a annulé mercredi sa condamnation à de la prison ferme pour avoir drogué et abusé d'une jeune femme invitée à son domicile en 2004
  • Cette décision lui a permis, à 83 ans, de retrouver la liberté. Mais elle repose sur des questions de procédure et n'effacera pas la tache laissée par son procès

NEW YORK: Bill Cosby a été le pionnier des comédiens noirs à la télévision américaine, un humoriste adulé, l'incarnation du père idéal, avant de devenir un paria accusé par des dizaines de femmes d'agression sexuelle.

La Cour suprême de Pennsylvanie a annulé mercredi sa condamnation à de la prison ferme pour avoir drogué et abusé d'une jeune femme invitée à son domicile en 2004.

Cette décision lui a permis, à 83 ans, de retrouver la liberté. Mais elle repose sur des questions de procédure et n'effacera pas la tache laissée par son procès.

Pendant les trois semaines d'audiences, en 2018, il s'était présenté fatigué et aveugle devant le jury, évitant soigneusement de s'exprimer face à six accusatrices, dont une seule pour laquelle les faits dénoncés n'étaient pas prescrits.

Une image qui tranchait avec celle du comédien élancé, au charisme naturel et à la voix rocailleuse, capable de faire rire un public sur un simple haussement de sourcils.

Né en 1937 à Philadelphie, William Henry Cosby Jr incarnait d'abord une ascension sociale exemplaire.

Fils d'une femme de chambre et d'un cuisinier dans la marine, il fut le premier acteur noir à avoir tenu un rôle principal dans une série à succès, « I Spy ». Son interprétation lui vaudra, entre 1966 et 1968, trois Emmy Awards pour le meilleur premier rôle dramatique, du jamais vu, en plein mouvement des droits civiques.

Père idéal

Avant la télévision, Bill Cosby avait commencé à imprimer sa marque sur la culture américaine dans des salles de spectacles. Ses « one-man shows » ont marqué plusieurs générations d'humoristes, par sa capacité à emmener son auditoire dans son univers, tout en utilisant un langage dépourvu de toute vulgarité.

Passé par le cinéma (« Bob et Carole et Ted et Alice » en 1969, « Uptown Saturday Night » avec Sidney Poitier en 1974...), c'est de retour sur le petit écran qu'il a connu la consécration, avec le « Cosby Show » (1984-1992).

Cette série sur une famille bourgeoise, unie autour de la figure patriarcale de Cliff Huxtable, est devenue l'un des plus grands succès de l'histoire de la télévision, bien au-delà des Etats-Unis.

Créateur de la série, acteur principal, Bill Cosby y excellait dans la peau de ce gynécologue respecté, mêlant sérieux et légèreté.

« Nous n'aurions probablement pas » eu Barack Obama à la Maison Blanche « s'il n'y avait pas eu le ‘Cosby Show’ », estimait en 2013 la présentatrice noire Oprah Winfrey. « Parce que le ‘Cosby Show’ a fait découvrir à l'Amérique une manière de voir les Noirs et la culture noire qu'ils ne connaissaient pas. »

« Démasqué »

Avec son image de père idéal qui, hors écran, faisait l'apologie des valeurs familiales et enjoignait les jeunes Noirs à rester scolarisés, Bill Cosby avait atteint un statut de modèle dans la communauté afro-américaine.

Sa chute n'en a été que plus traumatique. En 2005, Andrea Constand, une joueuse de basket universitaire avait porté plainte contre lui, mais un procureur local avait décidé de ne pas ouvrir de poursuite et l'affaire s'était conclue par un accord au civil.

Le dossier avait été rouvert en 2014 et un nouveau procureur avait inculpé le comédien un an plus tard.

Dans la foulée, une soixantaine de femmes étaient sorties du silence pour dénoncer des agressions sexuelles remontant aux années 1970 et 1980. La plupart l'accusaient de les avoir droguées ou fait boire pour les rendre vulnérables.

Il a perdu depuis de nombreux titres honorifiques et presque tous ses soutiens médiatiques, comme la chanteuse Jill Scott ou la comédienne Whoopi Goldberg. Son étoile sur Hollywood Boulevard a même été vandalisée en 2014.

Sa femme Camille, avec laquelle il a eu cinq enfants -- dont l'un, Ennis, a été tué par balles en 1997 -- continue pourtant de le défendre.

« Durant des décennies », Bill Cosby « s'est caché derrière un personnage, le Dr Cliff Huxtable », avait déclaré le procureur du comté de Montogmery, Kevin Steele après sa condamnation en 2018. « Beaucoup de gens croyaient que c'était ce qu'il était vraiment », mais « Bill Cosby a finalement été démasqué ».


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.