Mélenchon laisse derrière lui la «marée basse» des régionales et cible 2022

«C'est une chose d'avoir affronté les régionales à marée basse, c'en est une autre à la présidentielle». (Photo, AFP)
«C'est une chose d'avoir affronté les régionales à marée basse, c'en est une autre à la présidentielle». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

Mélenchon laisse derrière lui la «marée basse» des régionales et cible 2022

  • Jean-Luc Mélenchon a déroulé sa stratégie pour les prochains mois, livré son analyse de la situation politique, et distillé des reproches à la presse
  • L'Insoumis a fait coïncider la fin des élections régionales à la présentation de sa nouvelle phase de campagne: l'«Union populaire»

PARIS: Jean-Luc Mélenchon s'est tout entier projeté vers la présidentielle jeudi, tournant le dos à la "marée basse" d'élections intermédiaires peu fructueuses pour La France insoumise et voulant profiter des affrontements entre socialistes et écologistes pour mener seul "l'union populaire".

Pendant une conférence de presse fleuve de deux heures à son quartier général de campagne, Jean-Luc Mélenchon a déroulé sa stratégie pour les prochains mois, livré son analyse de la situation politique, et distillé des reproches à la presse. En somme le signe que l'animal politique est dans les starting-blocks pour sa plus grande course.

Interrogé sur les résultats médiocres de LFI aux élections européennes de 2019, puis aux municipales de 2020 et aux régionales de dimanche dernier, l'Insoumis a pris son ton le plus combatif pour signifier que sa détermination n'en était pas ébranlée: "C'est une chose d'avoir affronté les régionales à marée basse, c'en est une autre à la présidentielle".

En effet, les Insoumis sont intimement convaincus que la "marée basse", c'est-à-dire l'abstention record de dimanche, correspond à celle de leurs propres résultats. Et que la présidentielle favorisera a contrario la mobilisation de l'électorat populaire qui leur est indispensable.

"Les miasmes de ces élections régionales sont passées, ouf! On va pouvoir enfin s'occuper de ce qui compte", s'exclame Francis Parny, chef des communistes Insoumis, petite formation de la galaxie LFI, résumant ainsi le sentiment général.

Jean-Luc Mélenchon a donc fait coïncider la fin des élections régionales à la présentation de sa nouvelle phase de campagne. Après "Nous sommes pour", plateforme pour recueillir les parrainages citoyens (235 000 jeudi midi), voici l'"Union populaire", matérialisée par un site, melenchon2022.fr, et une affiche de campagne.

Sur celle-ci, on aperçoit des côtes au-delà du fond bleu de la mer: "La terre promise. Un monde nouveau".

«Phénomène de cour»

Le mot d'ordre d'"union populaire" se déploie en deux impératifs. D'abord, le vote populaire se conquiert par le programme, a dit Jean-Luc Mélenchon. Qui soutient que ses principales mesures, comme la VIe République, l'augmentation du SMIC ou la création d'un pôle public du médicament sont "ratifiées par une majorité" de Français.

Ensuite, l'union de la gauche "par les sigles et logos" a montré son échec aux régionales: "Ce que j'avais prévu est en train de se passer, huit semaines après avoir fait des sambas pour l'union, ils ne sont pas capables de s'entendre", a raillé l'Insoumis.

Il faisait référence à la dispute entre socialistes et écologistes, depuis dimanche, pour revendiquer la légitimité de mener la gauche non-mélenchoniste en 2022, un coup d'arrêt aux discussions mises en scène lors de la réunion des gauches convoquée par l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, en avril.

Jean-Luc Mélenchon a aussi critiqué les récents sondages, qui s'appuient sur les électeurs sûrs de voter pour souligner une dynamique légèrement favorable à ses concurrents à gauche tels Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo, à son détriment même s'il les devance.

"La séquence est mauvaise pour lui", commente le sondeur Frédéric Dabi (Ifop). "Sa popularité a chuté de 10 points pour atteindre 28%, il est devenu l'homme politique le plus rejeté de France" à l'occasion de plusieurs déclarations polémiques. "Il conserve un socle intéressant mais a du mal à faire revenir son électorat de 2017".

Francis Parny reconnaît "qu'il n'y a pas de dynamique populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon", mais il ne s'inquiète pas: "On est les seuls en campagne, les Français ne le sont pas encore".

Pour Pascal Troadec, adjoint au maire de Grigny (Val-de-Marne) proche des Insoumis, qui le connaît depuis 1987, "Jean-Luc a une capacité à sentir les choses et se remettre dans le sens de la marche, il crée un vrai engouement dans les quartiers populaires où il se déplace". 

Mais "la machine à perdre peut être enclenchée" s'il laisse perdurer "le phénomène de cour" des cadres Insoumis autour de lui, une "grave faiblesse" pour élaborer une stratégie lucide. Les "alliances à géométrie variable" aux municipales et régionales" lui ont coûté, poursuit Pascal Troadec. A l'inverse, il doit "ouvrir grand les vannes avec les militants associatifs de terrain".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.