Un nouveau chef de l'Autorité judiciaire remplace Raïssi

Il figure parmi huit responsables iraniens ajoutés en 2010 sur une liste américaine de personnalités frappées de sanctions pour de «graves violations des droits humains». (Photo, AFP)
Il figure parmi huit responsables iraniens ajoutés en 2010 sur une liste américaine de personnalités frappées de sanctions pour de «graves violations des droits humains». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

Un nouveau chef de l'Autorité judiciaire remplace Raïssi

  • Gholamhossein Mohseni Ejeï, né en 1956, dispose du titre de «hodjatoleslam», rang inférieur à l'ayatollah dans la hiérarchie cléricale chiite
  • M. Mohseni Ejeï s'est fait connaître en 1998, en étant juge lors du procès pour corruption de l'ancien maire réformiste de Téhéran

TÉHÉRAN: Le guide suprême iranien a annoncé jeudi nommer l'ancien ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeï, à la tête de l'Autorité judiciaire, en remplacement du président élu Ebrahim Raïssi qui doit prendre ses fonctions début août.

Gholamhossein Mohseni Ejeï, né en 1956, dispose du titre de "hodjatoleslam", rang inférieur à l'ayatollah dans la hiérarchie cléricale chiite. Il a été Procureur général du pays puis est devenu en 2014 adjoint au chef de l'Autorité judiciaire, où il avait déjà travaillé.

"Avec vos pouvoirs juridiques, votre expertise précieuse, ainsi que votre grande connaissance et votre brillante expérience en matière judiciaire, je vous (M. Mohseni Ejeï) nomme chef de l'Autorité judiciaire", a déclaré le guide suprême Ali Khamenei dans un message publié sur son site.

Il a exhorté M. Mohseni Ejeï à lutter "avec détermination" contre la corruption. 

"Il faut absolument traiter plus sévèrement (...) les corrupteurs qui se trouvent au sein du système, dans l'appareil judiciaire et exécutif et d'autres administrations", avait affirmé Gholamhossein Mohseni Ejeï, dans des propos rapportés par Mizan Online, l'agence officielle de l'Autorité judiciaire.

M. Khamenei a par ailleurs salué le bilan de l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, nommé à ce poste en 2019. Ce dernier a remporté l'élection présidentielle du 18 juin, marquée par un taux d'abstention record pour un tel scrutin depuis l'avènement de la République islamique en 1979, récoltant près de 62% des votes après la disqualification de ses principaux adversaires.

M. Mohseni Ejeï s'est fait connaître en 1998, en étant juge lors du procès pour corruption de l'ancien maire réformiste de Téhéran, l'un des premiers procès emblématiques d'un haut responsable de la République islamique, très médiatisé. 

Il a plus tard été nommé ministre des Renseignements, dans le premier gouvernement du président ultraconservateur et populiste Mahmoud Ahmadinejad, entre 2005 et 2009, avant d'être renvoyé. 

Selon Mizan Online, Gholamhossein Mohseni Ejeï est né dans la province centrale d'Ispahan où il a étudié la religion avant de terminer ses études dans la ville sainte chiite de Qom. Il est aussi diplômé d'un master en droit international.

Il figure parmi huit responsables iraniens ajoutés en 2010 sur une liste américaine de personnalités frappées de sanctions pour de "graves violations des droits humains", lors de la contestation – sévèrement matée – de la réélection d'Ahmadinejad en 2009.

L'Union européenne a gelé ses avoirs à l'étranger et prononcé une interdiction de voyager à son encontre.

Il est le septième chef de l'Autorité judiciaire depuis 1979, nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable.


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.