Biden savoure une victoire sur la pandémie, mais de dures batailles sont à venir

Suffira-t-il à Joe Biden de continuer à jouer, la carte du rassemblement, de l'empathie, des anecdotes personnelles distillées derrière ses emblématiques lunettes de soleil? (Photo, AFP)
Suffira-t-il à Joe Biden de continuer à jouer, la carte du rassemblement, de l'empathie, des anecdotes personnelles distillées derrière ses emblématiques lunettes de soleil? (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Biden savoure une victoire sur la pandémie, mais de dures batailles sont à venir

  • En un an, le virage est spectaculaire: de pays le plus éprouvé par la pandémie, les Etats-Unis sont devenus un modèle de rétablissement sanitaire et de rebond économique
  • La Maison Blanche veut faire oublier que son objectif de vaccination, à savoir une première dose administrée à 70% de la population adulte, sera raté de peu

Un barbecue au goût de retour à la normale, et des feux d'artifice pour saluer une victoire sur la pandémie: Joe Biden va savourer dimanche la fête nationale américaine, mais il lui reste de rudes batailles à mener.

Le président américain a convié un millier de soignants, employés exposés, militaires et leurs familles, à célébrer avec lui à la Maison Blanche la fête de l'Indépendance du 4 juillet, un rassemblement inimaginable l'an dernier.

Et c'est bien l'"indépendance face au virus" que Joe Biden, 78 ans, entend proclamer, avec grillades puis feux d'artifices tirés au-dessus du Mall, l'immense esplanade du centre de Washington, malgré les inquiétudes liées au très contagieux variant Delta.

En un an, le virage est spectaculaire: de pays le plus éprouvé par la pandémie, avec plus de 600 000 décès, les Etats-Unis sont devenus un modèle de rétablissement sanitaire et de rebond économique.

"Les Américains ont de bonnes raisons de faire la fête", a estimé Jeff Zients, coordinateur de la lutte contre le Covid-19 pour la Maison Blanche.

Et Joe Biden s'est voulu à l'avant-garde de ce mouvement, plaidant inlassablement pour le port du masque et les vaccins, tout en lançant un pharaonique plan de relance de 2 000 milliards de dollars, du jamais-vu.

La Maison Blanche veut faire oublier que son objectif de vaccination, à savoir une première dose administrée à 70% de la population adulte, sera raté de peu.

Delta

"Nous avons réduit la proportion de personnes qui tombent malades, qui meurent du Covid-19, de 90%", affirme la porte-parole Jen Psaki. "En six mois, nous avons accompli bien plus que ce que la plupart des gens attendaient."

Les autorités surveillent toutefois l'émergence du variant Delta, qui pourrait bientôt devenir le plus présent dans le pays, surtout que certaines régions, dans le sud-est ou dans le centre, restent très peu vaccinées, à hauteur de 30% seulement. Et donc particulièrement vulnérables.

Après les réjouissances, gare donc aux lendemains difficiles.

Car lutter contre la pandémie et relancer le premier moteur économique de la planète ne sont que deux défis parmi d'autres pour le président le plus âgé jamais élu par les Américains, à la tête d'un pays traversé de multiples et profondes fractures.

Au point qu'Allan Lichtman, professeur d'histoire à la American University, estime que gérer la crise économique et sanitaire "était probablement la tâche la moins difficile" d'un Joe Biden confronté à un Donald Trump toujours survolté, et à une opposition républicaine qui refuse tout compromis sur la plupart des dossiers. 

Sans même parler des dossiers de politique étrangère: le grand duel diplomatique et technologique avec la Chine, les tensions avec la Russie, le rétablissement de liens négligés par Donald Trump avec les alliés traditionnels, les tensions avec l'Iran... 

Et plus largement la question des interventions, notamment militaires, des Etats-Unis dans les conflits de ce monde.

Iran

Etape très symbolique, l'ensemble des troupes américaines et de l'Otan ont ainsi quitté la base aérienne de Bagram, la plus grande d'Afghanistan.

Mais l'heure n'est pas au repli généralisé. Joe Biden a ainsi durci le ton face à Téhéran en ordonnant des raids contre des groupes pro-Iran à la frontière syro-irakienne, il y a quelques jours.

Sur le front intérieur, après les annonces fracassantes, il va falloir mettre vraiment sur les rails un gigantesque projet d'infrastructures censé doper l'emploi et accélérer la transition énergétique, quand les pics de chaleur et les incendies se succèdent à un rythme soutenu.

Suffira-t-il à Joe Biden de continuer à jouer, comme il le fait depuis le début de son mandat, la carte du rassemblement, de l'empathie, des anecdotes personnelles distillées derrière ses emblématiques lunettes de soleil?

Car les républicains, déjà en ordre de bataille pour les élections législatives de mi-mandat de novembre 2022, crient à l'interventionnisme et agitent le spectre d'une explosion des impôts. Quand l'aile gauche du camp démocrate voudrait, elle, aller plus loin.

La confrontation avec le camp républicain n'est donc pas le seul élément à prendre en compte pour ce vétéran des joutes politiques qu'est Joe Biden, s'il entend préserver une cote de popularité ancrée au-dessus de 50%. Un niveau jamais atteint par Donald Trump.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.