Les jeunes, sacrifiés économiques de la crise sanitaire

«Un des coûts de la crise de la Covid, c'est fabriquer un gros écart intergénérationnel» (Photo, AFP).
«Un des coûts de la crise de la Covid, c'est fabriquer un gros écart intergénérationnel» (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Les jeunes, sacrifiés économiques de la crise sanitaire

  • Peu aidés par l'Etat et très dépendants de la solidarité familiale, les conséquences économiques de la crise sanitaires ont aggravé leurs difficultés d'accès à l'emploi et au logement
  • La crise actuelle est venue accentuer une tendance de fond. «En 1995, les moins de 50 ans et les plus de 60 ans avaient à peu près le même patrimoine. Aujourd'hui, il y a 60% d'écart»

AIX EN PROVENCE: Pour les jeunes de 18 à 25 ans, peu aidés par l'Etat et très dépendants de la solidarité familiale, les conséquences économiques de la crise sanitaires ont aggravé les difficultés d'accès à l'emploi et au logement, constatent les économistes.

« La Covid, c'est un gigantesque effort de solidarité des moins de 60 ans pour les plus de 60 ans », a affirmé Hakim El Karoui, du cabinet de conseil Brunswick, lors d'un débat consacré aux déséquilibres intergénérationnels aux Rencontres économiques qui se tiennent ce week-end à Aix-en-Provence.

« La jeunesse a été mise de côté pendant la pandémie » et « a fait des sacrifices pour sauver les anciens », a abondé samedi lors d'un autre débat Enrico Letta, dirigeant du Parti démocrate et ancien président du conseil italien.

La crise actuelle est venue accentuer une tendance de fond. « En 1995, les moins de 50 ans et les plus de 60 ans avaient à peu près le même patrimoine. Aujourd'hui, il y a 60% d'écart entre les moins de 50 ans et les plus de 60 ans », selon El Karoui qui en rend responsable « la bulle immobilière, notamment dans les grandes villes ».

« Un des coûts de la crise de la Covid, c'est fabriquer un gros écart intergénérationnel », a aussi estimé l'économiste Patrick Artus.

« En effet, il y a un effet direct qui est que les jeunes ont du mal à trouver du boulot et un effet indirect, c'est que les politiques monétaires expansionnistes font monter les prix des actifs.» En conséquence, « les vieux s'enrichissent et les jeunes ne peuvent plus acheter de logements ».

Les transferts publics à l'intention de tous les moins de 25 ans ont pourtant légèrement augmenté ces dernières années et s'élèvent en moyenne à 10 000 euros par personne par an, « que ce soit directement via la politique familiale ou par la dépense d'éducation », note pour sa part Hippolyte d'Albis, co-président du Cercle des économistes.

Il concède cependant que la tranche des 18-25 ne perçoit que très peu de subsides de l'Etat. En effet « 40% de la consommation de cette classe d'âge est financée par des transferts intra-familiaux » contre 30% il y a 40 ans.

Précarité étudiante

Pour Hippolyte d'Albis, la jeunesse « n'est pas dépendante de l'Etat, mais des familles », dont seules certaines peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants majeurs. Aussi les inégalités au sein d'une même classe d'âge « au cours du temps augmentent de plus en plus » dans la société française.

C'est pourquoi cet économiste n'est « pas pour des mesures universelles pour les générations comme par exemple un revenu pour tous les jeunes » mais préconise des dépenses plus ciblées « qui permettent de corriger les inégalités au bénéfice de ceux qui au sein des générations, sont dans les situations les plus difficiles ».

El Karoui met au contraire l'accent sur les inégalités entre générations. « En 1981, les pauvres étaient majoritairement des retraités de plus de 60 ans. Aujourd'hui, le taux de pauvreté des retraités, c'est 7%. Pour la population générale, c'est 16% ».

Pour Anniela Lamnaouar, vice-présidente du syndicat étudiant Fage « la crise sanitaire a juste mis en lumière la précarité étudiante » qui « n'est pas arrivée avec la crise ».

« Au niveau de la Fage, ça fait 11 ans qu'on a des épiceries sociales et solidaires qui sont très remplies », explique-t-elle, ajoutant qu'avec la pandémie, « on a été obligé d'en ouvrir d'autres ».

Pour David Cayla, économiste à l'université d'Angers, « le problème central, c'est l'emploi. Ce que veulent les jeunes aujourd'hui, notamment ceux qui font des études, c'est de trouver du boulot », a-t-il déclaré avant une conférence donnée samedi à Aix dans le cadre beaucoup plus restreint des « Rencontres déconnomiques » organisées avec l'association des Amis du Monde diplomatique.

« Or l'Etat n'a fait aucun plan d'embauche, notamment pour les jeunes. Tout ce qu'il a fait, ce sont des mesures d'incitation, mais l'incitation ne crée pas l'emploi », d'après ce partisan d'une relance passant notamment par des créations de postes dans les services publics.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com