Au Japon, les secouristes cherchent des survivants après la coulée de boue

Des torrents de boue ont traversé une partie de la localité après des jours de fortes pluies, balayant des maisons à flanc de colline et transformant les zones résidentielles en bourbier. (Photo, AFP)
Des torrents de boue ont traversé une partie de la localité après des jours de fortes pluies, balayant des maisons à flanc de colline et transformant les zones résidentielles en bourbier. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

Au Japon, les secouristes cherchent des survivants après la coulée de boue

  • Au moins dix personnes ont été secourues et une vingtaine d'autres sont toujours portées disparues
  • Quelque 130 maisons et bâtiments ont pu être endommagés à Atami

ATAMI: Des secouristes japonais étaient dimanche à la recherche d'éventuels survivants dans la localité côtière d'Atami, théâtre d'une énorme coulée de boue, grimpant sur des toits fissurés et fouillant des voitures projetées sur des bâtiments, alors que de nouvelles pluies s'abattaient sur la région. 

La mort de deux femmes a été confirmée après le glissement de terrain qui a endeuillé samedi la station thermale d'Atami (centre du Japon). Au moins 19 personnes ont été secourues et une vingtaine d'autres sont toujours portées disparues, a déclaré Yuta Hara, porte-parole du centre de gestion des catastrophes à Atami.

Il a estimé que quelque 130 maisons et bâtiments avaient été endommagés à Atami où des engins de déblaiement étaient à l'oeuvre dimanche. Les opérations de recherches se déroulaient par intermittence en raison du mauvais temps.   

Des torrents de boue ont traversé une partie de la localité samedi matin après des jours de fortes pluies, balayant des maisons à flanc de colline et transformant les zones résidentielles en bourbier. 

Chieko Oki, 71 ans, employée dans une rue commerçante, a témoigné à l'AFP: "Les gros pylônes électriques remuaient dans tous les sens. J'ai eu à peine le temps de me demander ce qui se passait, les vagues de boue étaient déjà là et dans la rue en contrebas aussi. J'ai vraiment eu peur".

Hisao Shima, pêcheur de 58 ans, a dit que quand la sirène a retenti, "je n'ai pas pensé que c'était grave. Mais quand je suis sorti, le grondement alentour était vraiment impressionnant".

Dimanche, de l'eau sombre s'écoulait le long de véhicules à moitié enterrés et de bâtiments détruits, littéralement arrachés à leurs fondations. Un climatiseur pendait d'une maison dévastée, désormais perchée sur un amas de boue et de débris.

"Nous avons repris les opérations de sauvetage tôt ce matin avec quelque 1.000 secouristes, dont 140 soldats", a dit à l'AFP un responsable départemental, ajoutant: "nous faisons de notre mieux pour rechercher des survivants, tout en menant l'opération avec précaution car la pluie continue de tomber".

Les précipitations devraient se poursuivre pendant plusieurs jours sur une partie du Japon, a indiqué l'agence météorologique, mettant en garde contre les inondations et glissements de terrain.  

Ordre d'évacuation

La localité d'Atami, située à environ 90 km au sud-ouest de Tokyo, a reçu vendredi et samedi 313 mm de pluie en 48 heures, alors qu'elle enregistre en moyenne chaque année 242 mm pour l'ensemble du mois de juillet, selon la chaîne de télévision publique NHK.

Une grande partie du Japon est actuellement en pleine saison des pluies, ce qui provoque souvent inondations et glissements de terrain, incitant les autorités locales à lancer des ordres d'évacuation.

Selon des scientifiques, le phénomène est accentué par le changement climatique car une atmosphère plus chaude retient davantage d'eau, accroissant le risque et l'intensité des précipitations extrêmes.

En 2018, des inondations dans l'Ouest du Japon avaient tué plus de 200 personnes.

Dimanche, le Premier ministre japonais a une nouvelle fois évoqué les dangers liés à la poursuite de fortes pluies. "Je voudrais que notre population s'éloigne des zones dangereuses", a dit M. Suga en demandant une attention particulière sur les ordres d'évacutation.

Takeo Moriwaki, professeur d'ingénierie géotechnique à l'Institut de technologie d'Hiroshima, a déclaré qu'évacuer tôt était essentiel pour sauver des vies, car il est difficile de prévoir quand et où survient un glissement de terrain. 

"Les glissements de terrain peuvent se produire encore et encore au même endroit même si la pluie s'arrête. Les habitants et les secouristes doivent rester en alerte pour le moment", a-t-il dit à l'AFP.

Environ 2.800 foyers ont été privés d'électricité à Atami, où des survivants ont été installés dans des abris. Dans un gymnase, des matelas ont été disposés à même le sol et des mesures de sécurité anti-Covid étaient en vigueur: les sinistrés portaient des masques et étaient placés à bonne distance les uns des autres. 

Au total, 387 personnes ont été évacuées à Atami, selon le porte-parole Yuta Hara. Des images de la télévision ont montré des plongeurs des garde-côtes en train d'entreprendre des recherches dans des eaux boueuses, tandis que des policiers fouillaient des maisons endommagées avec des chiens renifleurs. 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.