Auréolée d'étoiles, Hélène Darroze plaide pour une gastronomie sans tralala

La chef française Hélène Darroze pose lors d'une séance photo à Paris (AFP)
La chef française Hélène Darroze pose lors d'une séance photo à Paris (AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

Auréolée d'étoiles, Hélène Darroze plaide pour une gastronomie sans tralala

  • Le caviar assaisonne le concombre, les gamberoni rôtis aux épices relèvent la carotte et l'agneau met en valeur le pois chiche - servi frais et sous forme de panisses
  • «Cette période nous a ramenés tous à ce qui est essentiel, le partage et la relation. On a besoin de liens, de choses authentiques», souligne Hélène Darroze

LE PUY-SAINTE- REPARADE : En pleine interrogation sur l'avenir de la haute gastronomie après le Covid, la cheffe française Hélène Darroze rouvre son restaurant triplement étoilé à Londres et investit les cuisines d'un palace en Provence. Sans tralala et en toute confiance.

"On a toujours privilégié le côté familial, très proche du client, très décomplexé", souligne Hélène Darroze dans un entretien à l'AFP, après avoir signé le premier dîner à la Villa La Coste, hôtel de luxe situé au milieu des vignes qui offre un parcours d'art moderne en pleine nature, près d'Aix-en-Provence.

Le caviar assaisonne le concombre, les gamberoni rôtis aux épices relèvent la carotte et l'agneau met en valeur le pois chiche - servi frais et sous forme de panisses. Le légume y est au centre de l'assiette inspirée des jardins de Provence. Le menu dîner de sept plats coûte 135 euros.

Bien qu'intégré au palace, "cela reste un restaurant de campagne", déclare-t-elle. 

"J'ai l'impression de me retrouver chez mon grand-père où il y a une proximité avec les convives qui est incroyable. C'est une maison de famille et cela ne peut que marcher", assure la cheffe, couronnée cette année d'une deuxième étoile Michelin pour son restaurant Marsan à Paris et d'une troisième pour "Hélène Darroze at The Connaught" à Londres.

«Moins de tralala»

A midi, un père avec deux petits garçons examinent le menu, repartent, reviennent, patientent sans s’attabler. Ils guettent la cheffe dont la popularité est à son comble en France grâce à sa participation à l'émission Top Chef sur la chaine française M6, regardée plus que jamais pendant le confinement et remportée deux fois de suite par ses candidats. Au bout de 30 minutes, elle passe et pose en photo avec les garçons.

"Cette période nous a ramenés tous à ce qui est essentiel, le partage et la relation. On a besoin de liens, de choses authentiques", souligne Hélène Darroze. 

A Londres, "on a rouvert au Connaught, c'est un succès fou!", se félicite-t-elle, soulignant que "c'est beaucoup moins cher" que dans les restaurants 3 étoiles des palaces à Paris, tous fermés depuis le début de la crise sanitaire.

"Le problème de la France, c'est le coût du travail. Entre Londres et Paris, il y a une très grosse différence dans les charges sociales et cela se ressent sur l'addition". Jusqu'à présent "on ne demandait pas beaucoup de rentabilité aux palaces, je suis sûre que cela va changer (...). Cela va passer par moins de tralala".

«Ils ont leur agent»

Le changement de cap "à 180 degrés" au Plaza Athénée, palace et restaurant parisien, semble en être la preuve.

Après 20 ans de bons et loyaux services, Alain Ducasse, le chef le plus étoilé au monde et mentor d'Hélène Darroze  - elle a été la responsable administrative au Louis XV à Monte-Carlo et il l'avait poussée à faire de la grande cuisine -, a passé cette semaine le relais à Jean Imbert, zéro étoile mais lauréat de Top Chef et ami des célébrités. 

Ce changement "est radical, il a été surprenant (...). C'est aussi une ouverture vers une façon de travailler différente, de communiquer différemment", analyse Hélène Darroze.

Jurée depuis sept ans à Top Chef, devenu un tremplin pour les candidats, Hélène Darroze observe avec bienveillance la +peopolisation+ des chefs. 

"Ils ont leur agent!", sourit la cheffe, se félicitant que le métier de cuisinier soit "aujourd'hui valorisé grâce à la médiatisation".

"Quand j'étais jeune, je n'ai pas fait d'études de cuisine. J'étais une bonne élève, j'étais une femme, donc je suis allée à l'université. La cuisine, c'était la voie de garage à cette époque-là", se souvient-elle.

Propulsés par la télévision et plus sûrs d'eux, les jeunes chefs "se posent beaucoup moins de questions, ils sont plus intuitifs".

"Cela ne me choque pas. Ils respectent la matière première, ils ont un engagement pour l'environnement. Les assiettes sont beaucoup plus décomplexées, moins travaillées. Mais le goût est là, les produits sont là", conclut-elle.

 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.