Sénégal: les lois antiterroristes renforcées, une menace pour les libertés selon HRW

Des soldats sénégalais patrouillent dans un champ, le 24 février 2016, à Thiès (Photo, AFP)
Des soldats sénégalais patrouillent dans un champ, le 24 février 2016, à Thiès (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Sénégal: les lois antiterroristes renforcées, une menace pour les libertés selon HRW

Des soldats sénégalais patrouillent dans un champ, le 24 février 2016, à Thiès (Photo, AFP)
  • En s'attaquant notamment «à la piraterie maritime», au «financement du terrorisme» et au «blanchiment», la réforme du code pénal et du code de procédure pénale apporte une réponse aux risques d'extension au Sénégal des violences djihadistes
  • Adoptés au Parlement le 25 juin par 70 voix contre 11, les deux textes doivent encore être promulgués par le président Macky Sall avant d'entrer en vigueur

DAKAR: Deux nouvelles lois récemment adoptées par le Parlement sénégalais pour renforcer la lutte contre le « terrorisme » font peser un risque sur la protection des libertés fondamentales au Sénégal, a averti lundi l'ONG Human Rights Watch (HRW).  

Dans un communiqué, Human Rights Watch qualifie la nouvelle législation de « vague ». Elle pointe le risque qu'elle soit « utilisée pour criminaliser les activités politiques pacifiques et porter atteinte à la liberté d'association et de réunion ». 

Si l'ONG estime « légitimes » les  « inquiétudes (...) au sujet de l'influence croissante des groupes armés islamistes au Sénégal », elle juge que les autorités sénégalaises devraient « s'assurer que ces lois ne sont pas instrumentalisées pour supprimer les droits fondamentaux », a déclaré l'une de ses chercheuses, Llaria Allegrozzi. 

« Le gouvernement devrait renvoyer les deux lois au Parlement pour amender les dispositions problématiques », a ajouté Mme Allegrozzi, citée dans le communiqué, alors que le Conseil constitutionnel sénégalais doit se prononcer sur un recours en annulation introduit fin juin par 21 députés d'opposition. 

En s'attaquant notamment « à la piraterie maritime », au « financement du terrorisme » et au « blanchiment », la réforme du code pénal et du code de procédure pénale apporte une réponse aux risques d'extension au Sénégal des violences djihadistes qui ensanglantent depuis des années les pays du Sahel comme le Mali et le Burkina Faso, a justifié le gouvernement sénégalais. 

Adoptés au Parlement le 25 juin par 70 voix contre 11, les deux textes doivent encore être promulgués par le président Macky Sall avant d'entrer en vigueur, à une date qui n'a pas été précisée. 

Un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile avait organisé des manifestations le jour de leur adoption, en qualifiant ces textes de « liberticides ». Une vingtaine de personnes avaient été interpellées et brièvement détenues. 

L'enjeu est que « le président Macky Sall veut briguer un troisième mandat (alors que le nombre de mandat est limité à deux par la Constitution) et qu'il veut mettre des garde-fous » pour empêcher les gens de manifester, a affirmé à cette occasion le député d'opposition Toussaint Manga. 

Elu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall entretient le flou sur ses intentions pour la présidentielle de 2024, mais il sillonne le pays depuis des semaines dans ce qui a pris les allures d'une vaste tournée pré-électorale. 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.