Kaseya: une cyberattaque géante passée par un éditeur de logiciel

Au moins 18 milliards de dollars ont été versés à des hackeurs usant de rançongiciels l'an dernier (Photo, AFP).
Au moins 18 milliards de dollars ont été versés à des hackeurs usant de rançongiciels l'an dernier (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Kaseya: une cyberattaque géante passée par un éditeur de logiciel

  • De nombreuses entreprises à travers le monde sont victimes d'une cyberattaque géante au rançongiciel, liée à une faille de sécurité d'un logiciel très répandu de la société américaine Kaseya
  • Le groupe à l'origine de l'attaque, REvil (alias Sodinokibi), revendique lui-même un million de postes informatiques compromis, dans un billet de blog qui lui est attribué

PARIS: De nombreuses entreprises à travers le monde sont victimes d'une cyberattaque géante au rançongiciel, liée à une faille de sécurité d'un logiciel très répandu de la société américaine Kaseya. Un point sur cette attaque, revendiquée par le groupe de hackers REvil.

Qui est Kaseya, point d'entrée de la cyberattaque ?

Basée à Miami, Kaseya vend des outils informatiques aux entreprises, notamment le logiciel « VSA », destiné à gérer des réseaux de serveurs, ordinateurs et imprimantes depuis une seule source. 

Elle revendique plus de 40 000 clients dans plus de 20 pays dans le monde, présents dans de nombreux secteurs d'activité comme l'industrie manufacturière, la santé, l'éducation, les médias, ou encore la finance.

Tournée vers les entreprises de taille moyenne, Kaseya propose à ses clients de contrôler, gérer, et sécuriser tout leur système informatique de manière centralisée. « Notre mission est de vous simplifier la gestion de l'informatique », affirme-t-elle sur son site internet.

Combien d'entreprises sont touchées ?

L'ampleur exacte des dégâts n'est pas encore connue, mais le nombre des victimes risque d'être important.

Selon la firme de cyberscurité Eset, l'attaque a fait des victimes dans au moins 17 pays. Une autre société de cybersécurité, Huntress Labs, a estimé samedi que plus de « 1 000 entreprises » étaient touchées par l'attaque.

Le groupe à l'origine de l'attaque, REvil (alias Sodinokibi), revendique lui-même un million de postes informatiques compromis, dans un billet de blog qui lui est attribué. 

« On est sur un phénomène systémique que nous redoutons tous », indique Loïc Guezo, secrétaire général du Clusif, une association d'experts français en cybersécurité.

« On constate par exemple que l'attaque a pu toucher une chaîne de supermarchés en Suède (NDLR Coop Suède), très loin du point d'intrusion initial » des pirates (la société Kaseya).

La plupart des 800 magasins de Coop Suède restaient fermés lundi du fait de la cyberattaque, selon la chaîne de supermarchés.

Qu'est ce qu'un « rançongiciel » ?

L'attaque au rançoncigiel (contraction de rançon et logiciel, « ransomware » en anglais, ndlr) est une sorte de prise d'otage numérique : un programme informatique est introduit subrepticement dans un système informatique pour chiffrer toutes ses données et fichiers. Le propriétaire du système doit payer une rançon s'il veut obtenir la clef de déchiffrement.

Le paiement de la rançon se fait généralement en bitcoins, cryptomonnaie permettant aux pirates de rester introuvables et anonymes.

Les Etats-Unis ont été particulièrement frappés ces derniers mois par des assauts spectaculaires par rançongiciels touchant aussi bien des grandes entreprises comme le géant de la viande JBS ou le gestionnaire d'oléoducs Colonial Pipeline, que des collectivités locales et des hôpitaux.

Au moins 18 milliards de dollars ont été versés à des hackeurs usant de rançongiciels l'an dernier, selon l'entreprise de sécurité Emsisoft.

Selon de nombreux experts, les pirates à l'origine de cyberattaques par rançongiciels sont souvent installés en Russie. Moscou, suspecté de couvrir voire d'être associé à leurs activités, dément toute implication.

Mais le phénomène prend une telle ampleur qu'il a été un des points principaux soulevé par le président américain Joe Biden lors de sa rencontre mi-juin avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Qui est le groupe REvil, qui revendique l'attaque ?

L'attaque est attribuée à un groupe de hackers russophones connu sous le nom de REvil ou Sodinokibi. 

Un récent rapport d'IBM Security X-Force considérait Sodinokibi comme le groupe de cybercriminels le plus redoutable en matière de rançongiciels, en étant responsable de 29% des cyberattaques de ce type en 2020.

Les auteurs du rapport estiment également que les hackers de Sodinokibi ont réalisé à eux seuls au moins 123 millions de dollars de bénéfices en 2020 et ont volé environ 21,6 téraoctets de données.

REvil crée des programmes informatiques permettant d'attaquer des entreprises et des individus, qu'il partage avec des affiliés qui mènent eux-même l'attaque et partagent ensuite les rançons.

En 2021, le gardien de la sécurité informatique française (Anssi) expliquait que le rançongiciel de Sodinokibi était disponible sur des forums criminels russophones, pour des attaquants d'élite.

« Sodinokibi a choisi de limiter fortement le nombre d'affiliés, de leur imposer un niveau d'activité élevé, et d'interdire tout affilié anglophone », expliquait l'Anssi.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com